Marie Pauline JARICOT
Née le 21 juillet 1799 (le 3 thermidor de l’an VII de la République)
à Lyon Rhône 69 à 22 heures (dix heures du soir)
selon acte n°172
décédée le 9 janvier 1862 à Lyon
Elle passe de la vie de riche bourgeoise, à celle de « religieuse laïque » dévouée aux indigents et aux malades
Dernière née des 7 enfants d’une famille de marchands de soie très catholique et aisée, elle est baptisée par un prêtre réfractaire (fidèle à Rome), dans cette période postrévolutionnaire difficile pour l’Eglise en France. Elle naît donc quelques mois avant le coup d’Etat du 18 brumaire qui permet à Bonaparte de prendre le pouvoir en tant que 1er Consul.
Vers l’âge de 15 ans, une chute la laisse, un temps, paralysée. Puis, éprouvée par le décès de sa mère, elle se tourne vers la religion, incarnée par l’abbé Wurtz, vicaire à St Nizier dont les sermons soulignent les vanités de ce monde.
Dès lors, Pauline entre en pauvreté et abandonne bijoux et vêtements soyeux pour s’habiller d’une robe de laine, comme une ouvrière. Elle ne se sent pas une vocation religieuse, pourtant, elle fait vœu de chasteté de corps et d’esprit, devenant une sorte de religieuse laïque soignant les malades et ouvrant sa bourse bien garnie aux indigents.
Organisatrice audacieuse et ingénieuse, œuvrant pour financer les missions elle est encouragée par le pape, mais contrée par la société lyonnaise bien-pensante
A la suite d’une illumination survenue le dimanche des Rameaux de 1817, elle crée un groupe informel « Les Réparatrices du cœur de Jésus méconnu et méprisé ». C’est alors qu’elle apprend par son frère Philéas séminariste à St Sulpice que les Missions étrangères de Paris sont en grande difficulté financière. Dès lors, elle imagine un système destiné à recueillir des fonds pour les missions. Elle est encouragée par le pape Pie VII lui-même pour la propagation de la foi.
C’est en 1822, que cette association devient officiellement l’œuvre de la « Propagation de la foi ». Mais la direction catholique lyonnaise ne l’entend pas de cette oreille et fait son possible pour l’évincer de la direction de « L’œuvre ». Dès lors, Pauline, sur conseils de l’abbé Wurtz lui suggère de lancer une vaste croisade de prières sous le nom de « Rosaire vivant » qui compte un million d’adhérents en 1827.
De son côté, l’abbé Philéas Jaricot, son frère, ayant découvert des malversations dans le fonctionnement de l’Hôtel-Dieu rend l’affaire publique, au grand dam des notables lyonnais. La famille Jaricot est ainsi doublement pointée du doigt et Philéas meurt subitement, sans doute empoisonné.
Le père de Pauline décède peu après et la jeune femme, riche héritière, installe le « Rosaire » chez elle et soutient les canuts lors de la révolte de 1834. Dès lors, Pauline est mise à l’écart de la société bien-pensante.
La fresque des Lyonnais, angle quai St Antoine/rue de la Martinière Lyon 1er
peinture en trompe-l’œil – Pauline Jaricot est habillée en blanc, non loin de Claude Bourgelat (en bleu) à gauche,
Abusée dans sa générosité, elle meurt dans le dénuement mais son œuvre se perpétue dans le monde entier
Jamais à court d’idées, au retour d’un voyage à Rome où elle est encouragée, elle décide pour améliorer le « denier du culte », de créer la « Banque du Ciel ». Mais elle en confie la gestion à des personnages douteux qui provoquent un désastre frisant l’escroquerie. Pauline promet de rembourser tout le monde et entreprend un tour de France pour quêter et rembourser ses dettes.
Elle décède en 1862 dans un total dénuement et l’indifférence générale, mais en 1922 sa dépouille est transférée dans l’église Saint Nizier.
Son œuvre reconnue « pontificale », dont le siège est à Rome depuis 1922, se perpétue actuellement dans les 5 continents et 144 pays.
Portrait de Pauline Jaricot conservé en l'église St-Nizier de Lyon
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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