Jules JANSSEN
(Né Pierre Jules César Janssen)
Né le 22 février 1824 à Paris, selon acte reconstitué sans heure de naissance
Source : site archives de Paris en ligne
Décédé le 23 décembre 1907 à Meudon 92 Hauts-de-Seine
Astronome à la réputation internationale, passionné par l’étude du rayonnement solaire
Un accident survenu dans sa jeunesse, lui laisse une forte claudication et retarde ses études. Après son doctorat, il devient professeur de physique à l’Ecole d’architecture en 1865.
En 1863, il confirme que la Lune n’a pas d’atmosphère, puis en 1867 que celle de Mars contient de la vapeur d’eau.
Etudiant le rayonnement solaire et sa perturbation par l’atmosphère terrestre, il est envoyé en Inde pour y observer l’éclipse totale en 1868. A cette occasion, il découvre une méthode d’observation des protubérances solaires valable en tout temps.
C’est au cours de cette observation qu’il remarque le 18 août 1868, une raie inconnue dans l’atmosphère solaire : c’est celle de l’hélium, ainsi nommée par un autre savant J. Norman Lockyer qui fait simultanément la même observation.
Cette découverte vaut la Légion d’honneur à Janssen la même année.
En 1870, alors que Paris est assiégé par les Prussiens, Janssen parvient à s’échapper de la capitale en ballon pour aller observer une éclipse solaire à Oran.
Ce sera la seule mission scientifique de toute l’aventure des ballons montés.
Membre de l’Académie des sciences depuis 1873, il est élu en 1874 au Bureau des longitudes : académie réunissant astronomes, géophysiciens et physiciens.
En 1874, il invente le « révolver astronomique » afin de photographier le passage de la planète Venus devant le Soleil et pour cela va jusqu’au Japon pour obtenir le meilleur point de visée. Ainsi, grâce au procédé de la chronophotographie mis au point par Etienne Marey et Georges Demenÿ, il obtient l’une des premières photographies de comète en 1881.
Il pousse à la fondation de l’observatoire d’astronomie physique de Paris décidé en 1875. Puis, il présente un projet de restauration du château de Meudon où il commence des observations dès 1876. Il obtient le financement public pour reconstruire, à partir de 1879, les bâtiments et créer une grande coupole qui abrite toujours des instruments d’observation. L’Observatoire de Meudon demeure l’un des laboratoires de référence pour l’étude du Soleil.
Etonnante épopée de l’observatoire Janssen au sommet du Mont Blanc (1893-1909)
A partir de 1888, malgré ses 64 ans et son infirmité, l’astronome de réputation internationale, fait trois fois l’ascension du Mont-Blanc en vue d’y établir un observatoire.
Et c’est hissé dans une chaise-échelle ou sur un traîneau qu’il parvient au sommet.
De son côté Joseph Vallot, astronome et savant touche-à-tout de génie, fait construire, à 4 362m, le premier observatoire pluridisciplinaire, le plus haut du monde qui est achevé fin août 1890.
Mais la communauté scientifique, qui ne veut pas être en reste, fait construire sous la conduite de l’astronome Jules Janssen, un observatoire au plus près du sommet du Mont Blanc à 4 810m. Il s’agit d’observer l’atmosphère et le Soleil avec le minimum de perturbations atmosphériques.
Tout le matériel nécessaire à cette édification est, bien entendu, monté à dos d’homme et ces montagnards sont parfois payés au kilo transporté !
Ascension en traîneau Janssen et ses 12 guides
Le 11 septembre 1893, Janssen inaugure l’observatoire le plus haut du monde.
Mais les prévisions de Vallot, fin connaisseur de la montagne, se vérifient et « l’observatoire de l’Etat », bâti sur la neige, est disloqué par la pression glaciaire, en raison de la formation de crevasses.
Janssen qui décède en 1907, ne voit pas l’engloutissement de son œuvre, abandonnée en 1909 et qui finit par servir de bois de chauffage pour le refuge Vallot : « vainqueur de la guerre des observatoires ».
A l’époque cette expérience a été décriée en raison de la disparition de l’observatoire en quinze ans. Toutefois, Janssen, en son temps, préfigure, un siècle plus tôt, la manière dont on mène les projets astronomiques contemporains.
D’autre part, son choix de l’altitude la plus élevée demeure pertinente en raison de la raréfaction et de la pureté de l’air, de la stabilité des masses d’air et de l’horizon exceptionnel à 360°.
Statue de Jules Janssen face à l’observatoire de Meudon
Médaillon sur sa tombe au Père Lachaise
Un cratère lunaire et un cratère martien portent son nom.
Sources documentaires :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Janssen
http://solaire.obspm.fr/images/documentation/Janssen-Mont-Blanc.pdf
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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