Qu’elle soit au volant d’une automobile ou investie dans les œuvres charitables, cette intrépide comtesse du début du 20e siècle est l’une des femmes d’exception au caractère bien trempé.

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Magdeleine GOÜIN

Magdeleine Marie Goüin, née le 2 mars 1901 à midi à Paris 8e
Selon acte n°450 – Archives de Paris en ligne – vue 19/31

 Devenue comtesse Bernard de Ganay par son mariage le 5 mai 1919 à 17h30 à Paris 8e
Selon acte n°517 – Archives de Paris en ligne

 Décédée le 30 juin 1949 à Casablanca Maroc

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Magdeleine_Go%C3%BCin

La comtesse Bernard de Ganay, dans le magazine Vogue de janvier 1931.

 

Bien née et mariée à un comte …

Magdeleine se passionne pour le rallye automobile

En 1930, elle remporte le 2e Rallye Paris-Saint-Raphaël féminin

Vice-présidente de l’Automobile Club féminin de France

Une femme de caractère actrice dans la société de son temps

 

 

Bien née et mariée à un comte …

S’en tenir aux mondanités de son rang est insuffisant pour Magdeleine Goüin, qui veut être femme active et prendre toute sa place sur le devant de la scène sportive et sociale.

Fortunée de naissance, elle l’est d’abord par son père Edouard Goüin, financier, industriel, et par sa mère Suzanne du Buit, fille d’armateur à St-Petersbourg qui, après son veuvage, deviendra par alliance, une descendante de la Comtesse de Ségur.

A l’âge de 18 ans, Magdeleine devient comtesse quand elle épouse le 5 mai 1919, le comte Bernard de Ganay descendant de la noblesse française et président des polos de France. Ils seront notamment les grands-parents de Christine de Ganay épouse de Pal Sarkozy, père de Nicolas Sarkozy.

 

Magdeleine se passionne pour le rallye automobile

Née avec l’avènement de l’automobile, elle est vite intéressée par cet engin moderne qui permet la vitesse et attire l’attention du public. Dans cet univers mécanique tout neuf, la jeune aristocrate veut être davantage qu’une potiche, telle que les premiers constructeurs présente la femme sur leurs réclames.

Si on les voit au volant d’un taxi-fiacre ou pilotant un bolide qui double allègrement une calèche à cheval, c’est plus par dérision des temps modernes ou créer la carte postale souvenir qui fera sensation.

Magdeleine comtesse de Ganay a l’ambition d’aller au-delà de ce faire-valoir publicitaire où la société cantonne la française d’alors, qui n’obtiendra ses droits civiques qu’en 1944.

Elle veut « tenir les rênes » de l’automobile comme d’autres audacieuses avant elle, telles Camille du Gast ou bien la duchesse d’Uzès qui crée en 1929, le Rallye Paris-Saint-Raphaël féminin.

 


La comtesse Bernard de Ganay et sa Renault Reinastella, dans le magazine L'illustration du 19 avril 1930.
 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Magdeleine_Go%C3%BCin

 

En 1930, elle remporte le 2e Rallye Paris-Saint-Raphaël féminin

Pilote d’une Renault Reinastella type RM, Magdeleine Goüin remporte ce Rallye en 1930.

Loin d’être un parcours de tout repos, il s’agit d’un rallye  de régularité qui, au départ d’Orly descend sur la Côte d’Azur en quatre jours et trois étapes, via Nevers, Vichy, Saint-Etienne, Grenoble par le col de la Croix-Haute. Puis l’air méridional arrive par la route Napoléon via Sisteron, Manosque, Marseille, Toulon, Fréjus et Saint-Raphaël.

Comme on peut le penser, pour être l'une de ces pilotes intrépides, il faut disposer d’une certaine richesse, avoir une totale liberté d’action et surtout, un sacré caractère.

Evidemment, c’est toute la fine fleur des rallyes, du gratin parisien, et même des sportswomen anglaises qui s’ébroue à l’occasion, sur ces routes de France.

Après des moments difficiles par une météo hivernale, ces héroïnes pionnières du volant, apprécient un moment de gloire à l’arrivée avec fleurs, vin d’honneur et banquet.

 
Rallye Paris-Saint-Raphaël féminin en 1930

Sur les photos, on les voit en tenue et chaussures de ville avec chapeau-cloche car il aurait été inconvenant de sortir « en cheveux » comme on disait à l’époque.

Au fil du temps, le règlement de ce Rallye va se sophistiquer : le poids des passagères (et des animaux) va être pris en compte avec épreuves de vitesse et de gymkhanas…

 

Vice-présidente de l’Automobile Club féminin de France

En 1932, Magdeleine Goüin participe au Rallye Paris-Amsterdam où elle termine seconde derrière Suzanne Deutsch de La Meurthe, mais première dans l’épreuve de régularité.

Elle devient vice-présidente de l'Automobile-Club Féminin de France, alors présidé par la duchesse d’Uzès.

Bien née pour la fortune mais aussi pour la philanthropie, à l’exemple de son père et de sa belle-mère Berthe de Ganay, Magdeleine s’investit dans les œuvres de charité et de philanthropie, telles que le « thé Rosy », thés de charité dont les fonds importants sont reversés au profit de l’Œuvre des Infirmières visiteuses de France fondée par sa belle-mère ou bien le dispensaire de la Fondation Nelly-Martyl (cantatrice infirmière de la Guerre de 14-18) de la rue de Belleville.

 

La comtesse de Ganay, vice-présidence de l'Automobile club féminin, au volant de sa Renault Reinastella,
en une du magazine Ève numéro 658 du 7 mai 1933.

 

Sources documentaires :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Magdeleine_Go%C3%BCin
« Femmes pilotes de courses auto 1888-1970 – Jean-François Bouzanguet Editions ETAI

 

 

Une femme de caractère actrice dans la société de son temps

Être et agir au cœur de la société de son temps conviennent bien à cette native des Poissons influencée par le Cancer.

Tenir son rang avec fierté et prendre part, si possible aux premières places, aux évènements populaires à l’unisson de la modernité du moment, voilà ce qui plaît à Magdeleine Goüin.

Elle est faite pour aimer se déplacer avec cette mécanique moderne et fascinante qu’est l’automobile. L’ambiance mondaine et festive qui va avec, ajoute encore à son enthousiasme.

Solide, persévérante et déterminée, elle ambitionne d’être parmi les femmes agissantes de son époque.

Agir au service dans le monde associatif, lui permet de libérer sa générosité pour le plus grand nombre et en tenant un rôle à responsabilités.

Voici un bref hommage à l’une de ces Françaises audacieuses et généreuses, actrices de notre histoire.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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