Son nom symbole de la langue allemande évoque un géant de la littérature et aussi un homme prodigieusement ordinaire et déroutant !

 

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Johann-Wolfgang Von GOETHE

Né le 28 août 1749 à midi à Francfort-sur-le-Main Allemagne
Selon son autobiographie où il fait coïncider sa naissance avec le carillonnement des cloches à midi

 Décédé le 22 mars 1832 vers midi, à Weimar Land de Thuringe  Allemagne

 

 

La langue de Goethe… le Goethe Institut… une référence !

A Weimar, il distrait la cour et administre les affaires du duc

Habité par une force titanesque mais soumis à son démon intérieur

La vie de Goethe a été sa plus grande œuvre d’art.

Goethe et Schiller, une amitié féconde

Un génie du romantisme allemand

Un maître alchimiste de la littérature

 

 

La langue de Goethe… le Goethe Institut… une référence !

Symbole d’excellence de la langue d’Outre-Rhin, son nom est si célèbre qu’on en oublie ses prénoms !

 Napoléon disait de Goethe : Voilà un homme ! 

Sous sa plume, littérature et poésie allemandes acquièrent leurs lettres de noblesse. Goethe leur donne une dimension européenne inédite.

Bouleversements sociaux, transformations radicales des sciences et des arts marquent l’existence de cet homme de lettres, contemporain de la guerre de Sept ans, de la Révolution française, de la Révolution américaine, de la domination napoléonienne et de sa chute.

Côté arts, il vit le passage du baroque au rococo avec l’avènement du romantisme. Côté sciences, l’alchimie devient chimie et l’artisanat se fait industrie.

Quant à la religion, Goethe affirme sa foi dans le Dieu-nature cet être universel à une époque où la vision biblique et théologique du monde s’effondre.

Avec Les Souffrances de Werther, son 1er roman paru en 1774, Goethe âgé de 25 ans devient la coqueluche d’une jeunesse fascinée par la tragédie amoureuse.


Maison natale de Goethe à Francfort-sur-le-Main

 

A Weimar, il distrait la cour et administre les affaires du duc

En 1775, il est attiré par le jeune duc Charles-Auguste à la cour du duché de Saxe-Weimar où on le trouve merveilleux. Dans une ambiance désœuvrée, tout  y est divertissement libre et insouciant. D’abord, plongé dans cet immense carnaval, Goethe ne publie plus rien pendant onze ans et le monde des Lettres croit l’avoir perdu.

Tout en étant fonctionnaire, cet esprit brillant mûrit de grands projets.

Chargé de lourdes fonctions administratives auprès du prince de Weimar, il est Franc-Maçon et fait partie de la société secrète des Illuminés de Bavière.

Comme il s’occupe du théâtre de la cour, en six semaines, il monte Iphigénie en 1779, une tragédie d’autant plus remarquable qu’elle lui est inspirée par Charlotte Von Stein, mère de sept enfants et nouvelle égérie du poète. Cette passion est si forte que Goethe lui écrira 1700 lettres !

Dans le Francfort de son adolescence, Goethe a vibré pour une jeune fille qu’il appelle Gretchen, un prénom donné plus tard à l’héroïne de Faust. Un thème qu’il travaille pendant une longue partie de sa vie et classé au top de la littérature allemande. Son premier Faust publié en 1808, lui donne une célébrité universelle. Un second Faust paraît en 1831.

Envoyé par son père à Leipzig pour y étudier le droit et devenir avocat, le jeune provincial s’y montre surtout attiré par la poésie, le dessin et les plaisirs de la vie.

C’est alors qu’il déclare :

Qu’on me laisse suivre mon chemin. Si j’ai du génie, je deviendrai poète, même si nul ne me corrige.

Alors qu’il fréquente la faculté de médecine de Strasbourg, pour la botanique et la chimie, sa passion secrète, il tombe amoureux de Friederike Brion la fille d’un pasteur. Mais il décide de briser cet amour partagé et la jeune fille refusera toujours de se marier.

 


Goethe dans la campagne romaine (Tischbein – 1786)

 

Habité par une force titanesque mais soumis à son démon intérieur

Goethe se dit habité par une force titanesque mais soumis aux contradictions de son démon intérieur, tour à tour exalté, mystique ou morbide.

Au fil de sa vie, ses multiples aventures amoureuses sont sources d’inspiration pour Goethe qui s’estime plutôt satisfait de trouver des femmes non libres. Ainsi, Charlotte Buff déjà fiancée qu’il courtise et abandonne quand l’union paraît possible, lui inspire le prénom de Lotte qu’il utilise dans Werther.

Lili, belle blonde de 16 ans, est au piano quand Goethe entre chez les banquiers Schönnemann. Sa mère voit en l’écrivain un bon parti pour sa fille et par entremise les fiançailles se profilent. Mais en accord avec son père, Goethe esquive le danger et part en Suisse. A son retour, Lili épouse un banquier et sa famille fait faillite.

Lassé de sa vie à Weimar, en 1786 Goethe qui rêve de lumière, de fleurs de citronniers et d’oranges d’or part clandestinement pour l’Italie où l’Antiquité et la Renaissance l’exaltent.

Avant de mettre fin à ses vacances romaines, il va voir La Cène de Léonard de Vinci.

 


Portrait de Goethe en 1787 par Angelica Kauffmann

 

La vie de Goethe a été sa plus grande œuvre d’art.

Un fait de notre vie n’a pas de valeur parce qu’il est vrai mais parce qu’il a une signification, c’est ce qu’affirme Goethe dans ses confidences intitulées Poésie et Vérité.

Goethe a le cœur disponible pour s’unir en 1806 à Christiane Vulpius modiste de 23 ans qui deviendra sa grasse moitié. L’écrivain parle de sa grâce équivoque, hermaphrodite, mais la relègue à une fonction essentiellement domestique.

La société de Weimar choquée de voir son demi-dieu se lier à une femme quelconque prend ses distances avec l’homme de lettres.

Des 5 enfants de cette union un seul survit August né en 1789 et mort en 1830 âgé de 40 ans. De ses petits-enfants, il n’y aura pas de descendance.

Dans ses œuvres, Goethe prodiguent moult conseils pédagogiques ; pourtant son fils grandit quasiment délaissé. Il n’est présenté à sa grand-mère qu’à l’âge de 7 ans.

A ce propos, l’écrivain adore sa mère Élisabeth Textor fille d’un boucher pour sa nature joyeuse et son sens de la couleur, tout en méprisant son ascendance maternelle. Cependant, plus tard, il s’en éloigne jusqu’à l’ignorer. Déroutant personnage !

Pour son père exigeant, pédant et sévère, Johann-Wolfgang n’éprouve pas grande affection.

 


Représentation du Faust de Goethe en 1945 - Wikipédia

 

Goethe et Schiller, une amitié féconde

Un nouveau printemps dans lequel tout germa joyeusement côte à côte, Goethe définit ainsi son amitié pour cet autre écrivain de talent Schiller qui l’écoute, lui donne des conseils et finalement le remet au travail.

Pourtant au départ, ces deux grands de la plume ne s’apprécient guère jusqu’à ce que Schiller songe à créer en 1795 une revue mensuelle Les Heures. Goethe sollicité y collabore avec enthousiasme.

L’amitié féconde de ces deux écrivains aura mis 7 ans à éclore pour durer encore 10 ans jusqu’à la mort de Friedrich Von Schiller en 1805.

Bettina Brentano, impétueuse et envahissante jeune femme de type italien, tombe amoureuse de Goethe. Elle se bat même avec Christiane son épouse lors d’une exposition d’art.

Marianne von Willemer sera sa muse de 1814 à 1816.  Elle est la jeune épouse d’un banquier ami du poète qui immortalise cette idylle dans son recueil Le Divan occidental-oriental.

A partir de 1823, Goethe parle par la plume d’Eckermann son secrétaire qui est le témoin des dix dernières années du poète.

Ulrike von Levetsov dans la fraîcheur juvénile de ses 18 ans, est l’ultime grande passion du vieil homme à Marienbad. Mais l’emballement tourne court et Ulrike meurt abbesse et quasi centenaire.


Goethe à 79 ans peinture de Joseph Karl Stieler

 

Un génie du romantisme allemand

Goethe est descendant d’un maréchal-ferrant, d’un tailleur, d’un boucher, et d’un commerçant en vins aux affaires si prospères que le patrimoine accumulé permettra au petit-fils Johann-Wolfgang de vivre en seigneur.

Doté d’une intelligence éveillée, d’un esprit réceptif et d’une très grande mémoire, il se révèle un élève moyen mais qui apprend facilement surtout si c’est par le jeu.

En 1782, le poète a 33 ans quand il obtient de l’empereur un titre de noblesse qui l’autorise à s’appeler von Goethe et à s’asseoir à la table du duc de Weimar.

Durant sa vie Goethe étudie les sciences et passionné de musique, il fait la connaissance de Beethoven qui compose l’accompagnement d’une de ses œuvres Egmont.

Père du romantisme allemand, on célèbre la pureté et l’élégance de style de ce génie, le plus incontesté de son siècle.

 

Sources documentaires :
Les Grands de tous les temps Goethe – Dargaud Éditeur

https://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Wolfgang_von_Goethe

 

 

Un maître alchimiste de la littérature

Peut-on écrire et « couver » Faust durant des décennies sans ce diable de magnétisme diffusé par le Scorpion ?

L’art de la plume exigeant et minutieux jusqu’à la perfection permet à Goethe de faire frissonner les mots de tragédie en tragédie grâce à la Vierge.

En maître alchimiste, il opère jusqu’à métamorphoser sa littérature en chef-d’œuvre.

Chez lui, puissance intérieure et magnétisme se conjuguent si bien qu’on pourrait le qualifier de scientifique de la tragédie littéraire qu’il porte au niveau de l’excellence. (Saturne-Pluton/Scorpion/Ascendant)

Par nature, Goethe doit conjuguer avec les forces contraires qui l’habitent : entre modestie et orgueil, calcul et instinct, doutes et certitudes, pénombre et lumière, enfer et paradis… 

C’est à juste titre que l’on dit que sa vie est sa plus grande œuvre d’art.

Ainsi, il se montre gestionnaire administratif avisé au duché de Weimar et aussi un jouisseur égocentrique plongé dans les plaisirs la vie.

Sa vie sentimentale est une quête toujours inassouvie sur le mode « je t’aime moi non plus ». Souffrir et faire souffrir est un chemin douloureux nécessaire à l’inspiration de sa plume.

Exit sérénité et paix intérieure !

Mais que serait le Romantisme littéraire sans ces tourments du cœur et de l’âme ?  

 

 


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