Chausseur ingénieux, devenu célèbre et riche en fournissant l’armée, il est le premier à concevoir des formes distinctes pour le pied gauche et le pied droit.

Ses chaussures montantes qui équipent les troupes portent son nom qui est aussi donné aux brodequins militaires, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

 

Alexis GODILLOT

né le 15 mars 1816 à 20 h (huit heures du soir) à Besançon Doubs 25,
selon acte n°223 aimablement transmis par la Mairie de Besançon

décédé en 1893 à Hyères Var 83

 

Sellier comme son père, à 23 ans il dirige l’entreprise familiale

Quand Alexis naît à Besançon son père se déclare marchand épicier et la famille est d’origine modeste.

Son père, soldat de l’Empire, se reconvertit en sellier puis s’installe à Paris. La petite entreprise de sellerie occupe une dizaine d’ouvriers et quand Alexis en prend la direction, il a 23 ans. Il diversifie la production liée au travail du cuir et notamment la chaussure qui va le rendre célèbre et riche.

 

Premier à différencier pied droit et pied gauche, à faire des cambrures, il chausse 100 000 soldats en 1854

Si pour la première fois, dans la fabrication des chaussures, on différencie le pied droit et le pied gauche, c’est l’invention d’Alexis Godillot. Il est aussi le premier à concevoir des cambrures dans la semelle pour améliorer le confort pendant la marche.

Parvenu à être bien en cour dans les bureaux de l’Intendance de l’Armée, il devient le fournisseur exclusif des armées pour les tentes, selles et chaussures. Ainsi, lors de la guerre de Crimée (1854-1855), il équipe les 100 000 soldats. Pour cela, il fait construire des tanneries à Saint Ouen. Il devient un industriel puissant et prospère, modernisant sans cesse les équipements de ses usines qui emploient 3 000 ouvriers.

Au lendemain de la guerre d’Italie en 1859, Godillot sait fabriquer moderne et en grand et la chaussure militaire qui sort de ses usines porte son nom.

Son catalogue de 1863 – utilisant la photographie – décrit précisément ses souliers : les dimensions, le nombre de clous de la semelle, les détails du laçage et des cambrures. Cette chaussure, dont le dernier modèle est approuvé en 1868, sera celle des fantassins de la guerre de 1870.

 

Dynamique industriel, maire de Saint Ouen, il se fait aussi organisateur de fêtes publiques

Inspiré par les manifestations suivant la Révolution de 1848, Alexis Godillot se fait organisateur officiel de fêtes publiques. Pour cela, outre ses activités industrielles, il crée une entreprise notamment pour décorer les villes visitées par l’empereur Napoléon III.
Ce dernier le nomme maire de Saint Ouen (juin 1857-août 1870) dont il aménage de nombreux quartiers et  il développe la ville en équipements collectifs.

Quand l’empereur abdique en 1870, Godillot doit abandonner la mairie mais demeure lié à la ville de Saint Ouen par ses propriétés et ses usines.
Bien que contestées par le régime républicain arrivé au pouvoir, les commandes de l’armée continuent de faire vivre son entreprise qui reste l’une des plus importantes dans ce domaine. Les « godillots » vont équiper l’armée jusqu’à la Grande Guerre et leur nom sera utilisé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

 

Retiré des affaires à Hyères, il en devient 1er adjoint et contribue à développer cette station balnéaire

En 1879, après le décès de son épouse, Alexis Godillot organise sa succession. Une société anonyme est créée pour la fabrication militaire. Retiré des affaires, il s’installe à Hyères où il est un gros propriétaire foncier dont un hôtel depuis 1864. Il y demeure actif puisqu’il devient premier adjoint et contribue au développement de cette station balnéaire qui l’honore par une fontaine et une avenue portant son nom.

Deux ans après son décès (1893), un incendie dévaste ses usines.

 

Pionnier dans l’art de bien chausser l’armée, il mérite d’être honoré au-delà du sens commun de « godillot ».

Industriel dynamique, cet homme imaginatif, entreprenant et novateur laisse véritablement un nom à la chaussure.

Au fil du temps, ce nom devient synonyme de grosses chaussures de mauvaise qualité.

En réalité, Alexis Godillot a le grand mérite d’avoir été un pionnier dans l’art de chausser les soldats de bons brodequins cloutés avec le souci de leur donner un confort pour la marche.

Dans Les souliers de la gloire, paru en 2006, Alain Cointat lui consacre un livre élogieux, titrant : L’exceptionnelle réussite d’un fidèle de Napoléon III.

 

 

Alexis Godillot


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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