Maurice GARIN
Né le 3 mars 1871 à 17 heures à Arvier (Val d’Aoste) Italie
Source : Grazia Bordoni via Didier Geslain
Décédé le 19 février 1957 à 7 heures à Lens Pas-de-Calais 62
selon acte n°123
Sa victoire inaugure le 1er Tour de France
et le fait entrer dans la légende de la grande boucle
qui, en 2013, démarre sa 100e édition.
Maurice Garin, l’ancien montagnard du Val d’Aoste, remporte cette première édition devant 60 compagnons de route.
Il avale les 2428 km en 94 h 33’ 14 ‘’ à la vitesse moyenne de 25,67 km/h, en six étapes, du 1er juillet au 19 juillet 1903. Le deuxième, Lucien Pothier met 2 h 49 de plus que lui.
Ce premier Tour de France, initié par Géo Lefèvre et Henri Desgrange pour le journal "L'Auto" ne connaît pas les règles d’aujourd’hui : les coureurs se débrouillent pour s’alimenter et faire leurs réparations eux-mêmes, sans aucune aide, avec un matériel archaïque et un seul vélo autorisé. Toutefois, il est disputé seulement en plaine, ce qui convient bien aux qualités de rouleur de Garin. Celui-ci est aidé par sa phénoménale résistance qui lui permet de ne jamais manger sur le vélo, en dépit de la distance de chacune des étapes supérieures à 400 kilomètres.
Le Café « Au réveil matin », le jour du départ de la première étape
Son palmarès éloquent en fait le favori de ce 1er Tour de France
Quand le coup de feu retentit à 15h16, ce 1er juillet 1903 aux abords de l’auberge « Au Réveil matin » à Montgeron (Essonne), c’est le signal du départ pour les soixante coureurs cyclistes qui s’élancent pour la première étape d’une course qui deviendra mythique : le Tour de France.
Maurice Garin est le grand favori de cette épreuve et se place d’emblée en leader indétrônable puisqu’il remporte trois étapes sur les six. Ce jeune homme de 32 ans a déjà un palmarès reconnu et depuis son début de carrière en 1892, il a remporté notamment, l’année suivante, les 800 km de Bruxelles, puis les victoires s’enchaînent : 24 heures de Liège, deux fois vainqueur de Paris-Roubaix, Paris-Le Mans, Paris-Mons, Paris-Brest-Paris…
A Lyon, au terme de cette première étape du Tour, Maurice Garin apparaît en vainqueur ceint d’une écharpe tricolore (le maillot jaune n’existe pas encore).
Les 6 étapes du Tour de France 1903
Sa suprématie s’impose dès lors face à ses adversaires les plus sérieux que sont Fischer et Aucouturier. Au fil des étapes suivantes, la France entière découvre ce coureur, ses chutes, ses crevaisons, ses erreurs de parcours. L’enthousiasme monte et la foule enfle au point qu’à l’arrivée, le 19 juillet au parc des Princes à Paris, 20 000 spectateurs attendent le héros de la France parmi les 21 rescapés de l’épreuve.
Maurice Garin parcourt le dernier tour du vélodrome parisien, en compagnie de son jeune fils lui-même juché sur un vélo, devant une foule en délire.
Le Tour de France est dur, abominablement dur écrit Maurice Garin avant de savourer un repos mérité.
Si on le surnomme Le Petit ramoneur , c’est d’abord à cause de son modeste gabarit (1,63 m pour 61 kg) et ensuite de son premier métier. En effet, à treize ans, il doit quitter les verts alpages de son Italie natale pour décrasser les cheminées de Savoie, puis de Belgique et du Nord de la France. On raconte, qu’à l’époque, c’est en échange d’une meule de fromage que ses parents ont loué les services de leur garçon. Celui-ci va très vite « prendre l’air frais » à bicyclette, en pédalant comme un fou, puisqu’à vingt ans, il est affilié au club cycliste de Maubeuge et remporte sa première course : les 200 km de Maubeuge-Hirson-Maubeuge.
On le surnomme aussi Le Petit Matelot ou Le Bouledogue blanc.
Ses deux frères Ambroise et César sont également des cyclistes professionnels.
Avec son masseur et son fils en 1903
Mais disqualifié lors du Tour de France de 1904, il arrête sa carrière sportive
Quand le second Tour de France s’élance le 2 juillet 1904, Maurice Garin est l’incontournable favori, entouré d’équipiers chevronnés. Il s’impose facilement au terme de six étapes, devant un public passionné.
Mais trois mois plus tard, les commissaires de l’Union Vélocipédique de France décident de déclasser les quatre premiers du Tour de France. Il leur est reproché de s’être entraidés : Maurice Garin aurait été poussé la nuit par ses petits copains.
Déclassé et suspendu pour deux ans, pour assistance non autorisé, Maurice Garin, - qui a toujours nié la tricherie – arrête là sa carrière de cycliste.
Dans l’entre deux guerres il a un magasin de cycles ; il crée également une marque de bicyclette et une équipe à son nom. Puis il tient un café-garage dénommé « Le champion des routiers du monde ».
On raconte qu’il portait un vélo tatoué sur l’avant-bras.
Il décède le 18 février 1957 à Lens, ville qui lui rend hommage en donnant son nom à son stade-vélodrome.
D'autres personnages et anecdotes dans le dossier spécial "Tour de France"
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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