Un mythe aux chemises rouges ! Ce général et homme politique italien, est un des « pères de la patrie italienne », surnommé aussi le « Héros des deux Mondes » pour ses entreprises militaires en Amérique du Sud et en Europe.

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Giuseppe GARIBALDI
Né Joseph Marie Garibaldi dit…

Le 4 juillet 1807 à 6h du matin à Nice Alpes-Maritimes 06
(Empire français – départ. de Montenotte)
Selon AD06 en ligne – vues 267 et 268/452

Décédé le 2 juin 1882 à Caprera Italie

 

 

Prendre la mer, une passion depuis l’enfance

Touché par la pensée du philosophe Saint-Simon

Contraint à l’exil, il file en Amérique du Sud

Il habille sa légion de chemises rouges

Une notoriété, grâce au soutien d’écrivains et d’autres pays

Héros voyageur et sauveur de la Mère Patrie

 

 

Prendre la mer, une passion depuis l’enfance

Son ardeur patriotique pour constituer une Italie unifiée en fait un héros, quasiment un symbole. Sa notoriété considérable en Italie et à l’étranger lui vient d’une couverture médiatique exceptionnelle dont il bénéficie, pour l’époque.

Garibaldi conduit et combat dans nombre de campagnes militaires qui aboutissent à la constitution de l’Italie unifiée. Et s’il est un des acteurs essentiels de cette unification, il agit le plus souvent, sous l’investiture d’un pouvoir légitime.

Fils d’un capitaine au grand cabotage, d’origine génoise installé à Nice, ses parents le verraient bien avocat, médecin ou prêtre. Mais Giuseppe, qui rêve de prendre la mer, ne nourrit aucun goût pour les études. Il se dit plus ami des amusements que de l’étude.

Un jour, il s’empare d’une barque et avec quelques compagnons prend la mer pour la Ligurie. Arrêté, il est reconduit au domicile parental. La formation qu’il reçoit de son précepteur lui donne une vraie fascination pour la Rome antique.

Parvenu à convaincre son père d’embrasser une carrière maritime, il embarque à 17 ans, comme mousse et son premier voyage l’amène en mer Noire et jusqu’en Crimée pour le commerce du blé.

L’année suivante, il découvre Rome où il se rend avec son père pour une cargaison de vin, pour le jubilé du pape Léon XII. Là, c’est la révélation mais aussi la déception : la Rome des papes est exsangue, corrompue et si différente de celle qu’il imaginait.

A 20 ans, il appareille de Nice pour la mer Noire et malgré le pillage du navire par des corsaires grecs, le voyage se poursuit. Au retour en août 1828, Garibaldi malade doit débarquer à Constantinople. Il y reste jusqu’en 1832 notamment à cause de la guerre turco-russe. Là, il se fait enseignant d’italien, de français et de mathématiques pour gagner sa vie.

 

Touché par la pensée du philosophe Saint-Simon

Devenu capitaine de seconde classe à 25 ans,  il embarque en direction du port russe de Taganrog. Lors du voyage retour, il est initié aux idées saint-simoniennes. Une phrase le touche particulièrement :

Un homme qui, se faisant cosmopolite, adopte l'humanité comme patrie et offre son épée et son sang à tous les peuples qui luttent contre la tyrannie, il est plus qu'un soldat ; c'est un héros.

Au vu de son parcours de vie, Garibaldi semble avoir fait sienne cette devise.

Par un marin rencontré dans une auberge, il découvre les idées de Guiseppe Mazzini, révolutionnaire combattant pour l’unité italienne. Sa joie est grande de découvrir quelqu’un qui s’occupe de la rédemption de la patrie italienne.

Dès lors Garibaldi engage toute son ardeur à défendre cette cause et participe à une conspiration destinée à renverser la royauté.  Mais l’opération échoue et Garibaldi, déclaré ennemi de la patrie et de l’Etat est condamné à la peine de mort.


Entrée de Garibaldi à Messine

 


Garibaldi photographié par Nadar

 

Contraint à l’exil, il file en Amérique du Sud

Devenu dès lors « un bandit », il change de nom, embarque pour la Mer Noire puis pour la Tunisie tout en restant en contact avec l’association mazzinienne. Et pour éviter la sanction qui pèse sur lui en Italie, il doit songer à de lointains horizons comme le Brésil où se trouve une importante communauté de marins italiens à Rio de Janeiro.

Dès lors, entre 1835 et 1848, Garibaldi vit un long exil en Amérique du Sud.

Au cours de cette période, il prête main forte à tous ceux qui veulent lutter pour l’indépendance avec la même ardeur que s’il s’agissait de sa propre patrie. Resté en contact avec les activistes d’Europe, il diffuse les sentiments révolutionnaires auprès de ses compatriotes. Il devient président de la cellule de Giovine Italia  (association fondée par Mazzini à Marseille en 1831) - en Amérique du Sud.

Au nom de ses idéaux humanitaires, il participe, avec plus ou moins de succès, aux combats contre l’armée impériale brésilienne et développe le système de la guérilla.

Comme la guerre s’éternise, Garibaldi et sa famille s’installent en Uruguay à Montevideo où un ami lombard souhaite sa présence. Là, pour vivre, il se fait professeur de mathématiques.

En 1842, le gouvernement de Montevideo fait appel à Garibaldi, ce héros militaire à l’âme patriote, pour contrer la marine argentine qui tente de bloquer le port. Subissant de lourdes pertes lors de cette bataille navale, Garibaldi incendie ses vaisseaux pour éviter qu’ils ne tombent aux mains de l’ennemi et parvient à se mettre à l’abri avec l’équipage survivant.

Côté sentimental, il épouse la même année, Ana Maria de Jesus Ribeiro rencontrée en 1839 et dont il aura quatre enfants. Garibaldi aura successivement trois épouses et plusieurs maîtresses.

Garibaldi se partage entre opérations terrestres et maritimes. A la tête d’une flottille qu’il a reconstituée, il parvient à contrer l’adversaire argentin.

 

Il habille sa légion de chemises rouges

A la tête d’un groupe de volontaires nommé la Légion italienne, il se met au service du gouvernement de Montevideo (Uruguay). Ces hommes inexpérimentés dans les premiers combats, acquièrent peu à peu de l’expérience.

Il lui faut aussi habiller cette troupe de 6.500 hommes (2.500 Français, 500 Italiens et 800 Uruguayens) à moindre coût. Pour ce faire, Garibaldi achète à prix réduit un lot de tuniques de laine dont la couleur rouge convenait au travail des ouvriers des abattoirs.

Selon Garibaldi, quoi de mieux comme couleur pour les hommes de sa légion qui ne verraient par leur sang couler face à une armée de 30.000 hommes. Ainsi, la chemise rouge devient indissociable du mythe garibaldien. N’oublions pas aussi le chapeau de gaucho et le poncho de la pampa.


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Garibaldi_%C3%A0_Londres_1864.jpg?uselang=fr
Garibaldi accueilli à Londres en 1864

 

Une notoriété, grâce au soutien d’écrivains et d’autres pays

Garibaldi se tient proche des loges maçonniques aussi bien en France qu’en Italie.

Nommé en 1848, général de la République romaine, avec l’accord de Victor-Emmanuel II, il dirige l’expédition des Mille pour conquérir le Royaume des Deux-Siciles gouverné par les Bourbons.

Tout auréolé de ses expéditions militaires sud-américaines, il est appelé le « héros des deux-mondes ». Il acquiert une formidable notoriété internationale, grâce aussi au soutien de grands écrivains et à l’appui financier et militaire du Royaume-Uni et des Etats-Unis.

Républicain convaincu et anticlérical, il reconnaît pourtant l’autorité de la monarchie italienne capable de construire l’unité du pays.

Elu député, il est indigné par la cession de Nice à la France. Cependant, il  prend part à la guerre de 1870 aux côtés de la France et est élu député par quatre départements français.

Elu à Rome en 1875, il bénéficie d’une rente nationale. Retiré depuis 1860 à Caprera, son refus de toutes récompenses ajoute encore à son aura de héros désintéressé auprès de ses contemporains.

Giuseppe Garibaldi est considéré avec Camillo Cavour, Victor-Emmanuel II et Giuseppe Mazzini comme l’un des pères de la patrie italienne.

Il est aussi l’auteur de romans et de Mémoires.

 

 

Héros voyageur et sauveur de la Mère Patrie

Le goût des voyages et l’amour de la Patrie habitent cet homme. Œuvrer à l’unité de la Patrie est aussi pour lui un moyen de se libérer de ses prisons intérieures.

Attaché aux valeurs de la famille, il le vit au sens large de la Mère Patrie. Et comme il a l’âme vagabonde, il transpose son idéal patriote au gré de ses multiples déplacements internationaux.

Nanti d’un égo formidable, il aime qu’on l’aime et attire sans cesse l’intérêt sur sa personne. La grande popularité lui est nécessaire. A ce narcissisme, s’ajoute aussi le besoin d’occuper une place de leader avec beaucoup d’autonomie et d’indépendance d’action.

Pour surcompenser sa sensibilité Cancer, il a besoin de se donner un rôle de héros sauveteur  agissant pour la liberté humaine et dépassant les obstacles au nom d’un haut idéal humanitaire.

Il a l’œil aguerri et lucide du chef qui voit vite avec une grande intuition, tout en ayant besoin d’agir avec le soutien des puissants de ce monde.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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