Pierre FLOURENS
(Marie Jean Pierre FLOURENS)
Né le 13 avril 1794 (24 germinal An II de la République) à 10h du matin à Maureilhan 34 Hérault
Selon acte AD34 en ligne - cote 5M i 16/5 – image 10/52 – 179361801
Décédé le 7 décembre 1867 à Montgeron Seine-et-Oise
Un médecin écossais teste sur l’humain la découverte de Flourens
En janvier 1847, l’obstétricien écossais James Young Simpson essaie pour la première fois le chloroforme, comme agent anesthésique lors d’un accouchement à Edimbourg. Malgré l’opposition du corps médical et du clergé, il poursuit ses essais pour lutter contre la douleur de l’enfantement. En 1847, il est même nommé médecin de la Reine Victoria et quand celle-ci accouche de Léopold en 1853, elle bénéficie de cet anesthésique, qui devient aussitôt populaire.
Si cette expérimentation a pu se faire, c’est grâce à Pierre Flourens qui a mis en évidence les propriétés anesthésiques du chloroforme, plus de quinze ans auparavant. Ce médecin français l’utilisait seulement sur les animaux, et Simpson, lui, ose s’en servir pour une anesthésie générale sur un être humain.
Le chloroforme, composé chimique hautement volatil, est dix fois plus puissant que l’éther que l’on utilise déjà, mais aussi cinq fois plus dangereux : la prudence est de mise.
Médecin passionné par les recherches sur le système nerveux
Après ses études, Pierre Flourens obtient le titre de docteur en médecine en 1813.
Cependant, il cède à sa passion pour l’histoire naturelle et se rend à Paris dès l’année suivante pour étudier auprès des naturalistes Lamarck, Geoffroy Saint-Hilaire et du médecin anatomiste, biologiste Portal.
Flourens se lance dans des recherches sur la physiologie du système nerveux. A partir de 1825, ses travaux portent sur les effets de lésions chirurgicales du système nerveux, afin de vérifier que le cerveau est composé de zones distinctes dédiées chacune à une fonction mentale spécifique.
Sa notoriété de savant lui vaut d’être appelé par l’Académie des sciences pour trancher un débat lancé par Napoléon 1er à propos de la phrénologie (les bosses du crâne d’un être humain, reflètent son caractère).
Avec Longet, autre physiologiste, il effectue des expériences pour observer les effets de l’éther et du chloroforme sur le système nerveux central des animaux de laboratoire.
Elu membre de l’Académie des Sciences en 1828, il occupe au Muséum national d’histoire naturelle, la chaire d’anatomie humaine puis celle de physiologie comparée.
http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Maureilhan_plaque_Flourens.JPG
Savant pragmatique et intuitif, ardent à prospecter les mystères du cerveau.
Il tente une carrière politique en tant que député de l’Hérault en 1838, mais cette ambition tourne court car il est battu l’année suivante.
En vérité, il est surtout un homme de sciences et c’est à ce titre qu’on lui décerne de nombreuses décorations et titres honorifiques, entre autres, son élection à l’Académie française devant Victor Hugo…
Son fils Emile est ministre des Affaires étrangères de la IIIe République et son fils Gustave est anthropologue au Collège de France mais interdit d’enseignement par l’Eglise catholique romaine en raison de son étiquette de « républicain rouge ». Il est exécuté en 1871 en compagnie d’autres militants républicains.
Pierre Flourens cesse toute activité publique en 1864 et décède en 1867.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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