Suite à l’horreur sanglante de la bataille de Solferino, ce philanthrope suisse devient un des fondateurs de la Croix-Rouge : la doyenne et la plus puissante des organisations humanitaires au monde.

 

Henri DUNANT

né le 8 mai 1828 à 20h30 à Genève Suisse
(source Ecole Supérieure d’Astrologie de Paris)

décédé le 30 octobre 1910 aux environs de 22 h à Heiden canton d’Appenzelle Suisse
(source Wikipedia)

 

Suivant l’exemple familial, Henri se dévoue très tôt à soulager la misère humaine

En 1859, ce suisse protestant calviniste de 31 ans se trouve confronté, par hasard, au spectacle des souffrances de la bataille de Solferino. Ce choc transforme la vie de ce philanthrope idéaliste et le met sur la voie d’un mouvement humanitaire qui demeure encore très actif au 21e siècle.

Il est né d’un père commerçant et dévoué ainsi que sa mère aux causes sociales et œuvres de bienfaisance. Henri manifeste très tôt une foi ardente et le désir d’aider ceux qui souffrent : orphelins, prisonniers, bagnards…

Par suite de résultats scolaires médiocres, il devient employé de banque.

C’est à 25 ans qu’Henri Dunant part s’installer, pour ses affaires, en Algérie. Là, il voit la nécessité de construire des moulins à blé pour la population mais l’administration lui refuse les terrains. Comme il décide de s’adresser à Napoléon III en personne, il vient en Europe pour le rencontrer. Or, l’empereur est parti guerroyer aux côtés des Italiens dans leur lutte contre les Autrichiens.

 

Déterminé, Henri Dunant se rend en Italie du Nord. Un soir de juin 1859, arrivé dans la petite ville de Castiglione, il voit affluer les blessés par centaines. Le même jour vient d’avoir lieu la bataille de Solferino où 300 000 hommes se sont affrontés dans la campagne alentour tandis que 40 000 blessés gémissent au milieu des morts.

Les services de santé des armées sont débordés et au petit jour, Dunant découvre le spectacle insoutenable de milliers de victimes abandonnées à leur triste sort. Aidé par les villageoises, il s’efforce de coordonner des secours, ne distinguant plus les Autrichiens des Italiens. Mais c’est la pénurie de tout : d’eau, de brancards, de charpie… et surtout de main d’œuvre. Même si la population et des volontaires se sont mobilisés à son appel, il y a tant à faire.

 

 

Hanté par la souffrance humaine des blessés de Solferino,
Dunant  œuvre à construire la Croix-Rouge

Henri Dunant restera hanté par les regards éperdus  de ces moribonds et par cette inacceptable impuissance à soulager ceux qui appellent au secours. Avec des moyens et une organisation adaptés, nombreux auraient pu être sauvés.

Dès lors, c’est le déclic. Il décide de se consacrer à une œuvre gigantesque : créer une organisation internationale, neutre et permanente pour secourir les victimes de guerre.

En 1862, il publie, à compte d’auteur, Un Souvenir de Solferino. Ce reportage vis à alerter l’opinion internationale. Il y propose que dans chaque pays se constituent des sociétés de volontaires coordonnées par une convention internationale.

Son livre à un succès considérable.

En 1863, Dunant crée à Genève, un comité puis s’adresse aux monarques européens pour les convaincre de s’associer à son projet. Et un an plus tard, il parvient à réunir les représentants de 16 pays dont la France. Est alors signée la première convention de Genève. C’est la mise en œuvre d’une idée révolutionnaire : la neutralité des victimes de guerre et du service sanitaire.

 

Un symbole clair : croix rouge sur fond blanc, dont l’origine est incertaine …

 Le symbole représentatif de cette première organisation sanitaire est adopté ; simple et facilement repérable : un croix rouge sur fond blanc. S’agit-il de la croix helvétique inversé ou symbole chrétien. L’incertitude demeure. Pour certains, elle posera problème et pendant la guerre russo-turque, elle sera remplacée pour des états par un croissant rouge. Ce sera juridiquement admis en 1929.

L’histoire ne tarde pas à mettre le projet de Dunant à l’épreuve : pendant la guerre de 1870, l’action des volontaires au brassard blanc et rouge s’impose aux deux camps. Puis vient la guerre des Balkans où la Croix-Rouge élargit son action, s’occupe des prisonniers, recherche les disparus, transmet les informations aux familles, achemine les dons.

C’est en 1875 que le Comité de Genève prend le nom de CICR (Comité International de la Croix-Rouge). Son autorité morale ne cesse de s’affirmer au fil du temps et à l’épreuve des guerres.

 

Au fil du temps et des guerres, la Croix-Rouge gagne une autorité internationale

Après la Guerre de 14-18, la Croix-Rouge dont la structure est énorme, se réorganise. Le CICR garde la charge des victimes de conflits armés tandis que les sociétés nationales fédérées par la ligue s’occupent de problèmes de développement ou de catastrophes naturelles.

Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) voient le jour et par exemple « Médecins sans frontières ».

Neutre et apolitique puisque mandataire des états signataires, la Croix-Rouge est la seule organisation à pouvoir franchir la ligne de feu et à visiter les prisons ou bien à disposer d’un fichier confidentiel de 70 millions de personnes disparues.

 

Au début du 20e siècle, le premier prix Nobel de la paix est décerné à Henri Dunant, fondateur quarante ans auparavant de la Croix-Rouge.

Au début du 21e siècle, doyenne des organisations humanitaires, elle demeure la plus puissante, 190 nations signataires des conventions de Genève y adhèrent et quelque 120 millions de personnes de par le monde sont engagées sous sa bannière pour soigner et secourir.

 

Dunant en fin de vie

 

Dunant, ruiné et oublié, demeure jusqu’au bout un idéaliste d’avant-garde très actif.

Ainsi, Henri Dunant peut être justement honoré pour avoir initié une œuvre humanitaire devenue influente à l’échelle planétaire. Pourtant de son vivant, il connaît surtout les épreuves, l’oubli et la misère. Ses affaires algériennes trop délaissées périclitent et c’est la faillite en 1865. Pour cette raison et par suite de conflit avec Gustave Moynier, Dunant est évincé de la Croix-Rouge.

Il s’installe un temps à Paris, où la ruine de ses affaires et les dettes le contraignent à une existence des plus modestes. Puis grâce à l’aide d’amis et une pension annuelle envoyée plus tard par la tsarine russe Maria Fedorovna, sa situation financière s'améliore cependant.

Il continue à propager ses idées pour la protection des travailleurs, pour une négociation sur le désarmement, pour installer une cour de justice internationale et mènent des actions en faveur des prisonniers de guerre.

Il conçoit aussi l’idée d’une bibliothèque mondiale, reprise un siècle plus tard par l’UNESCO.

 

Quelques mois avant son décès, il organise la répartition de sa modeste fortune liée surtout à l’attribution du Prix Nobel. Il finance un lit dans l’hôpital de Heiden pour les citoyens les plus démunis de la ville et des sommes destinées à des organisations d’utilité publique.

 

Dans une dernière lettre à  un ami, il formule son souhait quant à son inhumation :

« Je souhaite être porté en terre comme un chien le serait, sans une seule de vos cérémonies que je ne reconnais pas. Je compte sûrement sur votre bonté pour veiller sur mon dernier désir terrestre. Je compte sur votre amitié pour qu'il en soit ainsi. Je suis un jeune disciple du Christ comme au premier siècle, c'est-à-dire rien. »

 
Sa tombe à Heiden

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Grab_Henry_Dunant02.jpg

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

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