Par son activité intense et ses multiples responsabilités, elle incarne près d’un demi-siècle de militantisme féminin et pacifiste tant au niveau national qu’international.

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Gabrielle DUCHÊNE
Née Mathilde Denise dite Gabrielle LAFORCADE

née le 26 février 1870 à 5h du matin à Paris 16e
Selon acte n° 200 – Archives de Paris en ligne -  V4 E 1970 – vue 27/31

 Décédée le 3 août 1954 à Zürich Suisse

 

 

Sensible à la cause des travailleuses, elle milite pour l’égalité des salaires

Responsable engagée dans les organisations pacifistes…

Elle est aussi sympathisante de l’expérience soviétique

Agir pour la femme et la paix au sein d’associations est nécessité pour cette militante

 

 

Sensible à la cause des travailleuses, elle milite pour l’égalité des salaires

Issue de milieu aisé, fille du jardinier en chef de la ville de Paris elle devient l’épouse d’Achille Duchêne, architecte-paysagiste. Mais c’est le terreau de la paix et des droits de la femme qu’elle s’attachera à cultiver avec la plus grande énergie tout au long de sa vie.

Sensible aux problèmes du travail féminin et de la situation des ouvrières à domicile, elle crée dès 1908, L’Entraide, coopérative de lingères, avant de se diriger vers le syndicalisme de la chemiserie-lingerie.

Elle préside la section « travail » du Conseil national des femmes françaises et en 1913 fonde l’Office français du travail féminin à domicile afin de lutter contre l’exploitation du travail des femmes. Elle milite pour l’égalité des salaires et l’instauration du principe du minimum légal de salaires et publie divers ouvrages sur ce sujet.

Alors que la guerre fait rage, en pacifiste, elle se rallie au Congrès international des femmes réuni à La Haye en avril 1915 et adhère au Comité International des Femmes pour la Paix Permanente (CIFPP). Dès mai 1915, elle fonde la petite section française du CIFPP où sa fille Suzanne est secrétaire-adjointe.

En 1915, est votée la loi sur le salaire minimum, sujet cher à Gabrielle Duchêne. Si le résultat en est décevant, elle contribue cependant à une amélioration légère du revenu des travailleuses et se révèle un point d’appui pour le développement des organisations syndicales de femmes en France.

Parmi  la centaine d’adhérents de ce mouvement figure Jeanne Halbwachs

A la suite d’une publication du CIFPP français faite sans autorisation de la censure, le domicile de Gabrielle Duchêne est perquisitionné en décembre 1915 et de nombreux documents saisis et analysés. Dès lors, la propagande et le recrutement tarissent.

 

Responsable engagée dans les organisations pacifistes…

A l’issue de la Première Guerre, Gabrielle Duchêne devient secrétaire générale de la section française de la Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL) créée au congrès de Zürich en 1919.

Elle y joue un rôle de premier plan tant par sa participation aux congrès que ses nombreuses tournées de conférences et ses multiples publications d’articles.

Elle est aussi membre du comité exécutif de la Ligue contre l’impérialisme et l’oppression coloniale fondée en 1927.

Le dévouement sans limite de cette militante l’amène à s’activer pour l’aide aux affamés de Russie  entre 1920 et 1923 et en tant que membre du Comité international de secours à la Russie, sous l’égide la Croix-Rouge où elle se dépense sans compter.

Militante pacifiste, elle est présente au Congrès international de la paix en décembre 1922 à La Haye.

Elle appartient aussi à la Ligue des droits de l’homme.

 


Réunion de la Ligue des femmes pour la paix, dit groupe de la rue Fondary.

 

Elle est aussi sympathisante de l’expérience soviétique

Sympathisante de l’expérience soviétique, elle est déléguée par la CGTU section féminine au 10e anniversaire de la Révolution russe. Et lors du Front populaire en France, elle devient secrétaire générale de l’Association pour l’étude de la civilisation soviétique. A ce titre, elle fait un voyage d’étude en URSS en 1936.

On la retrouve à la présidence du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme réuni à Paris en août 1934 et participe au 1er congrès du Rassemblement Universel pour la Paix (RUP) à Bruxelles en septembre 1936.

Recherchée par la Gestapo en 1940, elle quitte Paris et se réfugie dans le Midi puis dans le Tarn sous un nom d’emprunt.

Gabrielle Duchêne reprend ses activités militantes dès 1944 et se retrouve à nouveau présidente de la section française de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté et ce jusqu’à sa mort en 1954.

Ses archives très importantes et riches témoignent de son intense activité internationale et nationale pendant près d’un demi-siècle au service des mouvements féministes et pacifistes.

 

Source documentaire :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article23137

 

 

Agir pour la femme et la paix au sein d’associations est nécessité pour cette militante

Œuvrer en association pour les droits de la femme correspond parfaitement au caractère de Gabrielle Duchêne portée par l’aspiration au bien vivre ensemble.

Pour cela, il lui faut également militer contre la guerre qui est souffrance, division, misère…

Son action est soutenue par une inépuisable énergie et une conviction chevillée à l’âme, au nom de valeurs solides, pérennes, d’avant-garde.

Agir pour des missions de grande ampleur au cœur d’associations est une nécessité pour cette femme déterminée qui veut transformer durablement la société de son temps.

Servir les intérêts de la femme et de la paix est évidence pour cette visionnaire idéaliste au nom de ce qui est bon pour le devenir humain.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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