Passionné d’automobile, cet ingénieur-constructeur, spécialisé dans les voitures de grand luxe et de sport, voit son nom passé à la postérité pour les collectionneurs de prestigieuses «anciennes».

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Louis DELÂGE

Né Pierre Louis Adolphe dit Louis

né le 22 mars 1874 à 18h30 à Cognac 16 Charente
Selon Archives municipales Cognac acte n°105

Décédé le 14 décembre 1947 Le Pecq Yvelines 78

 

 

 

Passionné d’automobile, cet ingénieur fonde à 31 ans sa société de construction

Entré à 16 ans à l’école des Arts et Métiers d’Angers, il en ressort trois ans plus tard, en 1893, diplômé ingénieur. Puis, vient le service militaire en Algérie où il reste jusqu’en 1895 pour travailler dans une entreprise de travaux publics de Bône.

A son retour en France, il est embauché par la Compagnie des chemins de fer du Midi.

Mais sa passion de l’automobile est la plus forte et le pousse à fonder, à 26 ans, un bureau d’études qui travaille pour les principales marques de l’époque dont la jeune entreprise Peugeot. Celle-ci l’embauche comme chef des études et essais.

C’est là qu’il rencontre un autre ingénieur des Arts et Métiers, Augustin Legros qui deviendra son adjoint et sera « l’âme » de la Société Delage et Cie fondée par Louis le 10 janvier 1905. Delage retrouve ainsi sa liberté entrepreneuriale, à la tête de son entreprise, sise au 62, rue Chaptal à Levallois-Perret.

Dès la fin de l’année 1905, Delage et Legros exposent au 8e Salon de l’automobile au Grand Palais, deux châssis équipés d’un moteur de 4,5 ou 9 CV. Ils proposent ainsi du sur-mesure à leurs clients, pour la plupart médecins, et Delage s’empresse d’adapter ses prototypes en fonction de leurs demandes.

Les commandes affluent.

Le jeune constructeur, avec sa trempe de conquérant attentif à séduire un public choisi, se dit que les épreuves sportives sont la meilleure des publicités.

Ainsi dès 1906, il participe à la Coupe des voiturettes du journal « L’Auto » et y remporte la première place.

 

Véhicules haut de gamme pour clientèle riche et voitures de course font sa renommée

Dès 1907, l’usine est transférée dans un local plus grand à Levallois qui, en 1908, emploie 116 personnes sur 4 000 m². Agrandie à nouveau en 1909, on y débute alors la fabrication de moteurs innovants.

En 1907, Augustin Legros prend officiellement la direction de l’usine Delage et fait montre d’un sens social en accordant dès 1911, un congé payé à son personnel ouvrier. Il restera jusqu’à la fin, l’homme de confiance de Louis Delage.

Même si ses automobiles haut de gamme s’adressent à une clientèle fortunée, les succès s’enchaînent si bien qu’il faut pour Delage une nouvelle usine à Courbevoie près de l’île de la Jatte, en 1912.

L’ardeur conquérante de ce constructeur associée aux talents de ses ingénieurs fait merveille puisque c’est une Delage qui bat le record du monde de vitesse absolue en 1914, avec un moteur V12 de 10,7 litres créé par un ancien des Arts et Métiers, Planchon.

En 1914, la marque remporte les 500 miles d’Indianapolis.

La Grande Guerre met en veilleuse la nouvelle usine où l’on fabrique alors des obus puis des véhicules de liaison pour l’armée.

Mais une fois la paix retrouvée, la production d’automobiles de grand luxe se poursuit ainsi que de voitures de course.

 

La forme spéciale de la calandre rend la Delage facilement reconnaissable.

Un rouge pour carrosserie demeure associé à son nom.


Albert Divo
sur une Delage 2LCV au Grand Prix de Belgique 1925

 

La période 1920-1930 marque l’apogée de la firme qui passe aux mains de Delahaye en 1935

La marque Delage détient le record du monde de vitesse sur route en 1924 avec 230km/h et l’année suivante est championne d’Europe. En 1927, c’est le championnat du monde.

1930 constitue l’apogée de l’entreprise qui comprend alors 3 000 personnes et 51 000m².

L’authenticité, le travail bien fait, l’art du détail font le succès des voitures Delage, qui associe aussi le savoir-faire de sellier-garnisseur. La carrosserie et l’intérieur sont garnis de cuir de luxe. Ces splendides automobiles, conçues pour séduire une clientèle fortunée, sont lauréates de la plupart des concours d’élégance.

Malheureusement c’est la fin de l’âge d’or. Confronté à l’âpreté de la concurrence, notamment celle d’André Citroën et affaibli par la crise de 1929, Delage, vieillissant, doit céder son entreprise. Emile Delahaye lui rachète les actions en 1935.

C’est ainsi que des voitures, pourvues d’une mécanique Delahaye continuent d’être commercialisées, sous la marque « Delage » jusqu’en 1952.

Louis Delage connaît dès lors une vie simple de retraité, jusqu’à son décès en 1947. Converti au catholicisme, il fait de nombreux pèlerinages à pied et à bicyclette à Chartres, Lisieux, et Lourdes.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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