Suzanne BUISSON
Suzanne Lévy épouse de Georges Buisson
Née le 19 septembre 1883 à 22h30 à Paris 9e
Selon acte n°1696 – Archives de Paris en ligne – vue 22/31
Décédée le 5 juillet 1944 à Auschwitz en Pologne
(selon l’acte de naissance)
Parisienne, elle adhère au socialisme qui vise à émanciper femmes et hommes à l’aube du 20e siècle.
Née d’un père négociant, elle vit à Dijon avec sa famille, jusqu’à l’âge de 16 ans.
Pour gagner sa vie, elle vient à Paris comme employée de magasin. Et là, dans la capitale à la veille du 20e siècle, interpellée par les questions sociales, elle s’intéresse à la politique et fréquente les réunions des leaders socialistes que sont René Viviani et Albert Thomas.
Dès 1899, elle devient militante socialiste et s’attache à revendiquer une complète égalité entre hommes et femmes. Considérant que cette égalité passe nécessairement par une profonde transformation des structures économiques préconisée par le socialisme, elle est adhère à la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) dès 1905.
Devenue veuve par le fait de la Grande Guerre, elle élève seule son enfant et se remarie en 1926 avec Georges Buisson, membre de la CGT et qui deviendra le « père » des Assurances sociales françaises.
Après la guerre de 14-18, elle acquiert une place déterminante au sein de la SFIO, où elle prend des responsabilités notamment par rapport à la cause féminine. Membre de l’organe décisionnaire de ce parti, elle est dans la délégation qui se rend au congrès de l’Internationale socialiste à Vienne (Autriche).
La montée du nazisme renforce son militantisme et la fait entrer en Résistance
Dès 1938, Suzanne Buisson se range parmi les partisans de la fermeté face à la montée d’Hitler et signe par là ses premiers actes de Résistante.
Co-fondatrice en 1941 du Comité d’action socialiste, elle en devient la trésorière et voyage beaucoup à travers la France pour la propagande et le soutien aux militants socialistes arrêtés par l’occupant ou le gouvernement de Vichy.
Installée à Lyon au printemps 1943, elle devient membre du bureau politique de la SFIO reconstituée et clandestine, avec la responsabilité des relations avec le Parti communiste.
Suzanne Buisson, informée que la Gestapo a découvert le lieu de réunion de la SFIO clandestine, fait les cent pas au pied de l’immeuble pour alerter ses camarades. Ces derniers comprennent, mais la Gestapo aussi qui arrête la militante dévouée.
Torturée, elle ne livre aucun secret. Juive et résistante, elle est déportée. Et l’on perd sa trace sans parvenir à connaître le camp où elle a été exterminée.
Voici l’hommage que lui rend Léon Blum dans Le Populaire du 2 février 1946 :
Elle était la militante accomplie, exemplaire, à qui le parti peut tout demander, qui ne recule jamais devant aucune charge, qui, d'ailleurs, est apte à les remplir toutes par le caractère vraiment absolu du dévouement et du désintéressement. [...] Dans la vie normale du parti, elle n'avait hésité devant aucune charge ; dans la lutte clandestine, elle n'a reculé devant aucun danger.
Humaniste et visionnaire, elle est un exemple de dévouement à la cause du socialisme
Humaniste dans l’âme, travailleuse acharnée, elle est une femme, agissant en bonne mère de famille et dévouée au service d’un idéal imprégné de l’intérêt humain.
Eprise d’indépendance et en avance sur son temps, elle s’attache très tôt à militer pour l’émancipation féminine à travers l’outil politique du socialisme visant à réformer l’ensemble des structures économiques de la société pour un mieux-être humain dans son ensemble.
Nullement effrayée par le danger, elle fait preuve d’un dévouement authentique et déterminé à la cause socialiste, qu’elle sert jusqu’au sacrifice de sa vie pour sauver ses camarades.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |