Léon BOYER
Né André, Pierre, Léon Boyer le 22 février 1851 à 1 heure du matin à Florac Lozère 48
Source acte n°39
Décédé en 1886 à Panama
Il n’a que 24 ans, quand jeune ingénieur, il arrive à Marvejols avec la mission de réaliser une ligne de chemin de fer destinée à désenclaver le Massif Central.
Après de brillantes études au lycée de Lyon, il intègre en 1869, l’Ecole Polytechnique. Il a 18 ans et il y est reçu dans les premiers. Six ans plus tard, il devient ingénieur des ponts et chaussées, en 1878, après avoir pris part comme sous-lieutenant, aux combats du siège de Paris pendant la guerre franco-prussienne de 1870.
Il est attaché à la direction des Chemins de fer au ministère des travaux publics.
Sa première affectation d’ingénieur est à Alençon où il reste peu de temps car on l’envoie à Marvejols étudier la construction de la ligne de chemin de fer de Neussargues à Marvejols. Il s’agit d’aller de Paris à Béziers en passant par le Massif Central.
La mission est ardue car il y a mille difficultés à vaincre notamment le relief montagneux, les moyens humains limités, le climat rigoureux et l’approvisionnement en matériaux divers distant de centaines de kilomètres.
Ainsi, ce lozérien, né à Florac où son père tient un office notarial, va être à l’origine d’un ouvrage d’art d’exception au bord du département voisin, le Cantal.
Avant lui, nombre de ses collègues ont déjà planché sur le sujet sans parvenir à résoudre le problème du franchissement de la vallée de la Truyère.
A son arrivée sur place, considérant les difficultés exceptionnelles liées à la profondeur de la vallée, le jeune ingénieur talentueux et amateur de défis, forme le projet audacieux d’un viaduc. En effet, de part et d’autre de la Truyère s’étend un plateau sur lequel la voie peut se développer sans difficulté. En outre, franchir la rivière au moyen d’un ouvrage d’art évite l’inconvénient du précédent projet prévoyant un itinéraire sinueux, à forte rampe et très coûteux. Considérant que la vallée se resserre en un lieu nommé Garabit, Léon Boyer songe à enjamber la rivière, à cet endroit, au moyen d’un ouvrage lancé d’un rebord du plateau à l’autre.
Si sur le papier, le tracé est aisé, Léon Boyer se demande qui peut réaliser ce pont d’une amplitude jamais atteinte à cette époque. La vallée est tellement étroite qu’on ne voit pas où poser les piles d’un pont classique
Inspiré par le pont d’Eiffel à Porto, il songe à un viaduc pour franchir la vallée de Garabit.
En novembre 1878, Boyer commence l’étude de ce projet, inspiré directement du pont ferroviaire Maria Pia, réalisé 18 mois auparavant par l’entreprise de Gustave Eiffel sur le Douro à Porto (Portugal). Pour être fixé sur sa faisabilité, il s’adresse le 25 décembre 1878 à Eiffel, pour demander à titre gracieux une étude sommaire de son avant-projet de viaduc à Garabit. En fait, l’étude de Boyer, sans plan de détail ni calcul, est un simple dessin en élévation au 1/1000 indiquant l’adaptation désirée du pont portugais.
Eiffel accepte sans hésiter. De son côté, Boyer apporte de sa propre initiative des améliorations à son projet ; l’habileté et l’expérience d’Eiffel font le reste. En mars 1879, l’avant-projet est prêt et démontre que l’ouvrage est réalisable dans des conditions de sécurité et de prix satisfaisantes. L’itinéraire de la voie ferrée est réétudié par le service des Ponts et Chaussées, sur une trentaine de kilomètres. Ainsi, l’étude montre que le tracé direct par Garabit représenterait une économie d’au moins 3 millions, malgré le coût de l’ouvrage, tout en favorisant l’exploitation de la ligne et la desserte des localités.
Boyer, convaincu et convaincant, persuade sa hiérarchie de retenir cette solution et de traiter de gré à gré avec le constructeur Eiffel, ce que le ministre autorise, par dérogation à la règle générale.
Ainsi, au terme de 4 années de travail avec 400 ouvriers et d’immenses convois de chars à bœufs pour amener granit et pièces métalliques, un monument de dentelle métallique franchit d’une enjambée les gorges profondes de la Truyère en 1884. Quant à la voie de chemin de fer, elle est mise en service en 1888.
Au 19e siècle, rares étaient ceux qui croyaient ce viaduc capable de supporter le passage des trains chargés de marchandises. Et pourtant, près de 130 ans plus tard, ils franchissent toujours les 565 mètres du tablier qui s’élève à 123 mètres au-dessus de la rivière.
Qu’on le voit sous le soleil ou illuminé sous les étoiles, voilà un pont qui n’est pas prêt de rendre son tablier !
Devenu Directeur général des travaux au canal de Panama, il meurt à 35 ans emporté par la fièvre jaune.
Léon Boyer est nommé ingénieur en chef des ponts et chaussées, en 1884. Puis, l’année suivante, cet homme entreprenant, imaginatif et novateur, est nommé Directeur général des travaux du canal de Panama.
Il est en train d’apporter des améliorations importantes dans le tracé de ce canal transocéanique, quand il meurt, victime de la fièvre jaune, comme près de 4 000 autres personnes durant ce chantier lancé par Ferdinand de Lesseps.
Léon Boyer est alors âgé de 35 ans et vient d’apprendre par télégramme quelques jours auparavant que son épouse demeurée à Paris, vient de lui donner un fils !
…une intelligence d’élite toutes les qualités d’un beau caractère. Il avait l’entrain du méridional, la fougue et l’élan de la jeunesse ; il se passionnait pour tout ce qui est grand et pour tout ce qui est noble. (Extrait de l’éloge rendu par l'un de ses amis)
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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