Une grande dame de l’aviation : 8 brevets de pilote et 8 records du monde

 

Elisabeth BOSELLI
(Elisabeth Thérèse Marie Juliette BOSELLI)

née le 11 mars 1914 à 16h30 (quatre heures et demie du soir) à Paris 16e
selon acte n°271

décédée le 25 novembre 2005 à Lyon 5e

 

 

Sa vocation absolue lui vient lors d’une conférence sur l’aviation, dans une chapelle désaffectée

Diplômée de Sciences Politiques en 1935, elle pratique le sport, le piano, la peinture, parle trois langues. Tout en poursuivant ses études, elle s’investit dans différentes associations humanitaires dont la Croix-Rouge.

Sa passion naît dans une chapelle désaffectée où elle assiste avec son frère à une conférence sur l’aviation. Pourtant, elle n’a jamais volé. En échange de services rendus pour l’entretien des hangars et des moteurs, elle fait son baptême de l’air et en 1938, obtient son brevet de pilote privé. Après un tour de France, et quelques beaux résultats dans les rallyes, elle vise le brevet de transport public. Mais la Seconde Guerre interrompt sa préparation et on lui refuse l’engagement dans l’armée de l’air.

 

En février 1946, elle est la 1ère femme à obtenir le brevet de pilote militaire

Grâce à son expérience, elle est engagée volontaire, en 1944, avec le grade de sous-lieutenant dans l’armée de l’Air, dans le corps de pilotes militaires féminins nouvellement créé.  Elle s’initie à la voltige et devient formatrice puis réalise des missions. Elle devient la 1ère femme à obtenir le brevet de pilote militaire (février 1946, brevet n° 32939), et sur le monoplace de chasse Dewoitine 520, pourtant difficile à maîtriser, elle évolue en virtuose.

Puis, c’est la démobilisation et Elisabeth Boselli revient à l’aviation civile.


Elisabeth Boselli aux commandes d’un S.N.C.A.S.E. "Mistral" avec lequel elle vient de battre le record du monde féminin toute catégorie de distance en ligne droite, le 21 février 1955
Source :
http://www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr/?page=walma&id_article=512&debut_image=16&debut_vignettes=12&id_document=541&portfolio=512&mode=droite

 

Aviatrice, devenue lieutenant, douée et éclectique, titulaire de 8 brevets et de 8 records

Dès lors, Elisabeth Boselli peut réaliser son rêve : décrocher le brevet de transport public. Pour devenir monitrice d’aviation légère sportive, elle prépare son brevet de vol à voile en six semaines. Elle se lance dans la course aux records. Huit records du monde sont homologués par la Fédération aéronautique internationale :

-          22 décembre 1947 à Saint Auban-sur-Durance : record féminin d’altitude sur planeur N 2000. Gain d’altitude : 3 973m – altitude atteinte : 5 300 m

-          6 avril 1948 à Saint-Auban : record féminin d’altitude sur planeur Meise. Gain d’altitude : 4 880 m – maximum atteint : 5 600 m

-          21 mai 1949 à Brétigny-sur-Orge : record d’altitude sur avion à hélice, Piper-Club, 5 791 m

Et sur avions à réaction toutes catégories :

-          26 janvier 1955 : record de vitesse sur circuit fermé de 1 000 km sans escale Mont-de-Marsan   -  La Ciotat et retour à 746km/h sur SE-535 Mistral

-          21 février 1955 : distance en circuit fermé sans escale Mont-de-Marsan  -  Oran   -  Mont-de-Marsan – 1 839 km

-          le 1er mars 1955, elle enlève le record du monde féminin de distance toutes catégories sur réacteur en ligne droite de Creil à Agadir, soit 2 331km en 3 H 33.

Ces trois records sont le résultat d’une minutieuse préparation  pour le vol à haute altitude et d’une lutte tenace pour affronter le labyrinthe administratif formaliste.

Elle est titulaire de huit brevets de pilote :

-          Tourisme, avion militaire, transport public, moniteur avion, BCD et moniteur planeur, hydravion, professionnel 1ère classe, carte OTAN de vol sans visibilité pour le transport de passagers sur bimoteur.

 

Femme dévouée et modeste,  elle choisit le service aux blessés en Algérie, en 1957 plutôt que la gloire de l’exhibition aérienne

Le grand changement dans sa vie se produit en avril 1952 quand l’Armée de l’Air lui propose de rejoindre l’ancêtre de la Patrouille de France (escadrille de présentation basée à Etampes). A ce titre, elle enchaîne les meetings. Son talent, son charme et son sourire en font une ambassadrice des ailes françaises.

Quand, en 1957, le ministre de l’Air lui donne le choix entre les records sur biréacteur Vautour et le transport des blessés en Algérie, elle déclare vouloir « partager l'anonymat des équipages et, sans doute aussi, leurs fatigues et leurs souffrances » car à ses yeux, « il est des circonstances où il vaut mieux servir que briller ».

A son retour en France, elle écrit modestement: «je m'étais efforcée de démontrer qu'une femme bien entraînée peut rendre les mêmes services qu'un homme dans le domaine du pilotage ; puisse cette démonstration servir plus tard à d'autres que moi ».

 

Revenue à la vie civile en 1969 avec le grade de capitaine, elle se consacre à la rédaction de ses mémoires, écrit dans la revue  « Icare » et devient présidente de la commission d'histoire de l’Aéro-club de France, évoquant avec passion le souvenir d’aviatrices.

 

Sources documentaires :
- Yves Laurençot, SLHADA
- Franck Roumy, via forum de  http://www.airmemorialcreusois.fr/
- Aviatrices, Un siècle d’aviation féminine française, Musée de l’Air et de l’Espace, Editions Altipresse

 

 

Elisabeth BOSELLI


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

En astrologie, d'où vient le goût de voler ? Pour en savoir plus : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page