Premier utilisateur de la houille blanche en novembre 1869, cet ingénieur hydraulicien lance l’idée pour l’industrie à l’Exposition universelle de 1889.

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Aristide BERGÈS
Laurent Arnaud Aristide Marcelin BERGÈS

Né le 4 septembre 1833 à 17h à Lorp-Sentaraille 09 Ariège
Selon acte n°15 – AD09 en ligne – 1NUM 1/5Mi 295 (An XI-1850) – vue 216/342

 Décédé le 28 février 1904 à Villars-Bonnot 38 Isère

 

 

Il songe à mettre l’eau sous pression pour actionner son usine de pâte à papier

Issu d’une ascendance papetière depuis plusieurs générations

Il est pionnier de l’énergie hydraulique appliquée à l’industrie.

Un ingénieur avant-gardiste sous pression

 

 

Il songe à mettre l’eau sous pression pour actionner son usine de pâte à papier

Derrière ce regard aussi rieur et malicieux que déterminé, semble fourmiller une foule d’idées ingénieuses entre autres pour maîtriser l’eau et son énergie dont l’industrie de cette moitié du 19e siècle a grand besoin.

Aristide Bergès ingénieur de 36 ans, dans sa petite usine de Lancey veut « râper » en plus grande quantité le bois dont les fibres servent à la fabrication de la pâte à papier. Dans cette région alpine avec l’eau sous la main et le relief pentu, il décide de se rendre maître du petit torrent qui coule sous le vieux moulin voisin.

Il va chercher l’eau 200 mètres plus haut pour l’amener directement dans l’usine par une canalisation qui la déverse sur une turbine qui actionne les râpes à bois nommées défibreurs.

La première « conduite forcée » fonctionne le 27 septembre 1869 avec une puissance inespérée et son affaire se développe avec l’embauche d’ouvriers.

Il devient le 1er utilisateur industriel de ce que l’on appellera la « houille blanche » par référence au charbon qui a permis la révolution industrielle du 19e siècle.

 


Conduite forcée à Guchan Hautes Pyrénées - source Wikipédia

 

Issu d’une ascendance papetière depuis plusieurs générations

Né d’une longue ascendance papetière, Aristide Bergès sort ingénieur à 19 ans de l’École Centrale de Paris et, à son tour se met à fabriquer du papier, selon la tradition familiale.

Il est reconnu comme l’un des premiers à introduire et utiliser en France la machine à papier de Louis Nicolas Robert, génial inventeur de la fin du 18e siècle à qui les capitaux avaient manqué pour développer ses recherches.

En 1864, il réalise le prototype d’un circuit de râperie de bois qu’il installe l’année suivante en Haute-Garonne à Mazères-sur-Salat.

En 1882, pour ajouter une unité de papeterie à sa râperie, il met en place une conduite forcée de 500 mètres de dénivelé et adjoint une dynamo à ses turbines pour produire du courant électrique.

 

Il est pionnier de l’énergie hydraulique appliquée à l’industrie.

En quête de force motrice supplémentaire, il projette des travaux sur le lac du Crozet situé dans le massif alpin de Belledonne qui alimente le ruisseau de Lancey sur lequel ses conduites forcées sont raccordées. Au terme d’un procès sur la dérivation des eaux qu’il gagne en 1884, il est autorisé à faire le barrage dont il rêve.

Avec l’accord de la municipalité de La-Combe-de Lancey, les travaux sont entrepris et la construction du barrage se termine en 1892.

Lors de l’Exposition Universelle de 1889, qui voit surgir la Tour Eiffel dans le paysage parisien, Bergès lance son idée d’utiliser sur le plan industriel, cette houille blanche qui va connaître un formidable succès dans les Alpes… et le monde entier.

Les pouvoirs publics, prenant l’affaire au sérieux, créent en 1894 le Service des forces hydrauliques au sein de l’administration des Ponts et Chaussées.

Bergès le précurseur n’en finit pas de développer son énergie hydraulique. Ainsi, en 1891 et 1896 il installe deux nouvelles conduites forcées de 500 mètres de dénivelé et cette énergie supplémentaire lui permet de faire marcher deux nouvelles machines à papier.

Initiées par l’intrépide Bergès les Papeteries de Lancey deviennent les célèbres Papeteries de France qui continuent à produire quelque 100 000 tonnes de papier par an.

 

 

 

Un ingénieur avant-gardiste sous pression

Aristide Bergès est un ingénieur avant-gardiste sous pression.

Donc rien d’étonnant à ce qu’il soit le mieux placé pour percevoir tout le potentiel d’énergie de l’eau qu’il est possible de mettre en pression dans les conduites forcées.

Cette force motrice qui ne demande qu’à être exploitée va lui permettre de faire de l’électricité et de développer son usine de fabrication de papier.  Le papier : un support cher à la Vierge qui a le goût du commerce et de l’écriture.

Ce natif de la Vierge, qui par nature se fait artisan perfectionniste et volontaire, devient un Prométhée de la conduite forcée par son ascendant Verseau qui trace le chemin bon pour les lendemains de l’activité industrielle des humains.

Et lors de l’Exposition universelle de 1889, il s’évertue à porter ce feu de la connaissance hydraulique aux leaders de l’industrie française en pleine éclosion.

Hommage à ce pionnier indépendant, habité par autant de passion que de détermination, qui a réussi à dompter l’énergie cinétique de l’eau.

 

 

Pour en savoir plus sur les barrages et la force hydraulique,
regardez l'émission « C’est pas sorcier » en cliquant sur ce lien :
https://www.youtube.com/watch?v=kNvmUQc45y8

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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