François Laurent marquis d’ARLANDES
Né le 25 septembre 1742 à Anneyron 26 Drôme
(heure absente sur acte de baptême)
Selon acte de baptême AD26 en ligne 5Mi 132/R10 vue 129/144
Décédé le 1er mai 1809 à Anneyron 26 Drôme
21 novembre 1783, vol historique dans l’histoire humaine, 10 kilomètres franchis à 1 000m d’altitude !
Le marquis d’Arlandes est, avec François Pilâtre de Rozier, le premier homme volant de l’aéronautique mondiale pour avoir réussi à voler en montgolfière entre le parc du château de la Muette et la Butte aux Cailles, le 21 novembre 1783.
Ce jour-là, le temps est couvert et le vent souffle en rafales. Après un premier essai où le ballon se déchire sur un mât, la montgolfière promptement réparée, décolle à 14 heures. A bord, tout se passe bien et le ballon de 2 200 m3, fort bien piloté par les deux aéronautes, atteint l’altitude de mille mètres.
Après 25 minutes de ce vol historique, Pilâtre et le marquis atterrissent sur la Butte aux Cailles, entre deux moulins (actuel 13e arr.). Le survol de Paris s’est fait sur la rive gauche encore très peu habitée.
L’incroyable s’est enfin produit, l’humain a réussi à s’envoler tel un oiseau !
Les deux hommes volants deviennent les héros du jour. Leurs noms sont repris dans toutes les gazettes et leurs portraits reproduits sur les éventails, médaillons, boîtes diverses et innombrables gravures…
En 1783, l’idée de voler en ballon est… dans l’air du temps !
Jusqu’à cet exploit, les premiers passagers des aérostats de Montgolfier ont été des animaux de basse-cour.
Joseph et Etienne de Montgolfier, fabricants de papier à Annonay confectionnent de petits ballons de papier qui, gonflés d’air chaud, s’élevaient dans le ciel. Quand ils décident d’expérimenter un aérostat, ils renforcent le papier et doublent la toile. Un brûlot de paille et de laine placé sous l’ouverture maintient la chaleur intérieure du ballon. Une grande expérience publique a lieu à Annonay le 4 juin 1783. La « montgolfière » tient l’air pendant plus de dix minutes et s’élève à 500 mètres.
Le 19 septembre 1783, une 2e expérience a lieu à Versailles devant Louis XVI : le ballon emporte les trois premiers voyageurs de l’espace : un canard, un coq et un mouton !
Le 19 octobre 1783, Pilâtre et d’Arlandes, pour s’entraîner, réalisent une ascension en ballon captif
Après une carrière militaire, le marquis d’Arlandes, étudie les sciences et rêve de voler…
François Laurent vient au monde dans le Dauphiné à Anneyron, dans le château familial de Saleton. Sur l’acte de baptême, son père François est noté « Seigneur de Saleton ». Aîné de huit enfants, il s’engage tôt dans les armées du roi où il se distingue au point de parvenir au grade de major d’infanterie dans le régiment de Bourbonnais.
Décoré de l’ordre royal militaire de chevalier de Saint-Louis et bénéficiaire d’une modeste pension, il se retire en 1780 en son château de Saleton. Là il s’adonne à sa passion pour la physique et l’astronomie et publie divers travaux dans des revues scientifiques de l’époque.
Il est tant préoccupé par l’idée de voler qu’il ajoute une tour en pierre à sa demeure pour expérimenter un parachute rudimentaire qu’il essaie plusieurs fois. Ensuite, en 1782, il renouvellera son expérience de parachutisme, devant une foule stupéfaite, en sautant du haut des carrières de Montmartre à Paris.
Pour cet érudit ingénieux, inventif et imaginatif, il faut monter à Paris afin de fréquenter les salons à la mode permettant un bon réseau de relations tandis que les milieux scientifiques parisiens lui permettront d’entrer en contact avec l’Académie Royale des Sciences.
Il noue des liens précieux notamment avec le duc d’Orléans qui lui apporte un appui efficace lors de sa première tentative d’ascension en 1782.
Fin stratège, il parvient à obtenir l’accord du roi pour un vol humain…
Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandes font partie des visiteurs les plus assidus pour assister à la construction par Montgolfier et Réveillon d’un nouvel aérostat, aux frais du roi, dans une manufacture parisienne. Les deux futurs aéronautes sont prêts à tenter l’aventure d’un vol libre en ballon, mais Louis XVI, opposé à un vol humain, refuse.
Le roturier Pilâtre, malgré ses hautes relations ne peut guère infléchir le monarque. Le marquis d’Arlandes tente de convaincre à nouveau le roi qui le reçoit assez mal.
Mais il en faut davantage pour décourager cet habile diplomate et fin calculateur, rêvant de voler. Par son ascendance, le marquis a ses entrées à la Cour du Dauphin, fils aîné du couple royal, et parvient à convaincre la duchesse de Polignac, toute puissante gouvernante des enfants de France, et grande amie de la reine.
Influencée par l’insistance de la duchesse et l’intérêt de la reine Marie-Antoinette, Louis XVI autorise finalement le marquis à entreprendre le premier vol libre humain de l’Histoire.
Un mois plus tard, le ballon est enfin prêt et amené près de la résidence du Dauphin, dans les jardins du château de la Muette. Déjà bien rôdé à la délicate manœuvre d’une montgolfière, Pilâtre de Rozier est naturellement choisi pour faire équipe avec le marquis.
Qualifié à la fois d’intrépide et de modeste, le marquis connaît une fin de vie solitaire et misérable
Le 11 juillet 1784, la foule rassemblée au Jardin du Luxembourg attend, pour midi, l’envol d’un ballon extraordinaire. Monté et piloté par quatre personnes dont le marquis d’Arlandes et l’abbé Miolan, il est destiné à de savantes expériences dans l’atmosphère.
Mais à 17 heures, l’aérostat n’est toujours pas gonflé et la foule excédée se précipite sur la machine qu’elle pille et incendie. Les occupants doivent prendre la fuite et l’abbé Miolan est même obligé de se déguiser pour échapper à la populace déchaînée.
Echaudé par cet épisode peu glorieux, le marquis d’Arlandes renonce dès lors à l’aéronautique. Et quand arrive l’époque de la Terreur, il se réfugie dans sa gentilhommière dauphinoise pour échapper au couperet de la guillotine.
Le marquis volant se fait oublier et vit le reste de son temps dans son château hypothéqué. Privé de sa pension par le gouvernement révolutionnaire, ce célibataire sans descendance meurt d’une longue maladie, dans la misère, l’isolement et l’oubli de tous.
Un monument érigé sur l’aérodrome de Saint-Rambert-d’Albon (Drôme) honore sa mémoire.
Un hommage particulier mérite d’être rendu à d’Arlandes et Pilâtre de Rozier, ces audacieux fous volants qui ont écrit la première page de l’histoire du vol humain !
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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