Epouse pieuse et silencieuse d’un roi infidèle, elle est peu faite pour les mondanités de la cour et se dévoue surtout pour le secours aux pauvres et aux miséreux.

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Marie-Thérèse d’Autriche
María Teresa de Austria y Borbón

Née le 10 septembre 1638 à Madrid
Heure de naissance non connue

Décédée le 30 juillet 1683 à Versailles 78 Yvelines

 

 

Un mariage pour raison d’Etat avec, à la clé, une dot de 500.000 écus d’or pour Louis IV, roi de France.

Marie-Thérèse reine effacée et silencieuse face aux infidélités de son royal époux.

Marie-Thérèse d’Autriche, loin des mondanités de la cour, se dévoue aux miséreux.

« Le roi promène les trois reines »

Miséricordieuse même avec les favorites de son époux

 

 

Un mariage pour raison d’Etat avec, à la clé,
une dot de 500.000 écus d’or pour Louis IV, roi de France.

Elle épouse Louis XIV le 9 juin 1660 à Saint-Jean-de-Luz. Elle a 22 ans.

En fait, le monarque espère jusqu’au dernier moment épouser la nièce du cardinal, Marie Mancini, mais son ministre et la reine-mère Anne d’Autriche, s’y opposent.

Les deux époux sont cousins germains, mais à l’époque, on ne s’embarrasse guère de considérations morales ou génétiques. De cette union consanguine naîtront six enfants dont un seul survivra le Grand Dauphin qui mourra sans avoir régné.

Le mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche est une clause du traité des Pyrénées, signé le 7 novembre 1659.

Cette union, organisée par le cardinal de Mazarin - premier ministre-, n’est pour le roi que raison d’Etat. En effet, selon le traité des Pyrénées, la jeune épousée apporte en dot 500.000 écus d’or, somme astronomique, même versée en trois fois !

Toutefois, Marie-Thérèse, élevée dans une éducation rigide et religieuse, est certaine que son futur époux est épris d'elle, car elle reçoit de lui, avant leur mariage, de nombreuses lettres et cadeaux.

Dès le soir des épousailles, bien que la mariée ne parle pas un mot de français, le jeune époux l’honore fougueusement, d’après témoins. Il l’a vue pour la première fois trois jours plus tôt.

 


Mariage de Louis XIV et de Marie Thérèse d’Autriche

 

Marie-Thérèse reine effacée et silencieuse face aux infidélités de son royal époux.

Anne d’Autriche, sa belle-mère qui est aussi sa tante, tente de lui inculquer son métier de reine, mais en vain. Marie-Thérèse ne se montre jamais vraiment à la hauteur. Elle n’est pas femme du monde.

Même si elle parvient à une bonne maîtrise du français, elle n’a pas le profil requis pour les représentations publiques qui sont autant d’occasions de montrer sa gaucherie et donc d’attirer les moqueries perfides de certaines de ses ennemies qui sont les maîtresses du roi, comme la marquise de Montespan.

« Entourée de ses femmes de chambre espagnoles, de moines et de nains, mangeant de l’ail et buvant du chocolat, chaussant des talons très hauts qui la font souvent tomber… »

Ainsi, Marie-Thérèse à la cour de France, demeure effacée, supportant dans l’abnégation et en silence les infidélités de son royal époux, comme résignée à ses innombrables adultères.

 


Marie Thérèse et son fils, le Dauphin de France

 

Marie-Thérèse d’Autriche, loin des mondanités de la cour, se dévoue aux miséreux.

Toujours pieuse et de plus en plus dévote, elle se dévoue surtout aux pauvres et aux déshérités, donne des soins aux malades et fréquente l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye où elle œuvre aux tâches les plus pénibles.

En secret, elle accorde des dots aux filles de nobles désargentées.

Elle invite les courtisanes de son mari à venir prier avec elle.

Par son caractère, elle est portée vers le service aux plus humbles, aux plus démunis.

Elle se sent plus à l’aise dans la sobriété, le sérieux, la rigueur que dans la vie festive et volage de la cour. Maladroite dans ses sentiments, elle n’est pas femme du monde. Elle ne sait guère s’y prendre pour séduire et se faire aimer.

Par tempérament, elle supporte quasi naturellement les humiliations fréquentes qui lui sont faites. A cela s’ajoutent ses propres maladresses qui suscitent sarcasmes et ironie à son égard.

Y voit-elle une confirmation de son incapacité à plaire ?

Une rédemption spirituelle dans la souffrance ?

Un chemin de croix vers une joie divine ?

 

« Le roi promène les trois reines »

Marie-Thérèse, pour silencieuse qu’elle est, souffre beaucoup de certaines liaisons, car Louis XIV fait de ses favorites des dames de compagnie qui voyagent ouvertement avec le couple royal. Face à ce spectacle immoral, il paraît que le peuple goguenard ou affligé murmure : Le roi promène les trois reines.

A cela s’ajoute les légitimations successives des enfants naturels de son mari qui portent ombrage à son dauphin de fils.

 

Miséricordieuse même avec les favorites de son époux

La duchesse de La Vallière, première favorite de son mari, éconduite et remplacée par Madame de Montespan, lui demande publiquement pardon avant de se retirer au couvent des carmélites où la reine miséricordieuse, lui rend visite et s’entretient avec elle.

A partir de l’été 1680, sous l’influence de Madame de Maintenon, Louis XIV revient vers son épouse qu’il a publiquement délaissée.

Constatant les attentions inespérées de son volage conjoint, Marie-Thérèse émue confie : « Dieu a suscité Madame de Maintenon pour me rendre le cœur du roi ! Jamais il ne m'a traitée avec autant de tendresse que depuis qu'il l'écoute ! »

Mais Marie-Thérèse ne profite guère de ce regain de faveur. De retour d'une tournée royale des forteresses édifiées par Vauban, elle meurt brusquement des suites d'une tumeur bénigne mal soignée.

Ses derniers mots : Depuis que je suis reine, je n'ai eu qu'un seul jour heureux.

Quant à Louis XIV, il aurait dit de ce décès : « voilà le premier chagrin qu'elle me cause.

Mais ce chagrin n’accable guère le monarque qui épouse secrètement deux mois plus tard, sa dernière maîtresse qu’il surnomme en privé « sainte Françoise », Madame de Maintenon. Celle-ci croit bon de porter le deuil et de montrer une mine affligée. Le roi en rit et elle finit par faire de même. Louis XIV renoue sans tarder avec la vie divertissante de la cour.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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