Un bandit à la fois réel et légendaire qui marque l’histoire d’un coin de l’Auvergne au milieu du 19e siècle.

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Victor MORNAC
Né Antoine MORNAC dit…

Le 13 octobre 1802 à 3h du matin à Laqueuille 63 Puy-de-Dôme
(21 vendémiaire an XI de la République, déclaré le 23)
Selon acte état-civil – Archives mairie de Laqueuille  

 Décédé le 31 décembre 1869 à 11h du matin à Léhon Côtes-d’Armor 22
Selon acte AD22 en ligne – 1859-1869 - vue 401

 


Portrait imaginaire d’après Georges Begon

 

Un costaud ténébreux qui a le coup de poing facile.

Son 1er hold-up, la nuit de Noël 1833…

Revenu du bagne, Mornac amoureux se calme pour un temps

De cabaret en auberge, il terrorise pour manger à l’œil

Que Dieu vous garde de Mornac !

Dès l’enfance, il montre un caractère difficile

Fort et combatif mais susceptible et incontrôlable

 

 

Un costaud ténébreux qui a le coup de poing facile.

Grand gaillard, agile, vigoureux et musclé, il est réputé avoir des jarrets d’acier qui, en quelques heures lui permettent d’arpenter rapidement d’un endroit à l’autre afin d’échapper aux accusations, à la maréchaussée et se trouver des alibis.

Le cheveu long, la barbe noire, il cache son regard sournois et sombre sous un grand chapeau noir.

Tel est décrit ce « bandit auvergnat » qui, à la nuit tombée et fusil en bandoulière, sème la terreur dans les campagnes du côté de Laqueuille, Saint-Sauves, Rochefort-Montagne, pendant une trentaine d’années au milieu du 19e siècle.

Au fil du temps, une part de légende entre dans sa terrible réputation entretenue par ses exactions et aussi par la rumeur populaire qui fonctionne lors des veillées auvergnates, bien avant les fake-news de nos réseaux sociaux actuels.

 

Dès l’enfance, il montre un caractère difficile

Dès l’enfance, c’est un garçon difficile ne supportant ni contradiction, ni punition.

Sa nature de bagarreur lui vaut de provoquer ses collègues dans le cabinet d’avoués où il travaille. Chaque fois, il en sort vainqueur.

Un jour de passage à Sainte-Sauves, assistant à une bagarre entre deux jeunes gens, il en profite pour y ajouter ses coups de poing. Une autre fois en 1826, aidé par l’ivresse, il se prend de querelle avec tout le monde lors de la fête patronale de Laqueuille.

Deux ans plus tard, alors qu’il est instituteur libre, il se venge d’un de ses collègues qu’il soupçonne de lui nuire auprès de l’Académie de Clermont-Ferrand. Roué de coups, le malheureux est laissé pour mort. Alors, pour échapper à la justice, Mornac s’enfuit dans les montagnes et commence une vie de vagabond. Aussitôt, tout vol commis dans la région lui est attribué.

 

Son 1er hold up, la nuit de Noël 1833…

La nuit de Noël 1833 dans une riche bâtisse proche de Laqueuille, il fait son 1er hold-up avec une bande de voleurs dont il se fait le chef. En l’absence des propriétaires, il met la main sur le magot issu d’une vente de terrain dont Mornac avait eu connaissance.

Deux mois plus tard, la bande remet ça au village de Feix chez le sieur Chanseaume qui refuse de dire où est caché son argent. Mornac déchaîne sa colère sur le maître des lieux qu’il laisse à demi-mort.

Mais au printemps 1834, arrêté par la gendarmerie puis condamné, il se retrouve pour 10 ans aux travaux forcés du bagne de Toulon où il impressionne les gardiens et fait peur aux détenus. Il aime se vanter, raconter ses aventures et parader en montrant sa force.

Pendant ce temps, la campagne auvergnate retrouve tranquillité et sommeil.

 

Revenu du bagne, Mornac amoureux se calme pour un temps

A son retour en 1844, les Clermontois retrouvent un Mornac aimable, fumant la pipe et avec qui il fait bon discuter et boire un verre. En fait, notre bandit est amoureux de Louisette !

Peu de temps avant, Mornac alerté par des appels au secours délivre une jeune fille des mains de trois brigands qui tentent de la violenter.

Cette orpheline, Louisette, connaît Mornac dont elle est si reconnaissante qu’elle en tombe amoureuse. Mais après quelques temps de bonheur, elle décède brutalement de la tuberculose.

Mornac effondré de chagrin laisse ressurgir ses vieux démons et reprend ses exploits. Il a la bagarre facile quand un cabaretier lui refuse de faire crédit.

Lors de la Révolution de 1848, il grimpe sur le toit de l’église pour planter un drapeau rouge. Les habitants de Laqueuille soutiennent Mornac qui repart tranquille malgré les protestations du maire. Ce dernier quelques temps plus tard impressionné par le fusil du bandit retrouvé sur son chemin, lui signera un certificat de moralité !

 

De cabaret en auberge, il terrorise pour manger à l’œil

Mornac continue de faire régner la terreur de cabaret en auberge, il se restaure, paie quand il a de l’argent et use de la force quand il n’en a pas.

Il en est de même pour le sieur Barrier qu’il laisse pour mort dans le fossé avant de s’enfuir avec la bourse.

En 1850, c’est au tour de Bony qui s’est fait voler son argent, de gémir au bord de la route avant de mourir sans avoir pu prononcer le nom de Mornac aux voituriers de passage.

Le pays est en émoi et des brigades de gendarmes sont mobilisées aux trousses d’un Mornac qui semble se déjouer des traques, jusqu’au jour de la fête patronale à Briffons où la population le roue de coups et le laisse pour mort.

Mais ce diable d’homme est si costaud qu’il en réchappe et se cache dans la forêt jusqu’à un jour d’août 1851 où les gendarmes l’interceptent en train de chasser. Blessé par balle à une jambe, le bandit réussit à s’enfuir et à se faire soigner et héberger dans une maison de santé à Chamalières où les gendarmes l’arrêtent.

Il est envoyé au bagne de Toulon en septembre 1852, où injures et désobéissances lui vaudront un traitement disciplinaire. Transféré à la forteresse de Belle-Île-en-Mer, il y reste 7 ans avant d’être déclaré aliéné mental et de finir ses jours à l’asile de Léhon.

 

Que Dieu vous garde de Mornac !

...est la formule utilisée dans le langage populaire pour souhaiter bonne route aux voyageurs.

Ce bandit a tant marqué les esprits que les mères auvergnates s’en servaient auprès des enfants turbulents. Et Mornac remplaçaient le loup ! : « Si tu n’es pas sage, je vais faire venir le père Mornac ! »

Par la suite, l’histoire de ce bandit sera déclinée en bande dessinée, en roman et dans les journaux. Et la légende Mornac s’inscrit dans l’histoire auvergnate.

Né et élevé dans une famille bourgeoise de quatre enfants, il bénéficie d’une instruction qui lui permet de devenir clerc d’avoué à Clermont-Ferrand puis instituteur libre à Laqueuille. Ce qui au 19e siècle, lui confère une position de notable.

Parfois, il prétend être issu de la noblesse, allant jusqu’à signer Victor de Mornac. Son père, fils d’un chirurgien, est officier de santé marié à la fille d’un riche propriétaire.

Tous les ouvrages qui lui sont consacrés reconnaissent à Victor Mornac grande intelligence et éducation.

 


Illustration évoquant Mornac « la terreur des montagnes ».

 

 

Fort et combatif mais susceptible et incontrôlable

Entre Balance et Vierge, Mornac n’a rien à priori qui le pousse à semer le trouble autour de lui. Mais à y regarder de plus près, le Scorpion qui s’en mêle l’incite à aimer provoquer, chercher noise, tout en étant un fin rusé
(Mercure maître Asc. au Scorpion conjoint à Neptune).

 C’est en quelque sorte pour lui, une façon d’exister et de prouver sa valeur.

D’autant plus qu’un Saturne allié à Jupiter à l’Ascendant lui donne solidité et endurance jointes à un goût certain du spectacle.

 Indépendant de nature, il est vite rebelle aux contraintes et se comporte de façon hors normes et imprévisible (Uranus conjoint au Soleil sans aspect).

 Aidé par une combativité naturelle (Pluton /DS trigone Mars), il est prompt à réagir parce que vite blessé dans sa  susceptibilité (Mars/Cancer).

 Porté par sa puissante énergie, il est toujours prêt à utiliser cette force pour s’affirmer et faire régner sa loi, tout en étant fin calculateur quant à la stratégie à adopter.

 Un sport de combat aurait-il pu être son défouloir pour affirmer sa force tout en étant spectaculaire ?!

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

 

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