Marguerite YOURCENAR
Née Marguerite Antoinette Jeanne Marie Ghislaine Cleenewerck de Crayencour

Le 8 juin 1903 à 8h à Bruxelles Belgique
Selon données Didier Geslain via fichier Auréas

 Décédée le 17 décembre 1987 à Bar Harbor (Maine) USA

Son sourire bienveillant et philosophe semble traduire une éternelle jeunesse
ouverte à l’humanité de toute époque.

Entre érudition et imaginaire, une écriture indémodable

Nourrie d’une culture humaniste et amoureuse de la Grèce, celle qui se qualifie de « romancière-historienne » lit couramment le grec ancien et le latin, avec une vaste connaissance de la littérature antique.

De là à faire revivre les héros de l’Antiquité, il n’y a qu’un pas habilement franchi par l’imaginaire de Marguerite Yourcenar.

Nourrie aussi par une documentation exhaustive sur l’époque de cet empereur romain, elle publie notamment Les Mémoires d’Hadrien, en 1951. Avec un arrière-plan historique, dans une pureté de récit et un style dense, elle dit avoir mis un pied dans l’érudition et l’autre… dans cette magie sympathique qui consiste à se transporter en pensée à l’intérieur de quelqu’un.

Dans cet ouvrage au succès mondial, elle livre une réflexion lucide sur la fin des civilisations.

Quelques années plus tard, en 1968, elle s’attaque à un autre personnage complexe et attachant à travers le héros imaginaire de l’Œuvre au noir, au cœur d’un 16^e siècle où apparaît un nouvel humanisme. Là, elle n’est plus dans une quête de sagesse mais de vérité sur le mystère de la vie.

Ces récits traditionnels, fermes et élégants, ont une résonance très actuelle.

Dans le Parc d'Egmont, Bruxelles – phrase issue de L’œuvre au noir.

Élevée par un père voyageur et anticonformiste

Orpheline de mère peu après sa naissance et issue de la bourgeoisie flamande par son père et de la noblesse belge par sa mère, Marguerite est élevée par un père anticonformiste et grand voyageur chez sa grand-mère paternelle, entre hôtel particulier et château familial selon la saison.

Sans avoir fréquenté l’école, la jeune fille réussit la 1^ère partie de son baccalauréat à Nice.

À 18 ans, elle publie son 1^er poème dialogué Le Jardin des chimères signé Marg Yourcenar, une anagramme de Crayencour à un « c » près ; ce pseudonyme choisi avec son père devient son patronyme légal en 1947 au moment où elle acquiert la nationalité américaine.

De Londres pendant la guerre de 14-18 au Midi de la France, de la Suisse à l’Italie où elle découvre la Villa d’Hadrien à Tivoli, Marguerite voyage avec son père, homme original et cultivé.

Son premier roman paraît en 1929, année où son père meurt.

Dès lors, Marguerite Yourcenar mène une existence bohème et itinérante entre Paris, Lausanne, Athènes, les Îles grecques, Istanbul, Bruxelles… et ses amours sont bisexuelles.

D’inspiration mythologique ou religieuse, ses ouvrages d’alors relatent le désespoir amoureux et les souffrances sentimentales.

Sa compagne Grace Frick lui apporte soutien et organisation

Alors que la guerre se profile en Europe, Marguerite part Outre-Atlantique en 1939 rejoindre sa compagne Grace Frick, professeure de littérature britannique à New-York rencontrée à Paris en 1937. Renonçant à sa carrière universitaire, Grace sera la traductrice de son œuvre en anglais.

Auprès de Grace Frick, notre romancière quelque peu hypocondriaque et sujette à la dépression, trouve appui financier, psychologique et organisation pratique, dans leur maison du Maine sur l’Île des Monts Déserts où elle passera le reste de sa vie.

Yourcenar enseigne la littérature française et l’histoire de l’art jusqu’en 1953.

En 1980, son élection à l’Académie Française en fait la 1^ère femme à entrer sous la prestigieuse coupole.

Partagées entre écriture, voyages et isolement dans sa maison du Maine, ainsi se passent les dernières années de vie de Yourcenar qui fait quelques périples à travers le monde avec son dernier secrétaire et compagnon Jerry Wilson qui meurt du sida en 1986.

L’année suivante, Yourcenar, titulaire de prix et distinctions, quitte ce monde où elle aura passé une vie en quête d’un perfectionnement intérieur, à la fois détaché de toutes catégories et attentif à l’univers entier.

Parmi son héritage littéraire dense, on peut évoquer son anthologie des poètes de l’Antiquité grecque avec La Couronne et la Lyre publiée en 1979 et la traduction de negro-spirituals…

Buste dans le square de l'église Saint-Vaast, Bailleul (Nord)
où Marguerite Yourcenar passait les étés de son enfance.

Brillante messagère de la nature humaine à travers les siècles

En Marguerite Yourcenar s’exprime une belle influence Gémeaux, signe réputé voyageur, intellectuel, à l’esprit vif et curieux, habité par une dualité hermaphrodite, prometteuse d’éternelle adolescence et réceptive à toute nouveauté.

 En elle, s’incarne semble-t-il, cet Hermès-Mercure véloce messager des dieux filant à travers 2 000 ans d’histoire « dialoguer » avec les ancêtres de l’Antiquité et des siècles plus récents, pour nous en conter l’histoire.

(Saturne/Verseau en VI au double trigone de Mercure et Soleil en XI)

 Le dessin de son thème astral de naissance forme une superbe étoile à six branches hautement symbolique et largement utilisée dans diverses civilisations.

Cette forme à l’esthétique sublime, orientée tous azimuts colle parfaitement à l’esprit de cette « romancière-historienne » qui en une vie paraît avoir exploré les possibles de l’humanité.

 Femme d’Air, de Feu et d’Eau, que rien ne rattache à la Terre, Marguerite Yourcenar a besoin de sa compagne Grace Frick pour l’organisation matérielle.

 Entre diable et divin, cette avant-gardiste aime fouiner dans les tréfonds du cœur et de l’esprit humain de toute époque.

(Asc.Lion avec Soleil conjoint à Pluton et Mercure aux Gémeaux ; Vénus/Cancer en XII conjoint à l’Asc.)

Hommage à cette romancière humaniste, phénomène de la littérature française.

Logiciel Auréas Astro PC Paris

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