Bagnard, devenu policier, puis détective, sa vie d’aventurier
en fait un personnage légendaire…

 

Eugène François VIDOCQ

né le 24 juillet 1775 à 2 heures (deux heures, la nuit) à Arras 62 P. de C.,

décédé le 11 mai 1857 à Paris 11e

 

Cet homme, voleur, saltimbanque, vrai-faux faussaire, bagnard évadé, marchand, mouchard, chef de la Sûreté de Paris devient l’un des premiers détectives privés.

Ce personnage haut en couleur, fascine tant, qu’il est devenu légendaire…

Il est fils d’un boulanger d’Arras. Dès 16 ans, d’après les conseils d’un vaurien de ses camarades, il déleste le comptoir paternel de 2 000 francs afin de s’embarquer pour l’Amérique via Ostende. Mais en route, pendant un sommeil d’ivresse, il est dépouillé par d’autres malfrats. Il erre longtemps avec une bande de vagabonds puis devient saltimbanque auprès d’un charlatan ambulant. Mais le poids de cette misère le pousse à revenir à Arras, implorer le pardon parental.

Quand éclate la Révolution, il s’engage dans l’armée révolutionnaire et se bat à Valmy et à Jemappes, puis déserte l’armée. De retour à Arras, il se marie mais convaincu de l’infidélité de son épouse, un beau matin, il la quitte pour s’engager dans un bataillon de volontaires qui tient garnison  à Bruxelles. Dans cette « armée roulante », il mène une vie de joueur et d’escroc entre la Belgique et Paris, en commettant force vols et escroqueries.

La justice finit par le rattraper et il est condamné à 8 ans de travaux forcés pour faux. Il est incorporé dans un groupe de forçats destiné au bagne du port de Brest. Pendant ce voyage éprouvant de 24 jours, il tente en vain et, par deux fois, de s’évader ; la chaîne arrive à Brest le 13 janvier 1798.

Une semaine après son arrivée, il parvient à se procurer des habits de matelots qui lui permettent de quitter Brest sans être inquiété. Vidocq se révèlera un  véritable transformiste.

Arrêté de nouveau en 1799, il est placé au bagne de Toulon, d’où il s’évade le 6 mars 1800. Ce palmarès, lui confère, respect et notoriété, auprès des gens du milieu.

Un temps colporteur et pendant longtemps tailleur, il conserve plus ou moins ses relations avec des malfaiteurs.

En 1806, il propose ses services d’indicateur à la police de Paris. Le préfet, considérant le profit qu’il pouvait tirer d’un tel agent, le place en 1811, à la tête d’une  « brigade de sûreté », composée de forçats libérés, dont le rôle est de s’infiltrer dans le « milieu ».

Vidocq, excellent physionomiste, fait merveille pour repérer toute personne déjà dévisagée. Il excelle, lui-même dans l’art du déguisement.
 Avec son équipe, ses méthodes même peu orthodoxes, rapportent trois fois plus de captures que les policiers classiques entre 1811 et 1827. C’est pourquoi ces derniers tentent alors par tout moyen de déstabiliser Vidocq.

Vidocq à 61 ans

Finalement, il démissionne de ses fonctions de chef de la Sûreté et s’installe à Saint Mandé où il monte une petite usine de papier. Il invente le papier infalsifiable.

En 1828, il publie des Mémoires qui  sont un succès et inspirent notamment Balzac pour son personnage de Vautrin.  

Il se marie le 28 janvier 1830 à St Mandé, avec  une cousine Fleuride Albertine Maniez née à Arras le 22 mars 1793, qui  décède en 1847.
 

Après la ruine de son usine à papier, il revient pendant 7 mois au poste de chef de la Sûreté en 1832. Puis, en 1833, il fonde l’une des 1ères agences de détectives privés utilisée notamment pour le commerce, la surveillance économique… A ce propos, il déclare :

"J'ai délivré la capitale des voleurs qui l'infestaient. Je veux aujourd'hui délivrer le commerce des escrocs qui la dévalisent".

Au bout d’un an, son agence compte environ 4 000 clients.

Il décède le 11 mai 1857 à l’âge de 82 ans, des suites du choléra à Paris.

  

 

 
(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page