Barthélémy THIMONNIER
né le 19 août 1793 à 21 h (neuf heures du soir) à L’Arbresle 69 Rhône
(selon acte non numéroté)
décédé le 5 juillet 1857 à Amplepuis Rhône 69
Faisant son métier de tailleur, il s’ingénie à le mécaniser et crée une « couseuse » brevetée en 1830
Aîné d’une famille de sept enfants, son père est fabricant de cotonnade. Après quelques études au séminaire Saint Jean à Lyon, il devient tailleur journalier à Panissières (Loire).
En 1823, il s’installe comme tailleur au lieu-dit Les Forges à Saint-Etienne. Penché sur son aiguille pour habiller ses clients, il songe à un métier à coudre et à utiliser un crochet similaire à celui des ouvrières brodeuses au crochet qu’il a vues dans les monts du Lyonnais.
En 1829, avec du bois, des vis, quelques clous forgés, et une ficelle, il construit une machine à coudre, « couseuse à fil continu ». Pour valoriser son invention, il s’associe à un ingénieur des Mines Auguste Ferrand, chargé de faire les dessins et la demande de brevet d’invention, qui est délivré le 17 juillet 1830 « pour un métier propre à la confection de coutures dites de points de chaînette ».
La Couseuse au musée de la machine à coudre et du cycle d’Amplepuis
Sa machine révolutionne la couture et permet d’ouvrir le 1er atelier mécanique de confection du monde, en 1830, à Paris
Grâce à huit commanditaires, la même année, le 1er atelier mécanique de confection du monde ouvre à Paris. 80 machines Thimonnier y sont installées pour fabriquer les uniformes de l’armée.
Mais un an plus tard, une troupe d’ouvriers tailleurs vient détruire cette mécanique révolutionnaire qui leur prend leur gagne-pain. Il faut dire que la machine Thimonnier coud 200 points à la minute tandis qu’un tailleur n’en fait que 30.
Ruiné par la destruction de ses machines, son génie inventif le pousse à inventer encore et, en 1847, son « couso-brodeur » est breveté
En 1832, Thimonnier invente une machine à coudre à point arrière.
Ruiné, Barthélemy Thimonnier rentre en 1836 à Amplepuis où il reprend son métier de tailleur tout en cherchant à améliorer sa machine. Ainsi des brevets sont déposés en 1841, 1845 et 1847 pour de nouveaux modèles de machines à coudre. En 1847, il met au point et dépose, avec l’avocat Jean-Marie Magnin, le brevet d’une machine destinée à coudre, à broder et à faire des cordons au point de chaînette. Dénommée couso-brodeur, elle fait 300 points à la minute.
En 1848, Thimonnier vend le brevet du couso-brodeur à une compagnie de Manchester. De retour en France il reprend ses affaires, s’emploie à perfectionner son métier à coudre et à le vendre.
La machine de Thimonnier présentée à l’Exposition Universelle de Paris en 1855 remporte la médaille de première classe.
Inventeur infatigable, Thimonnier s’attache à améliorer, sans cesse, sa machine afin de coudre toutes les étoffes et même le cuir et de rendre le point de couture « indécousable ».
Ses inventions, appréciées mais peu utilisées, lui font une fin de vie misérable
Mais Thimonnier tombe malade et le manque d’argent l’oblige à reprendre son métier de tailleur à 63 ans. Malgré les prix obtenus et les éloges dans la presse, l’utilisation de sa machine ne se développe pas. La misère le contraint à vendre ses outils pour subvenir à ses besoins.
Et quand il meurt le 5 juillet 1857, il ne se doute guère que des machines à coudre de marque Thimonnier seront produites et commercialisées en France jusqu’au 20e siècle.
Un musée à Amplepuis lui rend hommage
La commune d’Amplepuis lui consacre un musée riche de quelque 450 machines, du métier à coudre de Barthélemy Thimonnier à l’ordinateur de poche. Ce lieu propose de découvrir l’aventure de la révolution technologique à travers l’histoire de deux objets majeurs : la machine à coudre et le cycle.
Musée de France depuis 2005, il réunit la 1ère collection publique française de machines à coudre : http://www.graha-museethimonnier.org/musee/accueilmusee.htm
Le destin de Thimonnier, marqué par la révolte des ouvriers tailleurs menacés par son invention, évoque notamment celui de Joseph Jacquard.
Le couso-brodeur
Barthélemy Thimonnier
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |