La perforatrice, que cet ingénieur invente, détrône le pic et la barre à mine et permet de creuser rapidement le tunnel ferroviaire sous le Mont-Cenis : premier grand tunnel de montagne.

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Germain SOMMELLIER

Né le 15 février 1815 à Six heures du matin à Saint-Jeoire Haute-Savoie 74
Selon acte n°8 – Etat-Civil de St Jeoire

Décédé à Saint-Jeoire le 11 juillet 1871

 

 

 

L’essor ferroviaire transforme en destin la vie de cet ingénieur

A sa naissance, la Savoie est une ville du duché de Savoie rattaché au royaume de Sardaigne et quand ce territoire devient français en 1860, Germain Sommellier conserve la nationalité sarde.

Formé à l’université de Turin – alors capitale des états de Savoie – Germain devient ingénieur civil du royaume de Sardaigne, dans le Département du Transport Public en 1845.

Assistant auprès de l’ingénieur belge Maus, directeur de la construction de la première ligne de chemin de fer d’Italie entre Turin et Gênes, lui vient l’idée de percer une ligne ferroviaire sous le mont Cenis.

Elu député de la circonscription de Taninges au Parlement du royaume d’Italie de 1853 à 1857, il parvient à convaincre le comte de Cavour, (un des « Pères de la Patrie italienne ») de faire un tunnel sous les Alpes pour rejoindre Modane à Turin.

 

La perforatrice mécanique à air comprimé qu’il invente accélère les travaux du tunnel.

Le 1er septembre 1857 à Modane, le roi de Sardaigne Victor-Emmanuel II allume la mine qui déclenche la première explosion et par là, signe le début des travaux de construction du tunnel du Mont-Cenis (12 km).

Il est le premier des tunnels transalpins – St Gothard, Arlberg et Simplon - qui s’ouvriront ensuite entre l’Italie, l’Allemagne et la France.

Réputé pour ses compétences techniques, Germain Sommellier est responsable des plans et directeur des travaux.

Commence alors un chantier colossal et éprouvant où glissement de terrain, humidité, éboulements, dureté de la roche, matériel peu performant, empêchent une progression rapide.

Les travaux avancent plus vite à partir de 1861, quand Germain Sommellier invente et met au point un ingénieux système : une perforatrice mécanique à air comprimé montée sur rails et qui creuse la roche.

Il fait breveter cet engin révolutionnaire qui avance trois fois plus vite que les travaux à la main réalisés jusqu’alors. En effet, il avait fallu trois ans pour creuser 1,7 km tandis que cette distance est réalisée en un an en 1870.

 


Gravure : Escalades dans les Alpes de Whymper
machine perforatrice utilisée pour la construction du Tunnel du Mont-Cenis

 

Cette machine énorme, qui pèse 280 kg, doit être manipulée par  cinq hommes. Elle détrône avantageusement le pic et la barre à mine des ouvriers.

 

Germain Sommellier décède avant l’inauguration de « son » tunnel en 1871.

Ce tunnel du Mont-Cenis, situé au-dessous du col du Fréjus et long de 12.233 mètres est inauguré du 17 au 19 septembre 1871. Mais Germain Sommellier, décédé quelques mois plus tôt, ne verra pas cette mise en service.

En septembre 2007, une machine – la dérocteuse - est baptisée « La Sommellier » en hommage à cet ingénieur pionnier.

 


Inauguration tunnel du Mont-Cenis

 

 

Voici un bref aperçu de la vie de Germain Sommellier, un scientifique aux idées novatrices.

 

Calculateur et persévérant, homme de grands chantiers, ce pionnier sait inventer des solutions adaptées pour les besoins de l’avenir en matière de voies de communication.

Creuser une voie ferroviaire à travers la roche de la haute montagne, pour établir des liaisons utiles aux humains, colle bien au tempérament de ce montagnard génial.

A ses yeux le temps est précieux et ne doit pas être perdu, aussi il s’ingénie à inventer une machine révolutionnaire qui fait merveille pour creuser rapidement la roche et faire le premier grand tunnel  de montagne au monde.

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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