Arme à la main, cette Résistante de 18 ans participe à la Libération de Paris en 1944 !
Voici une ardente patriote au parcours incroyable et exemplaire.

 

télécharger cet article

 

Simone Denise SÉGOUIN

Connue sous son nom de guerre : Nicole Minet

Née le 3 octobre 1925 à 1h du matin à Thivars Eure-et-Loir 28
Selon acte de naissance aimablement délivré par la Mairie de Thivars.

 


Simone Ségouin soldate de la Résistance lors de la Libération de Paris en 1944.

 

Monter libérer Paris : « c’était un délire ! »

Je combattais pour la résistance, c'est tout. Si je devais recommencer, je le ferais, car je ne regrette rien

1ère mission réussie pour Nicole Minet : subtiliser un vélo à un officier allemand.

Militante de sang-froid et avant-gardiste, au cœur de son époque

 

 

Monter libérer Paris : « c’était un délire ! »

Cette image, comme une icône féminine, paraît sortie tout droit d’un film de guerre. Pourtant, ce n’est pas du cinéma !

Fusil mitrailleur en bandouillère, cette jeune patriote de 18 ans est une des rares femmes à participer à des combats de rue au sein de la Résistance.

Active dans la libération de Chartres et de ses alentours, elle participe dans son village natal à l’arrestation de 25 soldats allemands.

Ces scènes « en live », saisies par l’objectif du célèbre photographe de guerre Robert Capa et publiées dans le magazine américain Life, mettent Simone sous les feux de l’actualité internationale.

Acclamée comme une héroïne lors de la Libération de Paris, les Américains la surnomment la pin-up de la Résistance.

Avec une bravoure exemplaire qui n’attend pas le nombre des années, cette guerrière vit son incroyable destin au cœur des évènements de la Seconde Guerre mondiale.

« C’était un délire ! » dira cette Résistante atypique et respectée, partie de Chartres avec une vingtaine de compagnons pour libérer Paris !

 


Simone Segouin le 23 août 1944 par Robert Capa. Source Wikipédia

Simone avec le pistolet mitrailleur Schmeisser MP40, pris aux Allemands,
avec lequel elle pose fièrement à Chartres lors de la venue du général de Gaulle.

  

Je combattais pour la résistance, c'est tout.
Si je devais recommencer, je le ferais, car je ne regrette rien

Résister à l’envahisseur et défendre sa Patrie coulent de source pour Simone à l’exemple de son père, lui-même engagé à 18 ans dans la Guerre de 14-18, ensuite devenu conseiller municipal et résistant actif.

Quand éclate la guerre de 39-45, Simone, entourée de ses trois frères, travaille dans la ferme familiale.

Pour éviter qu’elle ne soit réquisitionnée avec d’autres jeunes filles du village, sans emploi, pour servir les Allemands installés sur la commune au château de Spoir, son père la fait passer pour couturière. Mais quand les Allemands débarquent à la ferme avec une pile de vêtements à raccommoder, la supercherie est en passe d’être découverte. Simone doit quitter Thivars et fait croire qu’elle part travailler à Paris avec sa tante au Bon Marché.

Son destin est en marche.

La voie s’ouvre pour suivre les traces paternelles. Engagée dans le groupe de résistants Francs-Tireurs et Partisans (FTP) sous le pseudonyme de Nicole Minet, la voilà sur pied de guerre.

Distribuer des messages, identifier des cibles, faire dérailler un train, transporter des armes, cacher et protéger des résistants, dynamiter des ponts, capturer des soldats allemands… cette patriote à la foi inébranlable sera de toutes ces missions dangereuses.

Tout d’abord, nantie d’une fausse carte d’identité, elle devient, comme grand nombre de résistants, native de Dunkerque ce qui était invérifiable, tant cette ville avait été défigurée par les bombardements.

Après de nombreuses missions entre Châteaudun, Dreux et Chartres, les FTP lui proposent assez vite de prendre les armes.

 

1ère mission réussie pour Nicole Minet : subtiliser un vélo à un officier allemand.

La bicyclette aussitôt repeinte devient son véhicule de transport.

C’est dans les sacoches de ce vélo qu’elle transportera notamment des armes. Et lors d’un contrôle allemand, elle a la chance de s’échapper grâce à un bombardement anglais déclenché au même instant. Elle file livrer ses armes dans la banlieue de Dreux avant de rentrer tranquillement avec son vélo à Thivars.

Il faut dire que, dans le tumulte des actions clandestines de la Résistance, la jeune fille est tombée éperdument amoureuse de Roland Boursier, lieutenant et jeune combattant évadé après avoir abattu des soldats allemands. Elle l’aidera à se cacher dans la campagne de Thivars et se chargera de porter les messages de Roland à son groupe de résistants.

De cet amour passionné et sans conclure de mariage, Simone aura six enfants qui porteront tous le nom de leur mère.

En 1946, elle obtient la Croix de Guerre et le grade de sous-lieutenant.

Peu impressionnée par les honneurs repris par la presse locale, Simone garde toute sa vie la tête froide :

J’étais une résistante, un point, c’est tout !

 


Foule sur les Champs Élysées regardant les blindés de la 2e DB avec des banderoles
« De Gaulle au pouvoir » et "Vive De Gaulle", 26 août 1944. Source Wikipédia

 


Plaque commémorative de la Libération de Paris, apposée au troisième étage de la Tour Eiffel

 

Sources documentaires :
https://www.atlantico.fr
www.fondationresistance.org
« Simone Segouin, combatiente en la Resistencia Francesa » [archive
],

 

 

Militante de sang-froid et avant-gardiste, au cœur de son époque

Femme de sang-froid et militante dans l’âme pour rendre la fierté à sa Patrie, voici comme un aperçu du tempérament de Simone.

Marquée à la fois par la Balance, le Scorpion et le Lion, Simone est taillée pour agir en leader avec ceux qui veulent rendre liberté, indépendance, paix et justice, à la France envahie.

Femme d’avant-garde à l’esprit combatif, elle est là au bon moment, sans peur ni hésitation, pour donner le meilleur de ses forces et résister à l’ennemi dans le contexte guerrier du moment.

Sa situation matrimoniale atypique illustre bien sa nature de femme libre et indépendante.

Vu son caractère, s’engager en résistance est une évidence et va de soi pour Simone appelée à participer au cœur des évènements de son époque, nantie qu’elle est du bel exemple paternel.

 

Un bel exemple oublié de l’héroïsme au féminin !

 

Merci à Jean-François Marcaud qui, par son diaporama, m’a fait connaître cette admirable patriote !

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page