Son destin est lié à Vanzetti. Tout deux émigrés italiens, militants anarchistes, ils sont condamnés à mort, sans preuve sur leur culpabilité, pour meurtres lors d’un hold-up en 1921. Malgré un immense mouvement de soutien à leur cause, ils sont exécutés en 1927.
La chanson de Joan Baez Here’s to you, Nicola and Bart… perpétue leur mémoire.

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Nicola SACCO
Né Ferdinando SACCO dit Nicola,

le 22 avril 1891 à 9h15 à Torremaggiore Province de Foggia Italie
Selon acte de nais. N°140 délivré par servizio dello stato civile Torremaggiore

exécuté le 23 août 1927 à Charlestown Massachussets USA

 

 

 

Refusant une vie d’ouvrier agricole en Italie, il s’embarque pour le rêve américain.

Ce 2 mai 1908, quand Nicola débarque à New York, il vient tout juste d’avoir 17 ans.

Parti de Naples, il vient de quitter son Italie natale et la vie d’ouvrier agricole telle qu’elle lui est promise dans la modeste exploitation de son père, propriétaire d’une petite oliveraie.

Il rêve d’Amérique, fascinant Eldorado, où la vie et la fortune promettent d’être plus faciles que de s’échiner au travail de la terre dans la campagne de Foggia.

Après divers emplois de manœuvre, métallurgiste, il devient cordonnier. Puis, il se marie et fonde une famille.

 

Anarchiste, réfugié au Mexique pour échapper à la mobilisation de 1917, il y rencontre Vanzetti

En 1913, il se laisse séduire par la philosophie anarchiste, et rejoint le club anarchiste d’études sociales, après un bref passage auprès des socialistes.

Comme il réside depuis plus de cinq ans aux Etats-Unis, Nicola obtient la nationalité américaine.

Lors du Premier conflit mondial, pour échapper à la mobilisation en 1917, Sacco se réfugie, au Mexique en compagnie d’autres insoumis. Il y rencontre un immigré compatriote, Bartolomeo Vanzetti, syndicaliste pur et dur.

A l’occasion d’une manifestation de soutien à des grévistes du Minnesota en 1919, il est arrêté et condamné pour trouble à l’ordre public, avant d’être gracié en appel.

 

N’oublie jamais combien le cauchemar des classes les plus basses attriste le cœur de ton père.

Ainsi écrira Nicola Sacco à sa fille.

En septembre 1920, Nicola est arrêté en compagnie de son prétendu complice Bartolomeo Vanzetti pour deux braquages avec meurtres commis en mai 1920, à l’occasion d’un transport de fonds dans le Massachusetts.

Nous sommes au lendemain de la Grande Guerre et les Etats-Unis républicains connaissent une prospérité sans précédent.

De nombreuses grèves éclatent pour réclamer de meilleurs salaires et une réduction du temps de travail.

Il faut reconvertir l’économie de guerre et juguler l’inflation. L’exaltation matérialiste gouverne la société, tandis que le commerce et l’industrie échappent quasiment à tout contrôle. Ce business débridé, oublieux des misères sociales, se veut une insolente réponse à la menace bolchévique venue de Russie.

La chasse aux Rouges occupe alors les forces de l’ordre presque autant que la contrebande d’alcools en cette période de la Prohibition. L’Amérique profonde surveille aussi cette immigration récente d’Européens politisés qui viennent grossir les rangs de la classe ouvrière. En réaction, les mouvements anarchistes n’hésitent pas à perpétrer des attentats visant les responsables de cette répression.

C’est dans ce contexte, que Sacco et Vanzetti, anarchistes déclarés, sont arrêtés et jugés. Ils ont tout pour faire de parfaits coupables : lors de leur arrestation, ils sont armés et refusent de coopérer avec la police, se contredisent dans un anglais approximatif. En fait, ils redoutent surtout d’être inquiétés pour leurs opinions subversives et ne songent pas qu’on puisse leur reprocher autre chose.

Au terme d’un mois et demi de procès, entre mai et juillet 1921, Sacco et Vanzetti sont condamnés à la peine capitale.


Vanzetti et Sacco

 

Malgré l’immense mobilisation internationale en leur faveur, malgré un alibi solide, l’absence de preuves et d’aveux, les deux immigrés italiens sont exécutés, sur la chaise électrique, le 23 août 1927, à la prison de Charlestown dans la banlieue de Boston. Cette nuit-là des dizaines de milliers de personnes manifestent leur indignation à Boston, Détroit, New-York…

En écho aux comités de soutien créés dans le monde entier, une grève de 24 heures est massivement suivie en France le 8 août 1927. Rien ne parviendra à infléchir le juge, malgré des éléments nouveaux qui auraient dû, pour le moins, provoquer la réouverture de l’enquête.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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