Alain PRIEUR
né le 4 juillet 1949 à 19 heures à Salon de Provence B. du R. – 13
selon acte n°320
décédé le 4 juin 1991 à Thézé Alpes de Haute Provence 06 à 10h30
Enfant turbulent… de la boulangerie à la cascade en moto
Avant d’être cascadeur professionnel, il est boulanger.
« Par facilité, puisque c’était la profession de mes parents, je me fis engager comme apprenti-boulanger. Je dois le dire, j’adorais fabriquer du pain. Les gestes du boulanger sont éternels, ce noble métier me plaisait, je m’y sentais bien. Il me permettait aussi de réguler ma vie, soumise aux coups de tête et à une forme d’indiscipline sociale parfaitement consciente. En un mot, j’étais un petit voyou, prompt à la bagarre et aux délits mineurs. »(*)
En mai 1976, il réalise un saut à moto à 140 km/h sur une longueur de 55.70 m en passant au-dessus de 13 autocars sur le circuit du Castelet (Var) battant ainsi son propre record établi au mois d’août 1975 à Sausset les Pins (Bouches du Rhône). Lors de ce dernier record, il s’était sérieusement blessé en entrant dans l’eau ainsi que lors d’un saut à moto à Forcalquier en août 1974.
Puis associe le parachutisme dans ses cascades aériennes
Dans les années 80, il associe la moto et le parachutisme en sautant la falaise de 300 mètres de haut des Gorges du Verdon dans les Alpes du Sud. Il s’éjecte en base-jump, sa moto a également un parachute pour limiter la casse.
En mai 1987, il se lance dans le vide sans parachute au-dessus de l’aéroport de Gap ; il est rejoint dans sa chute à 200 km/h par un équipier qui réussit à lui fixer un parachute en moins de 20 secondes.
En 1988, il saute d’un avion sans parachute (à 4 000 m d’altitude). Deux de ses coéquipiers lui amènent le parachute en cours de descente dans le vide. Alain Prieur l’installe et l’ouvre avant la limite.
Au début 1990, il réalise sa dernière cascade à moto, en sautant le tremplin de ski des J.O. d’hiver de 1968 à Grenoble. Après études par calculs mathématiques et physique, il réalise cette unique tentative en public, avec un saut net et précis de 82,30 m à St Nizier près de Grenoble.
Une dernière cascade en adieu solennel à un métier auquel il a donné ses lettres de noblesse
« C’est la dernière fois » : cette promesse, ses proches n’y croyaient guère, il l’avait faite à mille reprises. A sa mère, toujours là pour le voir mais incapable de le regarder quand il trompait la mort. A Gaëlle, sa compagne. A lui-même, peut-être, sans doute, pour avoir connu l’hôpital, la chirurgie, l’idée de mort…
Le 4 juin 1991, Alain Prieur se jette dans le vide à 4 000 m depuis un planeur, sans parachute, pour s’accrocher à un autre appareil volant à ses côtés et alors enfiler son parachute. Cette cascade, pourtant parfaitement rôdée échoue ; alors deux parachutistes « anges gardiens » lui apporte un parachute, mais il y a des problèmes pour l’installer : un seul mousqueton sur les deux est accroché, et comble de malchance, il lâche subitement au moment de l’ouverture du parachute. Dès lors, c’est la chute dramatique et Alain Prieur s’écrase dans un champ de coquelicots… en faisant son métier de cascadeur.
Alain Prieur, cascadeur pionnier et aussi bienfaiteur pour une cause humanitaire
Il est considéré comme un pionnier et un novateur en matière de cascade, il démocratise sa passion.
« Les spectateurs m’applaudissent et ce témoignage d’encouragement réchauffe mon cœur. Je me souviendrai longtemps de ce bruit crépitant. Depuis ce jour, je me suis souvent demandé si je n’avais pas consacré ma vie à la cascade, pour le plaisir total de ces quelques secondes magiques pendant lesquelles on sent vibrer un public.
« Tout au long de ma carrière, j’ai consacré de gros moyens à mon matériel, ainsi qu’à l’image de mon métier de cascadeur. Sûrement pour une certaine envie de plaire et d’être reconnu… mais aussi pour donner au terme de cascadeur, une autre définition que celle du dictionnaire. »
(*) (source : « Alain Prieur Cascadeur » par Alain Prieur et Bernard Dussol, éd. Arthaud nov. 1989)
Aidé par des amis, des mécènes, il est même endetté car il ne conserve pas le produit de ses exploits, faisant don systématique de ses acquis pour la lutte contre la mucoviscidose pour les enfants.
Le stade de Forcalquier porte son nom.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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