Formidable avocat défenseur de la cause des petites gens, il fonde l’asile de nuit de Saint-Etienne pour permettre aux errants de dormir au chaud.
Et pour la première fois en France, il ouvre en 1888 un asile pour femmes et enfants.

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Léon PORTIER
(François Léon Théodore PORTIER)

Né le 21 août 1850 à onze heures du matin à Montbrison Loire 42
Source AD42 en ligne acte n°137

Décédé le 12 août 1927 à Saint-Etienne Loire 42
Inhumé au cimetière de Montbrison

 

On dit de cet avocat qu’il allie la science du juriste et la tranquille ténacité de l’apôtre !

Nanti d’un physique de colosse, il se dévoue à la cause des miséreux et pour le bien public

Un soir d’hiver sa rencontre avec des miséreux l’incite à œuvrer pour fonder l’Asile de nuit en 1886.

Léon Portier a bien honoré son patronyme prédestiné, puisqu’il a ouvert des portes pour héberger des miséreux sans abri.

 

 

On dit de cet avocat qu’il allie la science du juriste et la tranquille ténacité de l’apôtre !

Quand il naît en 1850 à Montbrison, son père est receveur de l’Enregistrement et des Domaines, issu lui-même d’une vieille famille forézienne de magistrats dont la souche est à Saint-Bonnet-le-Courreau.

Après des études secondaires à Saint-Etienne, il s’oriente vers le droit et dès 22 ans, il est inscrit en 1873 au barreau de cette ville où il va s’attirer une réputation brillante puisqu’il deviendra bâtonnier à deux reprises - fait rarissime dans la profession - (en 1886 et en 1923).

Cet avocat philanthrope se qualifie de « républicain de naissance et par tempérament », même si pendant la « Terreur », son arrière-grand-père est guillotiné à Lyon et son grand-père maternel, guillotiné à Feurs.

Il défend notamment les mineurs de Rive-de-Gier dans leur projet de « mine aux mineurs » dans un temps, où ils sont menacés de dépossession par la Société des Houillères de Rive-de-Gier.

 

Nanti d’un physique de colosse, il se dévoue à la cause des miséreux et pour le bien public

Il laisse le souvenir d’un formidable avocat aidé par une haute stature, de larges épaules qui peuvent porter le poids des dossiers les plus lourds . Sa face est ronde, ornée d’élégants favoris, la mâchoire solide et les lèvres charnues, et de ses yeux bleu profond émanent force, puissance et douceur.

Arrivé à l’heure de la mort, il conserve assez d’humour pour plaisanter sur son majestueux physique, en désignant la porte étroite de sa chambre : mais quand je vais mourir, mon cercueil ne pourra même pas passer par là.

Lors de ses plaidoiries, quand Léon Portier se dresse, il paraît être la « muraille vivante » du plus pur défenseur. D’un naturel bon et affable, il montre un complet dévouement aux plus humbles et aux plus déshérités dont il est, à toute heure, l’infatigable défenseur.

Léon Portier  se dévoue également à la cause publique, puisqu’il devient maire de Saint-Romain-le-Puy de mai 1884 à mai 1896 et de mai 1908 à décembre 1919. Il sera aussi conseiller général et président de la société d’Agriculture.

En défenseur cultivé du patrimoine de Saint-Romain-le-Puy, il fait réparer l’église prieurale des Xe et XIe siècles qui sera classée Monument Historique en 1899. Et afin de protéger les abords de cet édifice et d’éviter sur ce site l’exploitation du basalte, il cède à la Diana, Société Archéologique et Historique, quelques terrains en vigne.

C’est Léon Portier, maire, qui autorise l’entrepreneur François Parot à explorer dans son propre terrain le premier puits d’eau minérale le 18 avril 1885. Et quand le 13 décembre 1891, l’altruiste Portier cède ses droits sur la source et vend à Parot les parcelles où se situe la source d’eau minérale (lieudit Fontfort), il fait inscrire la clause suivante : Les habitants de la commune auront le droit de venir, chaque jour, puiser à la dite source, de l’eau minérale, mais pour leur besoin personnel … Mais des décennies plus tard, cet avantage ne pourra être maintenu.


Buste de Léon Portier – œuvre d’Anselme Decarli – maison des avocats à Saint Etienne


Portier bienfaiteur du patrimoine de Saint-Romain-le-Puy

 

Un soir d’hiver sa rencontre avec des miséreux l’incite à œuvrer pour fonder l’Asile de nuit en 1886.

Lors de l’hiver 1885-1886, Léon Portier rentrant d’une réception avec son ami Jacques Barbier rencontre, assis sur le trottoir et grelottant de froid des malheureux errants. De ce jour-là, lui vient l’idée de les installer dans un local muni d’un poêle afin qu’ils puissent se réchauffer et dormir.

C’est ainsi que quelques mois plus tard, le 17 mai 1886, ce qui deviendra « l’Asile de nuit » de Saint-Etienne ouvre ses portes dans les anciens locaux de la Manufacture d’armes.

Avec le soutien de notables, du Dr Hastings Burroughs, un Irlandais désirant fonder un dispensaire et de son ami Jacques Barbier, Léon Portier contribue ainsi à fonder « l’œuvre philanthropique d’hospitalité et de l’asile de nuit ».

L’œuvre de cet homme d’avant-garde et de grand cœur, sera déclarée d’utilité publique en 1921, 35 ans plus tard !

Les trente premiers pensionnaires y reçoivent la soupe et dorment dans des draps frais. Mais très vite, le local se révèle trop petit. Des travaux urbains nécessitent aussi de changer de lieu, c’est ainsi que l’Asile est transféré rue du Sablier (devenue rue Léon Portier), à son emplacement actuel.

Léon Portier, à l’énergie de philanthrope inépuisable, en profite pour ouvrir une section « femmes et enfants » ainsi qu’un chauffoir public ajouté à l’asile primitif.

Il fait œuvre de précurseur puisque la section femmes de l’asile est une première en France en 1888.

 

Léon Portier a bien honoré son patronyme prédestiné, puisqu’il a ouvert des portes pour héberger des miséreux sans abri.

 

Sources documentaires :
http://stromainlepuy-histoire.wifeo.com/leon-portier.php
http://noms.rues.st.etienne.free.fr/rues/portier.html

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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