PIERROUNET
Né Pierre BRIOUDE
né le 6 décembre 1832 à 6 heures du matin à Nasbinals Lozère 48
Selon acte n°90 – AD48 en ligne - 4 E 104/5 – vue 25/27
Décédé le 8 mars 1907
Buronnier devenu guérisseur réputé,
Il vit des dons spontanés de ses visiteurs
De 1880 à 1907, il reçoit 30 à 35 personnes par jour
"De que faroù lou monde, aro que Pierrounet est mort ?"
Pierrounet est plein de talents et de générosité pour les humains |
Buronnier devenu guérisseur réputé,
Dans l’immensité du plateau de l’Aubrac lozérien, au plus près de la terre, du ciel et des vents si généreux, les agriculteurs vivent de leurs troupeaux, du lait et du fromage en cette première moitié du 19e siècle.
Après la rudesse de l’hiver, bêtes et gens migrent vers les burons, bâtisses de granit au toit de lauzes qui semblent se fondre dans les pâturages.
Pierrounet, né aux portes de l’hiver en ce 6 décembre 1832, de parents paysans, est promis à continuer leur métier. Monter en estive pour garder les troupeaux, aider aux vêlages, traire les bêtes, fabriquer la tomme… telle est la vie de ce garçonnet qui, dès l’âge de dix ans, est formé à toutes les tâches. Le travail est rude mais le savoir-faire se transmet avec application et sans relâche.
Devenu adolescent, il s’occupe des veaux puis devient pâtre, avant de prendre la responsabilité de fromager. Au contact journalier des animaux, il met très vite en œuvre ce don qui va lui donner une incroyable célébrité. Habile à repérer l’anatomie des animaux, il sait remettre sur pattes les bêtes blessées ce qui évite l’abattage.
Placé à 17 ans dans une ferme, ses manipulations font merveille sur les poulains, les vaches et les bœufs des exploitations voisines. Sa réputation grandit vite. Il faut dire que Pierre Brioude dit Pierrounet se montre expert pour réduire entorses, luxations et fractures. Son talent si précieux pour le bétail est sollicité aussi par la population du canton car, en ce temps-là, la médecine de l’Aubrac se fait rare et souvent impuissante à soigner les blessures des accidentés.
Il vit des dons spontanés de ses visiteurs
Le rebouteux ne demande rien en échange de ses services. Cependant les dons spontanés affluent à la mesure de son talent qui fait merveille pour soulager gens et bêtes. Grâce à l’argent recueilli, Pierrounet peut céder à son frère son numéro de conscription pour partir à l’armée, à sa place et pendant sept ans.
Vers cet homme providentiel, les patients affluent de toutes parts.
Nous sommes en 1856 et pour être davantage disponible, le rhabilleur quitte à 26 ans le métier de paysan pour celui de cantonnier dans la commune du Buisson où habite Marie-Rose Meissonnier qui deviendra son épouse en 1863.
Installé à Nasbinals avec les modestes économies du couple, Pierrounet reçoit ses patients dans une petite pièce, à la manière de ce que fera un demi-siècle plus tard, Sœur Gérard - la rhabilleuse de Grandrif-.
Tôt le matin ou tard le soir après son travail de cantonnier, cet homme soigne qui vient le voir mais il se rend aussi là où on l’appelle : les salles de café et d’auberge ou en pleine nature, selon la nécessité.
De 1880 à 1907, il reçoit 30 à 35 personnes par jour
Au fil des années, sa réputation prospère à la mesure des éloges des patients qu’il guérit. Il reçoit 30 à 35 personnes par jour. Vers lui, affluent les éclopés arrivés de régions lointaines et même d’Outre-Atlantique, des expatriés venus du Canada et des Etats-Unis en quête d’une guérison arrivent à sa porte.
Pour héberger tout ce monde, trois hôtels sont construits à Nasbinals et un service de voitures à cheval est mis en place pour relier ce village à la gare d’Aumont.
En 1898, il est élu au conseil municipal de sa commune à qui il apporte une prospérité certaine.
Sa technique exige force et précision et justifient ses deux pouces phénoménaux. Pour l’indispensable mise en confiance, c’est naturel chez le solide Pierrounet. Doté d’une incroyable mémoire, cet homme généreux, croyant, et modeste est prompt à rendre service à qui en a besoin.
Parmi les assistants venus l’aider dans son art, sa fille aînée l’assiste pour luxations et fractures. Elle reste près de lui jusqu’à sa mort le 8 mars 1907.
"De que faroù lou monde, aro que Pierrounet est mort ?"
(Que feront les gens, maintenant que Pierrounet est mort ?).
C’est l’exclamation des habitants à l’annonce de cette disparition. Et en ultime reconnaissance, un buste à l’effigie de Pierrounet, avec une paire de béquilles sculptées dans le socle, est dressé sur le foirail de Nasbinals et inauguré le 26 septembre 1909.
Malgré l’éloge unanime des lozériens, l’Ordre des médecins l’assigne en 1905, au tribunal de Marvejols pour exercice illégal de la médecine. Malgré la condamnation à cent francs d’amende, il continue sa mission comme un don divin qu’il aurait reçu du Ciel pour avoir réparé une croix cassée par des mécréants.
Pierrounet est plein de talents et de générosité pour les humains
Pierrounet reçoit tant de dons et de talents à sa naissance qu’il lui est naturel de mettre sa généreuse énergie au service des autres.
Sa force puissamment terrienne et son rayonnement magnétique, sont soutenus par une chance qui le porte à réussir tout ce qu’il entreprend.
Ses gestes sont maternants et vite ajustés pour redonner bonheur et santé à ses visiteurs.
L’influence lunaire favorise son excellente mémoire tandis que ses mains solides métamorphosent en un clin d’œil ce qui doit être soigné.
Pour cela, il a du sang-froid et une naturelle modestie qui le porte à autant de rigueur que de sobriété, sans éclat, comme pour distiller son art en toute discrétion.
Le Sagittaire qui aime créer et entretenir des liens lui donne d’être un bienfaiteur jovial et généreux qui sait si bien relier les humains entre eux.
Sources documentaires :
http://magnetiseur-pascal-roziere.com/l%27histoire%20de%20Pierrounet.html
http://www.centpapiers.com/pierrounet-rebouteux-de-laubrac/
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |