Par-delà cécité et paralysie, cette ancienne institutrice devenue poétesse primée, dicte ses textes aux amis qui viennent la voir.

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Louisa PAULIN
Née Louise Anastasie PAULIN dite…

née le 2 décembre 1888 à 22h à Réalmont Tarn 81
Selon acte n°53 via Marc Brun

 Décédée le 23 avril 1944 à Réalmont Tarn 81

 

 

Née dans un village accroupi et comme en oraison…

Je passe ici… de longues heures d’un bonheur lent et rare

… Partons, comme s’envole une feuille en automne

Passer de la boue à l’étoile…

 

 

Née dans un village accroupi et comme en oraison…

D’ascendance paysanne et née d’un père cordonnier, elle grandit dans une famille de l’Albigeois où l’on parle d’abord l’occitan. Comme souvent à cette époque, c’est à l’école primaire qu’elle apprend le français.

Parlant de sa terre natale, son âme de poète lui dictera plus tard ces mots :

A l’abri d’une sage colline,

Un village accroupi et comme en oraison,

Prisonnier de sa douce Plaine,

Brillante élève sortie de l’École normale d’institutrices, à partir de 1908 elle est institutrice dans divers villages du Tarn.

Mariée dans l’enthousiasme de ses 20 ans, elle perd ses trois enfants en bas âge et divorce à 24 ans.

 

Je passe ici… de longues heures d’un bonheur lent et rare

Alors qu’elle est professeure titulaire à l’École Primaire Supérieure de Tulle jusqu’en 1930, elle s’adonne à une activité littéraire suivie sous la forme de poèmes, essais, articles dans des revues locales mais sans parvenir à publier.

Elle tient un remarquable journal.

« Je passe ici, sur ces collines, de longues heures d'immobilité et de silence et d'infini bonheur, un bonheur lent et rare dont personne ne voudrait à présent et qui donne à ma vie un charme unique. »

Ses propres mots datés du 21 novembre 1925 nous révèlent une Louisa Paulin qui savoure le quotidien en gourmet au cœur d’une campagne au charme intimiste et lyrique.  

Peu après sa nomination à l’École Supérieur d’Albi, sa santé se dégrade au point qu’elle est contrainte de prendre une retraite anticipée en 1932. Dès lors, elle part s’installer dans son village natal.

Atteinte d’une maladie indéfinie à l’époque – la neuropathie amyloïde – elle connaît progressivement la cécité et la paralysie.

 

… Partons, comme s’envole une feuille en automne

C’est alors que sa nature de poétesse prend toute sa mesure.

Investie dans une intense activité littéraire bilingue, elle se met à étudier l’occitan qu’elle parle déjà mais sans savoir l’écrire.

Dès lors elle décroche de nombreux prix décernés par des revues et sociétés littéraires. A partir des années 1940, paraissent ses premiers poèmes en occitan.

Devenue quasiment aveugle, elle dicte ses poèmes et sa correspondance aux amis qui viennent la voir.

Es-tu tout simplement

Celle que chaque jour j'attends,

La patiente Silencieuse,

Avec le fil aiguisé de ta faux

Dissimulé derrière ton épaule ? ...

Est-ce donc en ce soir d'automne

Et dans sa fragile beauté

Qu'il faut partir pour l'incertain voyage ?

Ô Mère du sommeil, prends-moi donc par la main,

Ne faisons pas de bruit et ne troublons personne,

Partons comme s'envole une feuille en automne.

 

Voici une partie du poème dicté par Louisa Paulin à Mme Campan le 7 octobre 1943, sans une rature.

Quelques mois plus tard, au cœur de sa campagne bien aimée, arrive pour Louisa Paulin le moment de l’ultime envol dans l’immensité du ciel le 23 avril 1944.

 

 

Je rêve d'un temps où l'on pourrait non pas vendre des poèmes,

mais les donner, comme les fleurs des champs que chacun peut cueillir.

 Louisa Paulin, dans une note autobiographique

 

 

Sources documentaires :
https://www.louisa-paulin.org/Poemes.php
https://www.lefigaro.fr/livres/ces-poetes-oublies-louisa-paulin-20221211
https://fr.wikipedia.org/wiki/Louisa_Paulin

 

 

Passer de la boue à l’étoile…

Comment être une voyageuse indépendante ?

Louisa Paulin meurtrie dans son corps choisit de vivre la plus grande liberté qui soit : celle de l’esprit !

 Aidée par une grande mémoire, elle voit vite les choses, sait mettre en scène son ressenti et le fait partager par l’écrit.

 Elle a dû être une pédagogue brillante et passionnée qui a su intéresser ses élèves.

 Habitée par l’énergie du feu créatif, elle est née pour vivre autonome, avec une grande indépendance de pensée.

  Privée de vue, elle dépasse les contraintes de son corps paralysé pour se laisser guider par une lumière intérieure puissante, métamorphosante, qui va toujours vers le plus haut et le plus beau.

 A la fois flamboyante et intériorisée, Louisa Paulin a été un chantre passionné de son pays natal.

 Son parcours de vie nous montre comment passer de la boue à l’étoile.

Le plus beau parcours Sagittarien qui soit.

 (Soleil et amas planétaire dont Jupiter au Sagittaire avec axe Gémeaux-Sagittaire comportant 5 planètes ; ascendant Lion avec Saturne en XII avec aspect à Uranus ; Mars au Verseau ; influence majoritaire de l’élément feu)

 

Admirable Louisa Paulin qui donne une belle leçon de vie !

 

 

Merci à Marc Brun pour ce signalement

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

 


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