D’esclave dans les champs de canne à sucre, aux bancs de la Sorbonne, voici l’étonnante saga de la famille Nardal toute dédiée à la cause noire.

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Paulette NARDAL
Née Félix Jeanne Paule NARDAL

Le 12 octobre 1896 à 14h (2h de relevée) à Le François Martinique 97
Selon acte n°464 aimablement transmis par les AD Martinique

 Décédée le 16 février 1985 en Martinique

 

 

Black is beautiful répète souvent Paulette, militante de la cause noire.

A Paris, Paulette et Jane retrouvent la conscience noire

Le Rassemblement féminin fondé par Paulette incite les Martiniquaises à voter dès 1945
Paulette et Jane, femmes « Prométhée » militantes des causes difficiles

 

 

Black is beautiful répète souvent Paulette, militante de la cause noire.

Elle est, en 1920, la première étudiante noire martiniquaise à entrer à la Sorbonne.

Sa bisaïeule Sidonie Nardal naît esclave dans la région de la Trinité (Martinique) connue alors pour sa production de sucre de canne. Reconnue libre en 1850 – deux ans après l’abolition de l’esclavage en 1848 sous l’impulsion de Victor Schœlcherelle a cinq enfants dont Joachim enregistré personne libre qu’en 1854.

Paul fils de Joachim et marié à Louise Achille femme métisse institutrice, est le père de sept filles dont Paulette et Jane. Il est le 1er homme noir à décrocher une bourse pour entrer à l’École des Arts et Métiers de Martinique.

Devenu le 1er ingénieur noir à travailler pour le ministère des travaux publics, il a été également professeur de mathématiques et physique pour former plusieurs générations d’ingénieurs martiniquais.

Louise Achille est de son côté très impliquée dans les sociétés mutualistes d’aide aux vieillards et orphelins.

 

A Paris, Paulette et Jane retrouvent la conscience noire

Paulette devenue institutrice rejoint la métropole en 1920 pour étudier l’anglais à la Sorbonne. Elle est rejointe par sa sœur Jane qui y étudie la littérature à partir de 1923.

Au cœur de la vie culturelle parisienne, Paulette retrouve ses repères d’origine avec la cantatrice Marian Anderson et Joséphine Baker. Jane appelle cela la conscience noire.

Les sœurs Nardal fréquentent, théâtre, concerts, expositions… et aussi le cabaret dansant Le Bal Nègre où jazz et culture antillaise rythment les Années Folles.

Dans l’appartement qu’elle occupe avec ses deux sœurs, Paulette tient salon littéraire et soulève la question de l’émancipation des femmes avec les prémices du courant littéraire de la Négritude. Là, se croisent des écrivains célèbres tels Léopold Senghor, Aimé Césaire, René Maran

Devenue journaliste, Paulette écrira plus tard : Césaire et Senghor ont repris les idées que nous avons brandies et les ont exprimées avec beaucoup plus d’étincelles, nous n’étions que des femmes ! Nous avons balisé les pistes pour les hommes.

Militante politique elle est aussi secrétaire de parlementaires martiniquais socialistes.

En 1939 alors qu’elle retourne en Martinique, le bateau torpillé par un sous-marin allemand coule et Paulette sauvée de la noyade par une chaloupe de sauvetage, se brise les deux rotules. Elle en gardera un handicap à vie.

 

Le Rassemblement féminin fondé par Paulette incite les Martiniquaises à voter dès 1945

Active dans la clandestinité, Paulette ouvre un nouveau salon littéraire et donne des cours d’anglais à de jeunes Martiniquais désireux de rejoindre la France Libre.

Dans la foulée de l’ordonnance de 1944 qui donne le droit de vote aux femmes, Paulette crée l’année suivante le Rassemblement féminin pour inciter les Martiniquaises à exercer ce nouveau droit dès le vote du 20 avril 1945.

Au terme de la guerre, partie aux États-Unis et devenue secrétaire particulière du diplomate politologue Ralph Bunche, militant pour les droits civiques, elle entre à l’ONU déléguée à la section des territoires autonomes.

Craignant pour sa vie, sa famille la convainc de cesser son activité politique. Très liée par son ascendance à la musique de son île, elle rédige alors un historique de la tradition musicale des campagnes martiniquaises.

La cantatrice soprano Christiane Eda-Pierre professeur au Conservatoire National Supérieur de Paris, est sa nièce.

Une place de Fort-de-France porte le nom de Paulette Nardal.

 

Sur France Culture, regardez cette vidéo consacrée à
"Paulette Nardal, inspiratrice de la négritude"

https://fb.watch/7pJQL6CgaW/

 

 

Jane NARDAL
Jeanne Espérance Pierre Marguerite NARDAL dite Jane

Née le 1er août 1902 à 7h du matin à Le Lamentin Martinique
Selon acte n°261 – ANOM en ligne – vue 70

 Décédée en 1993

 

Écrivaine, philosophe, enseignante et essayiste politique, elle est considérée avec sa sœur Paulette comme initiatrices de la négritude, mouvement culturel, politique et littéraire qui émerge à Paris dans les années 1930. Cette initiative vise à rassembler les intellectuels noirs des colonies.

Quatrième des sept filles de la famille Nardal, Jane porte comme ses sœurs l’héritage familial d’engagement pour l’éducation et les arts.

Paulette et Jane sont les plus connues par leurs écrits et essais politiques.

 

 

Paulette et Jane, femmes « Prométhée » militantes des causes difficiles

Militer pour les causes difficiles est inscrit dans les « gènes » astrologiques de Paulette Nardal.

Entre Balance et Verseau, elle a le profil dédié pour œuvrer en faveur de l’équité et de l’indépendance.

Par l’écrit et la parole, elle a un rôle d’organisatrice en faveur de ce qui est juste et bon pour le devenir humain de ses compatriotes martiniquaises.

Il lui faut aider à lever les barrières et ouvrir les portes afin que la femme noire puisse exercer tous ses droits. Paulette est taillée pour se consacrer sans relâche à cette mission d’avenir, à travers mille et une difficultés et turbulences.

Être la 1ère femme noire martiniquaise à entrer à la Sorbonne illustre bien le chemin révolutionnaire et novateur de cette Prométhée de la cause des femmes noires.

De son côté Jane, en léonienne très typée, est aussi la militante des causes difficiles. Son autorité naturelle l’amène à œuvrer à l’arrière-plan (maison XII) pour « déplacer des montagnes », en faveur de l’indépendance et de l’autonomie de ses compatriotes martiniquaises.

La philosophie et l’enseignement conviennent à son esprit de militante avant-gardiste qui veut « libérer » la femme noire. Cette cause est un besoin viscéral chez Jane qui y consacre aussi sa vie avec énergie et détermination.

 

Hommage au militantisme de la famille Nardal dignement représentée ici par Paulette et Jane.

 

 

Paulette NARDAL

 

Jane NARDAL


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

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