« La Jeanne d’Arc » de Loos, héroïne dès l’âge de 17 ans, ses actions de renseignements et faits d’armes lui valent la Croix de guerre 14-18 et le titre de Compagnon de la Libération lors du Second conflit mondial.

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Emilienne MOREAU-EVRARD

(Mariée en secondes noces, en 1934, avec Just Evrard)

Née Emilienne MOREAU le 4 juin 1898 à 10h du matin à Wingles Pas-de-Calais 62
Selon acte n°50 communiqué par AD62

Décédée le 5 janvier 1971 à Lens Pas-de-Calais 62

 


Emilienne Moreau décorée de la Croix de guerre à Versailles le 27 novembre 1915

 

Enseignante, infirmière, combattante, Emilienne agit pour libérer son village

On est mineurs dans la famille Moreau qui déménage au rythme des promotions du père dans le bassin minier du Pas-de-Calais.

Après 38 ans de travail dans les mines, le père d’Emilienne obtient sa retraite à l’âge de 50 ans, en juin 1914. La famille Moreau s’installe à Loos-en-Gohelle et le père devient gérant d’une épicerie-mercerie-bonneterie. Mais il décède quelques mois plus tard, en décembre 1914 alors que l’armée Allemande occupe la ville de Loos.

A la déclaration de la Première Guerre Mondiale, le frère aîné d’Emilienne est mobilisé puis envoyé sur le front de l’Est.

Emilienne, qui se destine à la carrière d’institutrice, anime dans une cave une école improvisée pour les enfants de son village.

Quand le 25 septembre 1915, les troupes britanniques contre-attaquent pour reprendre la ville, Emilienne s’empresse de leur fournir des renseignements sur les positions ennemies. Ces indications contribuent à mater la résistance adverse.

Aussitôt, la vaillante Emilienne, qui n’a que 17 ans, organise pour les blessés, un poste de secours dans sa propre maison où elle transporte les blessés et leur dispense des soins. Elle n’hésite pas à participer au combat avec grenades et révolver pour soutenir l’action de soldats anglais et elle-même abat quatre soldats allemands.

 

Ses faits d’armes audacieux lui valent honneurs et décorations, à l’âge de 17 ans !

Ce glorieux fait d’armes, qui lui vaut décorations et honneurs, du général Foch, du président Raymond Poincaré et du roi George V, justifie ce surnom de «Jeanne d’Arc de Loos ».

Cette ville est finalement reprise par les Britanniques.

Diplômée de l’enseignement, Emilienne termine la guerre comme institutrice à Paris, dans une école de garçons. Puis après l’armistice, elle retourne dans son Pas-de-Calais natal.

 

A nouveau héroïne de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale relance sa combativité de patriote. Avec son mari Just Evrard, elle vit à Lens où elle est surveillée par les Allemands, eu égard à sa notoriété gagnée lors de la Grande Guerre.

Distribuer tracts et brochures pour dénoncer la capitulation et le régime Pétain, renseigner les Britanniques, sont les activités du couple Evrard qui fonde aussi fin 1940, la section socialiste clandestine de Lens.

Résistante très active, sous les pseudos de Jeanne Poirier ou Emilienne la Blonde, elle assure de nombreuses liaisons de renseignements. A deux reprises, elle échappe de justesse aux Allemands qui la traquent jusqu’à son domicile lyonnais, mais elle passe à travers la mitraille et s’enfuit par les caves, en mai 1944.

Traquée, elle séjourne un temps à Londres. De retour en France, elle s’emploie avec son mari dès septembre 1944, à reformer les sections socialistes du Pas-de-Calais.

Emilienne incarne à deux reprises la Résistance féminine française et l’engagement des « sans-grades » de la Résistance, aussi le général de Gaulle la décore de la Croix de la Libération le 11 août 1945.

De 1945 à 1963, elle s’investit dans la direction du Parti Socialiste; Emilienne est aussi présidente de la Fédération du Pas-de-Calais des anciens combattants républicains.


http://www.ordredelaliberation.fr/fr/les-compagnons/321/emilienne-moreau-evrard

 

Emilienne, une messagère, pédagogue et leader populaire

Être messagère dans le feu de l’action correspond bien à cette combattante très intuitive et réaliste.

Sa nature vive et adaptable la porte à être leader dans les situations complexes et troublées qui requièrent, audace, feeling, réactivité.

Être agent de liaison, renseigner et enseigner, conviennent bien à son goût du dialogue, du déplacement, du contact avec la jeunesse ainsi qu’à son sens patriotique pour bouter l’envahisseur hors de sa terre natale.

Et si ses actions d’éclat procurent honneur, popularité et légitimes décorations, cela satisfait sa fierté naturelle et encourage son ardente et infatigable créativité.

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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