Eveillé à l’altruisme par sa grand-mère, et touché par la grâce divine, cet aristocrate fortuné décide de consacrer sa vie aux pauvres. Créateur en 1946 des petits frères des Pauvres, dès 1930, il est à l’origine d’un grand nombre d’œuvres caritatives.

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Armand MARQUISET (1)
(Armand Jules Claude MARQUISET)

 Né le 29 septembre 1900 à 7h30 du matin à Gagny 93 Seine-Saint-Denis
Selon acte n° 76 aimablement délivré par le service Archives de la mairie de Gagny

Décédé le 14 juillet 1981 à Buronport (Comté de Donegal) Irlande

 


(1) Selon jugement du 24 juin 1924, Armand Marquiset « sera nommé Marquiset Benoist de Laumont »,
patronyme de sa mère dont le père est baron.
Cependant il ne semble pas avoir utilisé ce nom complémentaire.

 

Né fortuné, il donne libre cours à son goût de la fête

A sa naissance son père est comte et propriétaire du château de Montguichet à Gagny. Né riche et fortuné, Armand fait des études classiques et à 19 ans, décide d’étudier la musique pour devenir compositeur. Ainsi à partir de 1921, il entre au Conservatoire où il est élève de Nadia Boulanger.

Mais c’est en dilettante qu’il entreprend une carrière de pianiste et de compositeur. En effet, il s’adonne intensément aux plaisirs de la vie. Et comme la côte normande est à la mode pour la jet-set dont il fait partie, en 1929, il loue à Honfleur une somptueuse villa entourée d’un grand terrain où il passe ses week-ends à faire la fête.

Un jour, il y invite sa grand-mère pour l’épater ; elle se tourne vers lui en disant : Mais mon pauvre Armand, si tu continues comme ça, tu vas mourir dans la misère. Armand lui répond : Oui, mais au moins je mourrai heureux.

Armand baigne au cœur de son époque et dépense sans compter : il voyage aux Etats-Unis, fréquente le milieu du cinéma et croise les gloires d’Hollywood telles Isadora Duncan et Mary Pickford.

En 1925, il retrouve la foi chrétienne et son attirance naturelle pour la spiritualité l’amène à faire de fréquentes retraites à l’abbaye de Solesmes.

 

A 30 ans, l’exemple de sa grand-mère et la spiritualité réorientent sa vie.

Le décès en 1930, de sa grand-mère, la baronne de Laumont, va changer sa vie en destin. En mémoire de son seul fils tué à la guerre de 14-18, celle-ci avait fondé une œuvre pour les parents dont les fils sont morts dans ce conflit, et qui se retrouvent sans soutien et sans revenus.  Armand découvre peu à peu ce que sont pauvreté et détresse.

Cette mort allait changer ma vie… J’étais incapable de composer. J’allai trouver Nadia Boulanger et je lui dis que j’avais décidé d’arrêter la musique et de servir les Pauvres.

Dans le même temps, il fait un parcours spirituel qui l’amène à s’interroger sur le sens de sa vie.

Ainsi à partir de 1931 et jusqu’en 1939, il prépare des repas pour les clochards à l’œuvre La Mie de Pain, aide les artistes au chômage en créant l’association Pour que l’Esprit vive et pour les enfants défavorisés de la région parisienne, il fonde Les Amis de la banlieue.

Pendant cette période, il organise de multiples manifestations pour financer l’action de ces deux associations. Mais cela ne lui suffit pas, il vise plus haut vers un don total d’amour qui doit illuminer les Pauvres.

Le 7 juillet 1939, à Notre-Dame de Paris, il a la révélation de son projet :

Soudain, j’ai eu l’impression que les petits frères fondaient littéralement sur moi, qu’ils entraient en moi comme un ouragan… (Son livre De la Terre au Ciel).

Mais la guerre est là, son projet est reporté et l’urgence est ailleurs. Ainsi pendant le Second Conflit mondial, il mène,  via des œuvres caritatives, des actions en faveur des enfants de soldats mobilisés, des réfugiés d’Alsace-Lorraine, organise le ravitaillement... ainsi que des missions à l’étranger.

 

Pour répondre à la misère des vieillards, il fonde Les petits frères des Pauvres en 1946.

C’est le 15 avril 1946, qu’il dépose les statuts de l’association Les petits frères de Pauvres, à la préfecture de Police de Paris et lui-même s’installe dans une chambre de bonne du boulevard Voltaire à Paris.

C’est le début d’une formidable aventure qui durera vingt ans, pour ce leader de l’amour, pour cet humaniste ambassadeur des pauvres, que les obstacles stimulent.

Au sortir du conflit, la misère est grande, et notamment chez les vieillards appauvris par la guerre. Armand commence l’œuvre des petits frères des Pauvres, par des colis et repas pour les personnes âgées. Il veut surtout leur apporter son affection, sa présence et parfois des fleurs… Grâce aux fonds collectés, il peut offrir des fêtes de Noël et des séjours de vacances dans « les châteaux du bonheur » d’abord à Montguichet.

 

 

L’association essaime en France et à l’étranger.

En 1946, il participe à la création du Secours Catholique International.

 

La misère en Inde, lui inspire une des premières ONG françaises en 1964 :
Frères des Hommes.

En 1954, Armand veut fonder un ordre séculier et pour cela obtient une audience spéciale du pape Pie XII. Faute de réponse satisfaisante, ce projet est abandonné en 1965.

En 1964, de retour d’un voyage en Inde et bouleversé par la misère qu’il y a vue, il quitte la direction des petits frères des Pauvres pour fonder Terre des Hommes. Cet idéaliste généreux est un visionnaire car cette œuvre est une des premières ONG tiers-mondiste française.

En cinq ans, cette œuvre est présente en Asie, en Afrique et en Amérique Latine.

Après son départ, l’association des petits frères de Pauvres prend une orientation plus laïque pour être plus en phase avec les évolutions rapides de la société.

Armand Marquiset laisse une empreinte forte dans la vie sociale du 20e siècle. Attaché à la valeur unique et irremplaçable de chaque humain, il interrogeait : Avons-nous donné des fleurs avant le pain ?

On reconnaît dans ces propos, son élégance d’esprit et son souci d’offrir davantage que la nourriture du corps, en songeant d’abord ce qu’il y a de plus beau et de plus émouvant : les fleurs synonymes d’amour.

En 1969, à la suite d’un infarctus, il renonce à la responsabilité de Terre des Hommes. Mais son goût d’aimer et d’aider est si fort qu’il crée une nouvelle fondation pour les isolés : Frères du ciel et de la Terre.

 

Il continue de servir ses frères les Pauvres jusqu’à son décès en Irlande en 1981.

 

Depuis 1946, les petits frères des Pauvres soutiennent par un accompagnement relationnel et fraternel des personnes de plus de 50 ans souffrant de solitude, de pauvreté, d'exclusion et de maladies graves.

 

 

Sources documentaires et photographiques :
www.petitsfreres.asso.fr
http://www.petitsfreres.asso.fr/qui-sommes-nous-/l-histoire.html

 

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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