Philosophe et homme politique florentin, sa philosophie ne se réduit pas à ce que l’on appelle le « machiavélisme », mais repose sur une nouvelle conception de la politique.
Ses écrits influencent la majeure partie de la philosophie politique ultérieure.

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Nicolas MACHIAVEL
(Niccolò di Bernardo dei Machiavegli ; Niccolò Machiavelli)

Né le 3 mai 1469 (cal. Julien) à Florence Italie
à 23h30 (22h45 GMT) (4h de la nuit : heure florentine)
Selon Taeger via Monique Kalinine

Décédé le 22 juin 1527 à Florence

 

 Selon le « Machiavel par lui-même » d’Edmond Barincou, Le Seuil 1957 :

 « Le 4 dudit mois  (de mai 1469), Nicolas, Pierre, Michel, (fils) de Messire Bernardo M. P (paroisse) de Sainte-Trinité, est né à la quatrième heure (de nuit) et a été baptisé le 4. »

 

 

« Il ne faut pas que l’on m’impute à présomption, moi un homme de basse condition, d’oser donner des règles de conduite à ceux qui gouvernent. Mais comme ceux qui ont à considérer des montagnes se placent dans la plaine, et sur des lieux élevés lorsqu’ils veulent considérer une plaine, de même, je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes. »

« Le Prince » de Nicolas Machiavel : Dédicace de l’auteur à Laurent II de Médicis dit Laurent le Magnifique qui deviendra pape sous le nom de Léon X.


Florence, le campanile du Palazzo Vecchio

 

De son observation des mœurs politiques, naît « Le Prince »

Nicolas naît dans une famille noble et son père, docteur en droit, est trésorier pontifical à Rome.

Il devient secrétaire de la seconde chancellerie de Florence en 1498 et accomplit des missions diplomatiques. Par ces activités, il se forge déjà une opinion sur les mœurs politiques de son temps.

En 1512, quand la république s’effondre à Florence, les Médicis reviennent au pouvoir et Nicolas perd ses fonctions.

En 1513, soupçonné d’avoir participé au complot visant à assassiner Julien de Médicis et impliqué, malgré lui dans cette affaire, Machiavel est emprisonné, torturé puis un an plus tard, condamné à l’exil.

C’est alors qu’il se met à écrire, notamment « Le Prince » (Il Principe en italien), qui sera son ouvrage le plus célèbre.

Pour Machiavel, ce livre est une tentative de retrouver une place dans la vie politique de Florence.

Dans ce traité il expose l’art et la manière de gouverner dans une Italie divisée en multiples principautés, en jouant habilement des humeurs antagonistes du peuple et des grands, au moyen d'une politique sachant faire usage aussi bien des lois que de la force et de la ruse.

Cet ouvrage souvent accusé d’immoralisme donne naissance au qualificatif « machiavélique ». Cependant, il est aussi qualifié de traité politique et Jean-Jacques Rousseau en fait le « livre des républicains ».

Publié en 1532, cinq ans après la mort de son auteur, il est mis à l’index et censuré en Italie à partir de 1564, en même temps que les autres livres de Machiavel.

De lecture simple en apparence, cet ouvrage d’une grande densité, contient des théories fortes et nouvelles.

 


Statue de Machiavel, par Lorenzo Bartolini,
palais des Offices à Florence

 

La philosophie de Machiavel vise en réalité à réunifier l’Italie et à la doter d’une véritable république

Machiavel, théoricien de la ruse, n’en a pas manqué dans son ouvrage car il y a dissimulé toutes ses théories républicaines, appelant ainsi les Médicis à la réunification de l’Italie.

Aujourd’hui encore, le nom de « Machiavel » est synonyme d’homme cynique, dépourvu d’idéal, de tout sens moral et d’honnêteté et l’on y associe naturellement l’adjectif « machiavélique ».

Or, ses écrits montrent un homme politique soucieux du bien public et visant à donner à la République de Florence, la force politique qui lui manquait, dans une époque où cependant, elle dominait le monde des arts et de l’économie. Lucide et méfiant sur la nature humaine, Machiavel partait du postulat que, l’homme est faible et plein de défauts.

Selon lui, les guerres internes et la politique pontificale, jugées responsables des misères du peuple et de la faiblesse du pays, sont les deux plus grandes plaies de l’Italie.

 

 

Selon Machiavel, l’action politique consiste à s’adapter aux circonstances avec lucidité et habileté.

Ainsi sa doctrine ne se réduit pas au « machiavélisme » signifiant que la fin justifie n’importe quel moyen. Mais elle repose sur une nouvelle conception de la politique : le souverain ne se soucie plus du bien commun comme chez Aristote ; il n’est pas au service de Dieu et de l’Eglise comme dans l’augustinisme. Il cherche plutôt à stabiliser son pouvoir par la force et surtout les apparences.

Machiavel définit la politique selon les deux notions de fortuna et de virtù traduit selon Plessner comme l’art de l’instant favorable, de l’occasion propice. Ainsi la fortune vole au secours de qui est lucide et habile. Pour la réussite de l’action politique, Machiavel recommande plus la souplesse que la rigidité pour s’adapter aux circonstances, dans une conduite pragmatique. Autrement dit, adapter l’action politique à la contingence des circonstances.

Machiavel rédige une Histoire de Florence (1520-1526), à la demande de Jules de Médicis qui deviendra le pape Clément VII.

Ce n’est qu’en 1526, que Machiavel obtient à nouveau des fonctions officielles.

Il est également l’auteur de L’art de la guerre et des comédies (La Mandragore).

Il meurt en 1527  alors que les Médicis viennent d’être renversés et la république proclamée.

Nietzsche en fera l’éloge et Althusser le qualifie de Penseur de l’impossible.

 

 


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