L’un des plus gros exploitants de pierres de Volvic, au début du 20e siècle, cet auvergnat haut en couleurs, s’est fait dessinateur, sculpteur, homme d’affaires, enseignant… Avec son contremaître Jules Cotte, il est le héros de « la Maison de la Pierre » à Volvic.

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Jean LEGAY-CHEVALIER
Né Jean LEGAY dit LEGAY-CHEVALIER (*)

Né le 3 mai 1856 à 10h du matin à Volvic Puy-de-Dôme 63
Selon acte n°31 – AD63 en ligne – 6 E 469 12 (1853-1862) – vue 63/177

Décédé le 5 mai 1915 à 8h du matin à Volvic Puy-de-Dôme 63
Selon acte n°38 aimablement délivré par la mairie de Volvic

 

(*)Le patronyme Chevalier ajouté à celui de Legay est celui de l'épouse de Jean Legay.

Cette pratique courante dans le bassin de Volvic servait notamment à différencier des entreprises qui, sans cette précision, auraient été homonymes. Source : IMAPEC – Traces de Pierre.

 

 

En une existence bien remplie, Jean Legay-Chevalier  semble avoir vécu plusieurs vies tant il s’est investi dans des activités très différentes avec une énergie digne des bâtisseurs de cathédrales.

Né d’un père maréchal-ferrant, il est élève de l’Ecole d’Architecture de Volvic (aujourd’hui IMAPEC – Traces de Pierre). Puis, il en devient l’un des enseignants et le directeur.

Cette terre d’Auvergne qui porte en ses entrailles un passé volcanique inspire cet homme hors du commun qui se met à exploiter la lave que l’on utilise déjà depuis le 13e siècle. A cette époque, cette pierre noire a approvisionné le chantier de la cathédrale de Clermont-Ferrand.

Jean Legay, avec une âme de leader, se retrouve bientôt à la tête de la plus grosse exploitation de carrières de pierres à Volvic au début du 20e siècle.

Pour transporter la pierre, il songe à la voie ferrée. C’est ainsi qu’il contribue au tracé de la ligne de chemin de fer nommée « Batignoles » reliant Riom à Volvic ouverte en 1890.

 

Précurseur hors norme et ardent conquérant

On dit qu’il est un homme d’affaires avisé mais aussi un humaniste. Responsable syndical, il s’investit dans des projets pour améliorer les conditions de vie et de travail dans les années 1900. Est-ce pour cela qu’avec un accent de familiarité respectueuse, son personnel l’appelle « Monsieur Jean » ?

L’art l’intéresse et il se fait excellent dessinateur, bon sculpteur et aussi photographe…

On le dit également viticulteur et… inventeur inspiré. Il fait breveter des machines pour faciliter l’exploitation de la pierre et imagine une grue démontable appelée « cheval de bois » utile pour son chantier.

Tout pétri de terre et de feu comme son pays natal, ce bâtisseur est habité par une énergie démiurgique et une insatiable avidité de connaissances afin de maîtriser au mieux la matière la plus dure. Il est taillé pour prendre la vie à bras le corps et la façonner à son idée, pour l’avenir.

Clairvoyant et intuitif, il a une âme de visionnaire. En effet, Jean Legay-Chevalier  pressent la présence de l’eau dans les profondeurs des carrières qu’il exploite. Il en a tant besoin pour refroidir les lames de ses scies mécaniques. C’est en 1889 qu’il commence ses recherches. Quarante mètres de puits, continués par une longue galerie descendante vont l’amener finalement à une véritable rivière souterraine.

Quelques  années plus tard, cette rivière souterraine sera exploitée pour devenir la fameuse « eau de Volvic » commercialisée à partir de 1938.

 

Le feu des volcans a produit la pierre de Volvic où coule en ses profondeurs  l’eau utile au carrier et au consommateur.

Jean Legay-Chevalier, au singulier destin, habité par le feu sacré du bâtisseur et dans l’air vivifiant de l’Auvergne s’est efforcé d’apprivoiser la terre la plus dure et l’eau la plus profonde.

Bel exemple d’alchimie des quatre éléments mise au service de l’humain !

 

Sources documentaires :
www.maisondelapierre-volvic.fr
www.imapec.com

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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