JACQUEMAIRE : un nom qui sonne bien pour produire dès 1906,
la Blédine, devenue seconde maman 

 

Joseph Léon JACQUEMAIRE

Né le 3 février 1850 à 9 heures du matin à Moineville Meurthe-et-Moselle 54

décédé le 31 juillet 1907 à Evian 74 Haute-Savoie

 

 

 

Pharmacien installé à Villefranche-sur-Saône, il fonde avec Maurice Miguet
le laboratoire Jacquemaire en 1881

Né d’un père instituteur, il passe son enfance dans le Jura où son père est devenu professeur à l’Ecole Normale.

Après son baccalauréat, il devient préparateur à Lille mais la guerre de 1870 l’oblige à devenir laborantin sous les ordres du Dr Robin. Les deux hommes s’apprécient au point qu’à la fin de la guerre, le Dr Robin demande à Léon de devenir son préparateur à la Faculté de Médecine et de Pharmacie à l’Hôpital de la Charité à Lyon. Jacquemaire devient aussi professeur de chimie à l’Université de la ville, puis il remplace le Dr Robin, de 1877 à 1884, en tant que chef des travaux chimiques.

En août 1880, il obtient le diplôme de pharmacien 1ère classe, avec la mention Bien. Léon s’installe l’année suivante à Villefranche-sur-Saône.

Dès lors, il s’associe à un autre pharmacien de la place, Maurice Miguet, et fonde le laboratoire Jacquemaire. Leurs recherches communes aboutissent à l’invention de la Blédine qui va connaître un extraordinaire développement.


Publicité de 1910

 

Inventée comme remède contre l’anémie et l’intolérance au lait,
la Blédine va connaître un succès formidable

C’est l’étude sur le grain de blé qui met les deux pharmaciens sur la voie d’un produit pour alimenter les nouveau-nés ne supportant pas le lait. Grâce à leurs recherches, est mise au point une poudre fine fabriquée par tamisages successifs de farine de blé, complétée par addition de germes et transformée par un procédé thermique spécial, pour conserver intactes ce qu’on nommera plus tard : les vitamines.

Ainsi, dès 1881, le laboratoire Jacquemaire élabore des produits alimentaires fortifiants, (Carnine, Blédine…) précurseurs de la diététique moderne. Il produit aussi des phosphates et par la suite des glycérophosphates déclinés dans divers autres produits.

Le produit commercialisé en 1906 sous le nom  Blédine  rencontre un succès immédiat car il répond aux vœux du corps médical. D’ailleurs, dans les archives du laboratoire Jacquemaire sont conservées les nombreuses lettres de remerciements de médecins de l’époque disant que leur Blédine a sauvé des nouveau-nés ne supportant pas le lait. En effet, préparée à l’eau, elle convient idéalement à ces nourrissons. Cela explique des guérisons, que certains praticiens nomment résurrections !

Une telle reconnaissance inspire probablement la première publicité sortie vers 1920 :

Blédine Jacquemaire la seconde maman

 

Son odeur biscuitée en fait une gourmandise
appréciée de génération en génération par petits et grands

Quand Léon Jacquemaire décède en 1907, sa célèbre bouillie n’est encore qu’une promesse, et il n’imagine pas que sa « potion magique » puisse ravir des générations entières jusqu’au 21e siècle. 

La santé de l'enfant, son développement physique et intellectuel dépendent, pour une part importante, de l'alimentation des premiers mois de la vie. Telle est la conviction de Léon Jacquemaire, en un temps où la mortalité infantile est importante et où le lait constitue l’aliment exclusif du nourrisson.

Peu avant son décès, Léon Jacquemaire nomme Maurice Miguet, son associé, au poste de directeur, qui conserve à l’établissement le nom de son fondateur et lance une production à grande échelle.

La Blédine est d’abord produite en version à cuire, à la texture veloutée, parfumée au cacao, à la vanille puis à d’autres saveurs. Dans les années soixante, elle est conçue en présentation instantanée.

Aujourd’hui Blédine, rattachée au groupe Danone depuis 1997, occupe 70 % des parts de marché des céréales instantanées.

 

 

 

Léon JACQUEMIN


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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