Du couvent aux maisons closes, un parcours de vie hors normes
pour cette adepte du fouet et de la fessée !

 

télécharger cet article

 

GUILLOU Eugénie Marie

Née le 13 septembre 1861 à 17h à Paris 18e
Selon acte n°2629 – Archives de Paris en ligne – V4 E 2102 – vue 19/31

 Décédée le 19 août 1933 à Angers Maine-et-Loire 41

 


Eugénie Guillou en 1903

 

De la vie religieuse à la prostitution…

Sous divers pseudonymes : Mme de Florinval, Guillou de Launay, Georgina…

Eugénie, une puissance hors normes, soumise à l’instinct

 

 

De la vie religieuse à la prostitution…

Chassée de la congrégation  religieuse en 1892 où elle a vécu pendant 12 ans, elle recycle ses acquits de nonne pour recevoir ou donner la fessée.

Tout un programme qui l’amène à être un personnage important du Paris de la Belle Époque, des maisons closes et du libertinage au début du 20e siècle.

Nonne défroquée pour avoir eu un comportement hystérique et pervers, l’ex-sœur Marie-Zénaïde se reconvertit en gouvernante, enseignante et servante chez une proxénète de 1894 à 1901.

La vogue du fouet à des fins amoureuses est tendance en cette fin de 19e siècle et cela convient à Eugénie Guillou.

Recevoir le fouet est chez moi une passion, un besoin. Si vous pouvez me trouver un monsieur aisé aimant fesser la femme, je vous dédommagerai généreusement.  C’est une des petites annonces qu’elle fait paraître dans la presse en 1902, sous divers pseudonymes.


Daniel Grojnowski lui a consacré un livre

 

Sous divers pseudonymes : Mme de Florinval, Guillou de Launay, Georgina…

Un temps, elle se fait appeler Guillou de Launay, sans doute par référence à son père faïencier affublé de faux titres de noblesse qui se fait appeler Comte de Guillou de Launay de Piedlevey de la Picardière et plus sobrement sur son acte de décès, Comte de Launay, mais désargenté par un revers de fortune.

Quant à cette Madame de Florinval, dame du monde très distinguée proposant des massages ou donnant des cours d’anglais et de français à des élèves expérimentés avenue Wagram, en 1903, il s’agit encore d’Eugénie Guillou.

Après une brève incarcération fin 1902 pour prostitution clandestine et attentats aux mœurs, elle se convertit en femme galante utilisant les petites annonces de la presse pour proposer des rendez-vous. Contre rémunération, elle s’y présente comme adepte du fouet, tantôt victime complaisante, tantôt bourreau, ce qui lui vaut un nouveau séjour en prison en janvier 1903.

A l’occasion, elle se fait indic pour la brigade des mœurs.

Devenue proxénète et femme d’affaires, de 1903 à 1907 s’ouvrent pour elle les années les plus prospères.

Après une vaine tentative d’être « indic » de la police pour sauver les enfants de la prostitution, elle songe à se marier.  Il est temps. Eugénie a alors 52 ans !

Et son annonce émouvante et romantique en diable traduit ses talents d’institutrice qu’elle a été dans la Congrégation des Sœurs de Sion :

Naguère fleur ignorée dans l’ombre d’un cloître, âge moyen physique sympathique nature mystique et douce regrettant la vie austère d’antan, que n’ai-je un foyer me la rappelant !

Quel mari d’âge sérieux, aisé, aimant et ferme réalisera mon rêve ?

Finalement le 21 septembre 1916, elle épouse un docteur irlandais, capitaine des armées anglaises de trente ans son cadet. Mais grièvement blessé à la guerre, il repart à Dublin. Eugénie ne semble pas l’avoir suivi en Irlande.

Désargentée, déprimée et cardiaque, Eugénie se pend aux persiennes de sa chambre. Elle a 62 ans.

 

 

 

Eugénie, une puissance hors normes, soumise à l’instinct

Une femme hors normes, ces mots pourraient résumer une bonne part du caractère d’Eugénie.

Habile calculatrice et séductrice, cette indépendante-née se montre peu sensible et incontrôlable dans son fonctionnement (Verseau-Uranus/Gémeaux).

Aussi a-t-elle le sens des affaires dans le proxénétisme avec la jeunesse, sans pouvoir compter sur la lucidité et le sens moral.

Elle alterne entre un masochisme virginien raffiné et des poussées dominatrices uraniennes, tout en ayant un goût naturel de la mise en scène minutieuse pour attirer les autres (secteur VII).

Le besoin de situations dévalorisantes, humiliantes se mêle à une réelle puissance dirigiste. (Uranus-amas Vierge).

En outre, dans ce contexte l’influence Gémeaux confère une sorte d’hermaphrodisme psychique ouvert à tous les genres et toutes les opportunités des instincts jouisseurs (Pluton/Taureau- amas Vierge).

Quid de sa vie religieuse ? Avec une spiritualité qui ne pèse pas lourd face à une puissance instinctive née dans l’enfer plutonien ? A moins que ce milieu ne lui ait justement révélé la jouissance dans la douleur ?

Passée de Dieu au diable, Eugénie Guillou assujettie à un puissant instinct
a mené sa vie seule, à son idée, hors de toutes conventions.

 

Sources documentaires :
https://www.wikiwand.com/fr/Eug%C3%A9nie_Guillou
Lien vers France Culture :
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-lhistoire/la-belle-epoque-deugenie

 

 

Merci à Marc Brun pour ce signalement.

 

 


Logiciel Auréas Astro PC Paris

 


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

haut de page