Un grand nom du sport automobile : ses talents de mécanicien, pilote, préparateur puis constructeur lui valent le surnom de « sorcier » !

 

Amédée GORDINI
(né Amedeo GORDINI)

né le 23 juin 1899 à 8 heures à Bazzano près de Bologne en Italie

décédé le 25 mai 1979 à Paris


http://www.autoevolution.com/news-image/gordini-dead-brand-alive-14277-4.html

 

 

Tôt fasciné par la mécanique, il apprend auprès des plus grands avant d’émigrer en France

C’est grâce à lui que la France est présente au plus haut niveau du sport automobile dans les difficiles années de l’après-guerre.

Très jeune, il commence à travailler dans la mécanique dans un garage Fiat de Bologne où il rencontre Edoardo Weber, futur fabricant des célèbres carburateurs. Ensuite, il passe chez Isotta-Fraschini où se trouve déjà Alfiéri Masérati qui est l’un de ses maîtres en mécanique.

Au début des années vingt, il émigre en France et trouve un emploi au garage Cattaneo dans la banlieue parisienne à Suresnes.

Ses dons pour la mécanique et la mise au point, l’incitent à s’installer à son compte à Suresnes. De réglages en transformations, il sait si bien métamorphoser les moteurs qu’il entreprend d’améliorer les mécaniques des Fiat françaises qui seront bientôt rebaptisées Simca-Fiat puis Simca. C’est ainsi qu’il parvient à transformer les Simca 5 et Simca 8 en voitures de course en vue des 24 Heures du Mans.

 


http://mini.43.free.fr/5016gordini.html
A droite, la Simca 5 modifiée n° 59 d'Amédée, lors des 24 Heures du Mans de 1937

 

En 1932, il démarre une carrière de pilote

Il démarre une carrière de pilote en 1932 et dispute sa première course Paris-Nice au volant d’un tank-Fiat préparé par ses soins.

Il renforce sa collaboration avec Fiat. C’est ainsi que naissent les premières Simca-Fiat-Gordini. Ses talents de pilote sont à l’égal de son génie de la mécanique puisqu’en 1935, il est cinq fois vainqueur de courses ou de Grands Prix.

Il enlève notamment le Bol d’Or à Saint-Germain sur un petit spider Simca-Fiat 1100 et récidive deux ans plus tard à Montlhéry avec un 1500.


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Amédée Gordini, en 1945 au Bois de Boulogne, pour disputer la Coupe Robert Benoist

 

De 1946 à 1950, il dirige la fabrication de monoplaces

Après la Seconde Guerre mondiale, Amédée Gordini envisage de construire ses propres modèles. Dans le sillage de la reconstruction de l'industrie automobile française, il décide d'élaborer des monoplaces de compétition en utilisant des composants d'origine Simca. Sa première voiture sort en 1946, dans un atelier de la porte de Versailles  Paris. Les années suivantes, il en fait évoluer la cylindrée, en s’inspirant toujours de la Simca Huit.

En 1950, année de création du championnat du monde des conducteurs, Gordini se lance dans l'aventure car il dispose d'un bloc moteur capable d'accéder à la Formule 1. Gordini « le sorcier » monte un compresseur qui permet d’augmenter la puissance du véhicule. Quant au châssis d’apparence fragile avec ses fins longerons, il devient un atout car la Simca se révèle ainsi plus légère que ses rivales  de Grands Prix. La monoplace court donc en Formule 1 et Formule 2.

Ces petites et fragiles Simca parviennent parfois à tenir les premiers rôles : 4e place au Grand Prix de l’Automobile Club de France, seconde place au Grand Prix de Cadours en 1950. En Formule 2, Simca-Gordini remporte 3 éditions de ce Grand Prix en 1951, 1953 et 1954.

Durant la saison 1951, Gordini jongle entre la Formule 1 et la Formule 2. Les mécaniciens passent jours et nuits à monter et démonter les compresseurs pour s'adapter à l'une ou l'autre catégorie. Les hommes et le matériel arrivent sur les circuits épuisés et mal préparés. En outre, le constructeur s'entête à participer aussi aux 24 Heures du Mans et n'obtient de réussite dans aucun des domaines. La seule victoire de Simca-Gordini est obtenue par Maurice Trintignant au Grand Prix d’Albi, hors championnat.


lanemotormuseum.org/simca-gordini-type-5-race-car

 

La ruine le contraint à l’union avec Renault et fait naître… la populaire R8 Gordini !

Durant l'hiver suivant, Gordini se retrouve pratiquement ruiné. Il dessine toutefois un moteur satisfaisant aux normes de la Formule 2, catégorie selon laquelle doit alors se disputer le championnat du monde en 1952 et 1953. La première manche de ce championnat du monde se déroule en Suisse. Tandis qu'une seule voiture est convoyée pour la première séance d'essais, les mécaniciens, à Paris, s'affairent sur la seconde voiture. Comme le seul moyen d'arriver à temps pour se qualifier est de rejoindre le circuit par la route, on appose une plaque d'immatriculation sur la monoplace que Jean Behra pilote jusqu'à Berne en se faufilant au milieu de la circulation. Behra arrive à temps pour prendre le départ du Grand Prix de Suisse et se classe troisième !

En 1952, Gordini est lauréat du Prix Henry Deutsch de la Meurthe de l’Académie des sports, récompensant un fait sportif pouvant entraîner un progrès matériel, scientifique ou moral pour l’humanité.

En 1954, Gordini développe une monoplace entièrement nouvelle et persévère jusqu’à la fin de saison 1956. Alors, il abandonne ses participations aux compétitions et même aux 24 Heures du Mans où il était présent depuis 1949.

En 1956, il lui faut se reconvertir et il contacte pour cela Pierre Dreyfus, le patron de Renault. C’est ainsi qu’apparaît en septembre 1957, la Dauphine Gordini suivie de la R8 Gordini, de 1964 à 1970. Elle sera son modèle le plus populaire. Suivront les R12 Gordini, de 1970 à 1974 puis les R17 Gordini de 1975 à 1978.

Les Alpine-Renault des 24 Heures du Mans sont équipées avec succès de moteurs Renault-Gordini.

Amédée Gordini décède à l’âge de 80 ans. Une place porte son nom près de la porte de Versailles.

On peut imaginer ce qu’aurait réussi ce « sorcier » de la mécanique s’il avait disposé tout au long de sa vie des moyens financiers nécessaires.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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