Ingénieur, géologue, chimiste, industriel, il découvre le minerai de nickel -nommé ensuite « garniérite »- lors d’une mission en Nouvelle-Calédonie. Les gisements qu’il explore au Canada fourniront l’essentiel de la production mondiale de nickel. Il prospecte aussi des gisements d’or à travers le monde.

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Jules GARNIER

Jacques GARNIER dit Jules est né le 25 novembre 1839 à midi à Saint-Etienne Loire 42
Selon acte n°1773 - AD42 en ligne – 3 NUMEC  1 / 2 E 47 – 1839 – vue 140/156

 Décédé le 8 mars 1904 à 18h à Gorbio 06 Alpes-Maritimes
Selon acte n°4 – AD06 en ligne – vue 2/6

 


Portrait de Jules Garnier (BM Saint-Étienne)

 

 

Envoyé prospecter en Nouvelle-Calédonie, il y découvre le nickel

Son père est boulanger rue de Roanne à Saint-Etienne.

Après ses études à l’Ecole des mines de cette ville, il devient géologue et chimiste mais s’intéresse aussi à l’histoire et à l’ethnologie.

Il a 24 ans quand le ministre de la Marine et des Colonies lui confie la mission d’explorer les ressources géologiques et minières de Nouvelle-Calédonie. Il embarque à Marseille le 28 septembre 1863 pour un long périple en bateau qui l’amène à Nouméa deux mois et demi plus tard, le 11 décembre 1863.

Ce scientifique, à l’esprit curieux et humaniste, amateur de voyage et d’exotisme, est un homme très sociable appréciant la collectivité. Ces belles dispositions lui valent d’être bien accueilli par les Kanaks.

Chef du service des Mines de Nouvelle-Calédonie, il entreprend la première exploration scientifique de l’île.

Au cours de ses excursions, il prélève des échantillons, et s’il ne trouve que peu de houille - combustible recherché -, il pressent que cette île contient d’autres riches gisements.

Il découvre cette pierre verte qu’est le minerai de nickel qui sera nommé par la suite « garniérite » en son honneur. De retour en France en 1867, cette découverte lui vaut de recevoir la Légion d’honneur à l’âge de 28 ans.

 


Minerai de nickel de Nouvelle-Calédonie

 

Invente et teste des explosifs pendant la guerre de 1870

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, il obtient l’autorisation de lever un bataillon de génie auxiliaire où il enrôle comme officiers, des camarades d’école et comme soldats, des ouvriers mineurs. En effet, il dispose depuis son passage en Angleterre, d’un explosif puissant, le coton nitré, encore peu utilisé.

Ponts, voies ferrées, ouvrages divers sautent tour à tour selon les ordres. Il expérimente une de ses inventions, les torpilles au fulmicoton pesant 50kg aux effets dévastateurs. Heureusement l’armistice est bientôt signé.

La paix revenue, Jules Garnier reprend ses expéditions lointaines. Et cette fois, c’est au Canada qu’il participe à l’exploration de gisements de nickel à Sudbury dans l’Ontario. Ce gisement fournit, par la suite, la majeure partie de la production mondiale de nickel.

 

Ingénieur mondialement reconnu dès 1890

En 1876, Jules Garnier dépose un brevet pour l’exploitation industrielle du nickel calédonien et contribue à créer la société SLN (future Société Le Nickel » en faisant bâtir la première usine de nickel à Nouméa.

Le nickel est apprécié dans l’alliage métallique, il est utilisé notamment dans la fabrication de pièces de monnaie.

En compagnie de son fils Gilbert, il voyage en Amérique du Nord et au Canada où il fait la preuve de ses brevets et de ses procédés. C’est la reconnaissance mondiale quand vers 1890, sont reconnues les propriétés du ferronickel, qui allie le fer et le nickel.

Dès lors, l’industrie de l’acier au nickel se développe et les sociétés minières du Canada font appel à ce géologue illustre, en tant qu’ingénieur-conseil, pour participer à la construction d’usines entières.

Associé à son fils Pascal, ils mènent des travaux de prospection pour des gisements aurifères du Colorado, du Transvaal, de la Nouvelle-Zélande. Mais ce fils meurt de dysenterie le 22 juin 1898.

Si la notoriété de Jules Garnier tient de son ingéniosité scientifique et avant-gardiste, elle est aussi liée à son talent d’écrivain. Ses écrits, dont des récits de voyages, sont nombreux et diversifiés ainsi que ses articles à visée scientifique et technique, notamment pour des revues de géographie.

Après 1870, il devient même secrétaire de la Société de géographie de Paris.

Jules Garnier  est considéré comme étant à l’origine du développement industriel de la Nouvelle Calédonie.

 

 


http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jules_Garnier.jpg?uselang=fr

 

Les expressions populaires liées au nickel

Le nickel-Chrome est un alliage utilisé pour les soins dentaires et comme matériau de soudure.

Dans le langage courant, le qualificatif de « nickel » ou « nickel-chrome » évoque selon le cas, une propreté impeccable ou quelque chose qui convient parfaitement.

Les « Pieds Nickelés », héros de bandes dessinées de Louis Forton, sont des petits filous, à la fois escrocs, frimeurs et paresseux.

 

Sources documentaires :
Galerie des portraits ligériens – Association généalogique de la Loire – Page 68

http://www.jules-garnier.com/site/?_Lang=_fr

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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