Fondateur de l’Ecole de Nancy qui est fer de lance de l’Art Nouveau au début du 20e siècle, ce maître-verrier, ébéniste et céramiste a une notoriété mondiale.
Travailleur acharné, il excelle autant dans la création artistique que dans la gestion industrielle.

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Emile Gallé
Né Charles Martin Emile Gallé

le 4 mai 1846 à 18h à Nancy M.et M. 54
Selon acte n°448 AD 54 en ligne - N 1846-1847 - vue 134/631

Décédé le 23 septembre 1904 à Nancy M.et M. 54

 

Enfant de l’art et du commerce, il est l’un des pionniers de l’Art nouveau

Son père est artiste peintre et maîtrise l’art délicat de l’émail et sa mère est issue d’une lignée de négociants en faïences et cristaux. L’entreprise familiale connaît le succès. Emile est éduqué dans cette ambiance éclectique, ouverte sur de multiples sciences et savoir-faire.

Outre l’apprentissage de l’allemand, il s’initie au soufflage du verre, à l’ébénisterie ainsi qu’aux sciences naturelles dont les plantes qui l’amènent vers le dessin. Esprit curieux de tout ce qui fait la nature, il étudie les animaux et les insectes et le soir, aime lire des recueils de poésie.

Emile, en humaniste convaincu, se fait aussi ardent pionnier bâtisseur au nom de l’intérêt du peuple. C’est ainsi qu’il fait partie des fondateurs de l’Université populaire de Nancy et devient trésorier de la Ligue française pour les droits de l’homme. Il défend les Juifs de Roumanie et n’hésite pas à être parmi les premiers à défendre publiquement Alfred Dreyfus, sans se préoccuper des risques commerciaux que cela pouvait représenter pour son entreprise dans sa ville notoirement antidreyfusarde.

Créateur ardent, imaginatif et attiré par toute nouveauté, il aime appréhender et travailler la matière issue de la terre et de tout ce qui constitue la nature. C’est ainsi qu’il se place en pionnier de l’Art nouveau qui, en cette période d’industrialisation, s’inspire de la nature et de la poésie pour rendre humaine et supportable tout cette matière industrielle (cf. Hector Guimard).

Il se fait aussi précurseur en génétique et ses travaux sur le monde végétal annoncent ceux de Mendel.

 

Ma racine est au fond des bois.

C’est la devise que l’on peut lire à la porte de son atelier. La citation complète est la suivante : Nos racines sont au fond des bois, parmi les mousses, autour des sources.

De 1862 à 1871, il travaille en Allemagne, dans la Sarre, à Londres où il s’adonne au travail du verre, de la céramique et s’occupe aussi de botanique.

Lors de son séjour à Paris, il étudie les émaux et cristaux anciens et explore des techniques nouvelles pour le travail du verre, s’attachant à y reproduire la nature dans ses lignes, ses reflets, ses ombres et ses marbrures…

En 1877, il reprend l’entreprise de son père et par son travail acharné, lui donne de l’expansion.

Dès 1878, il participe à l’Exposition universelle où il obtient 4 médailles d’or. Dès lors, sa renommée est mondiale.

En 1883, il construit de vastes ateliers de faïencerie, verrerie, ébénisterie. Artistes et artisans commencent à travailler pour lui et Gallé expose souvent ses propres œuvres.

 

Une notoriété mondiale et plus de 300 artistes ou artisans travaillent pour lui.

Lors de l’Exposition universelle de 1889 qui voit se dresser la toute jeune Tour de Gustave Eiffel, il décroche le Grand prix, avec des œuvres sur le thème du patriotisme. A cette époque, on estime qu’environ 300 artistes et artisans travaillent pour lui.

Il maîtrise si bien son art, qu’il se fait inventeur de plusieurs techniques dont la marqueterie du verre.

En 1894, il ouvre une cristallerie à Nancy.

C’est l’Exposition universelle de 1900 qui couronne sa carrière avec deux grands prix et une médaille d’or.

En 1901, il crée l’Ecole de Nancy et en sera le président.

Cet établissement va devenir fer de lance de l’Art nouveau en France inspiré des formes végétales et animales. Ainsi par le fer, le verre, l’acier ou le bois, il s’agit de réintégrer la nature dans la vile matière, de mettre du beau dans les mains de tous et de faire entrer l’art dans toutes les maisons.

Couvert d’honneurs et de gloire, il devient membre, en 1902, de la Société des Beaux arts de Paris et de plusieurs sociétés savantes.

En 1904, pour l’Exposition universelle de Saint-Louis du Missouri, il réalise le Grand Foudre. Il décède d’une leucémie en septembre de la même année.

L’usine Gallé cesse sa production en 1936.


Le Grand foudre

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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