Ernest FOURNEAU
(né Ernest François Auguste FOURNEAU)
né le 4 octobre 1872 à 14h (deux heures du soir) à Biarritz P.A. 64
décédé le 5 août 1949 à Ascin
Portrait d'Ernest Fourneau par son fils Jean-Claude Fourneau
Formé à la pharmacie, il s’inspire largement des chimistes allemands
Il est né de parents hôteliers à Biarritz. A treize ans, il s’installe avec sa famille dans un palace de 150 chambres, que son père a fait construire face à la Grande Plage. Ainsi côtoyant le public de cette plage prestigieuse, il en hérite le goût des mondanités qui lui vaudra le qualificatif de « snob » quand il sera reçu ensuite dans la haute société parisienne.
Après avoir obtenu le baccalauréat avec le prix d’excellence, sur conseil d’un ami, il se décide pour une carrière scientifique et débute des études de pharmacie, après 3 ans de stage dans une pharmacie.
Diplômé pharmacien en 1898, il est pressenti par les frères Poulenc pour créer et diriger dans leur entreprise, le Service des recherches et des fabrications de chimie organique à usage thérapeutique. Auparavant, il va passer un an en Allemagne pour tirer profit de l’enseignement des plus prestigieux chimistes de l’époque. C’est lors d’une expérience audacieuse déconseillée par son maître, qu’il perd l’usage de l’œil droit suite à l’explosion d’un appareil en verre.
C’est à l’occasion de ce séjour qu’il devient un germanophile enthousiaste, tant pour la science allemande que pour ses amitiés indéfectibles.
De son mariage en 1906, naissent trois fils.
Outre les sciences, Ernest, curieux de tout, s’intéresse à la littérature, la peinture et la musique.
Découvreur du premier médicament organique de synthèse
Revenu d’Allemagne, Fourneau mesure le retard considérable que la France a pris dans les sciences notamment pour la chimie pharmaceutique. Avec les frères Poulenc, il veut remédier à cela et en 1903, prend la direction du laboratoire de recherches pharmaceutiques créé à son intention dans leur usine d’Ivry.
C’est ainsi que, dès 1903, les frères Poulenc et Fourneau déposent des brevets en France et en Allemagne sur un nouvel anesthésique local. Après quelques mois d’essais, la Stovaïne se montre bien supérieure à la Cocaïne et bientôt la remplace dans tous ses usages. Dès lors, Fourneau devient célèbre dans l’Europe entière. Mais attaché à son pays natal, il refuse le contrat mirobolant proposé par l’entreprise Bayer.
C’est ainsi que les péridurales à la Stovaïne sont pratiquées à grande échelle et grand succès pendant quarante ans.
Un des grands scientifiques de la première moitié du 20e siècle
Fourneau tient à une collaboration étroite entre recherche et industrie et des accords sont passés à son initiative entre l’Institut Pasteur et les frères Poulenc.
Tout au long de son activité, il fera toujours prévaloir son indépendance personnelle plutôt que les honneurs.
Poursuivant ses travaux de recherches, ses résultats révolutionnent le traitement des maladies nerveuses. Dans l’ensemble de ses publications entre 1904 et 1910, il jette les bases de l’arsenal médicamenteux dont on dispose aujourd’hui concernant les anesthésiques locaux, bêtabloquants, bronchodilatateurs, antihypertenseurs, relaxants musculaires et tranquillisants.
A partir de 1911, Fourneau prend la direction du laboratoire de chimie thérapeutique de l’Institut Pasteur où il restera jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Poursuivant avec succès ses travaux de recherches la plus importante de ses découvertes concerne les sulfamides.
Pendant la guerre de 39-45, Fourneau est un personnage important du milieu mondain de la collaboration ce qui lui vaudra quatre mois d’emprisonnement en 1944. Puis il reprend ses recherches jusqu’en 1946.
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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