Abbé Fouré
Né Adolphe Julien Fouéré
le 4 septembre 1839 à 6 heures du matin à Saint Thual 35 Ille-et-Vilaine
Selon acte état-civil AD35 en ligne – 10 NUM35318 553 – Saint-Thual – vue 9/14
Décédé le 10 février 1910 à Rothéneuf - Ille-et-Vilaine 35

Un curé de campagne proche des ouvriers
En treize ans, il sculpte 300 statues dans les rochers
Travaille la roche pour libérer un message pérenne. |
Un curé de campagne proche des ouvriers
Né d’un père cabaretier, il fait sa formation religieuse au petit séminaire de Saint-Méen-le-Grand puis à Rennes. Dès lors, il prend le pseudonyme de Fouré.
Ordonné prêtre en 1863, il est, jusqu’en 1877, vicaire à Paimpont où il soutient en 1866 un mouvement de grève déclenché par la perspective de l’arrêt des hauts-fourneaux. Dans ce conflit, il rencontre même – mais en vain - le propriétaire du site industriel exilé en Angleterre.
De 1877 à 1881, il est nommé vicaire à Guipry puis recteur dans plusieurs sites jusqu’en 1889.
Frappé de surdité, et malgré la pétition de ses paroissiens qui veulent le garder, il est contraint d’abandonner son ministère et de se retirer près de Saint-Malo à Rothéneuf.
En treize ans, il sculpte 300 statues dans les rochers
Dès lors, l’abbé Fouré se lance dans une œuvre gigantesque : tailler en plein air les roches granitiques surplombant la mer à Rothéneuf. Là, entre 1894 et 1907, de ses mains surgissent de nombreux bas-reliefs et plus de trois cents statues émergeant de la masse rocheuse exposée à l’érosion marine.
A l’origine polychromées, ces sculptures sont nées de l’inspiration prolixe de l’abbé Fouré qui s’intéresse beaucoup aux évènements de son temps et notamment l’actualité coloniale. En catholique militant, patriote et nationaliste, voire royaliste, il semble vouloir faire de la propagande pour évangéliser les peuples colonisés par la France.
Dans son œuvre, se trouvent aussi des saints bretons légendaires, comme Saint-Budoc et le célèbre explorateur malouin Jacques Cartier.
Dans sa maison de Rothéneuf près de la côte, il crée aussi de nombreuses sculptures en bois.
Atteint de paralysie et de difficulté d’élocution, il est contraint de cesser toute activité en 1907.
On le voit alors souvent assis dans son célèbre fauteuil dans son « Hermitage de Rothéneuf », sa maison où il s’éteint le 10 février 1910.
Son grandiose chef-d’œuvre est une curiosité encore fort appréciée qui, malgré l’érosion du vent et des embruns, restitue la mémoire de cet exceptionnel sculpteur.
Par l’originalité et l’ampleur de sa réalisation, il fait songer à Ferdinand Cheval, son contemporain.

Travaille la roche pour libérer un message pérenne.
S’astreindre à travailler la dure matière qu’est la roche, avec une intensité et une minutie calculée, est œuvre libératoire pour l’abbé Fouré.
Artisan, au service du petit peuple, il a besoin de créer dans une ambiance de forte résistance, qu’aucun obstacle ne retient.
Il affronte la roche en plein vent et s’évertue à lui donner vie pour rendre un silencieux et durable message au visiteur de toute époque.
Privé de l’audition, il parle avec ses mains volontaires et perfectionnistes pour immortaliser avec force et détermination sa pensée, face aux évènements politiques de son temps.
Pour cet artiste inspiré, amateur de grandiose, son œuvre gigantesque paraît à la mesure de son énergie métamorphosante.

Merci à Marc Brun pour m’avoir signalé cet extraordinaire sculpteur !
 (Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
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