Cette mystique vendéenne se dit investie d’une mission par le Christ. Ainsi, elle rencontre début 1917, le président de la République Raymond Poincaré pour lui demander de se convertir et d’apposer l’emblème du Sacré-Cœur sur le drapeau français.

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Claire FERCHAUD
Sœur Claire de Jésus Crucifié 
Claire Yvonne Marie Louise FERCHAUD

Née le 5 mai 1896 à 16h (sur les quatre heures du soir)
au Puy-Saint-Bonnet 79 Deux-Sèvres (commune associée à Cholet Maine-et-Loire 49 *)

 Décédée le 29 janvier 1972 à Loublande 79 Deux-Sèvres 49

 (*) Le 3 août 1973, Le Puy-Saint-Bonnet, qui appartient au département des Deux-Sèvres dans la région Poitou-Charentes, fusionne avec sa voisine Cholet. Les limites de départements et régions sont donc modifiées à cette occasion. Le Puy-Saint-Bonnet adopte le statut de commune associée et conserve pour elle-même son ancien code INSEE issu des Deux-Sèvres.
 (Source Wikipedia)

 

 

Elle demande au président d’apposer le Sacré-Cœur sur le drapeau national

A défaut de réponse, elle adresse une lettre d’avertissement à 14 généraux d’armées

Ses dires sont désavoués par le Saint-Office en 1920

Une mystique qui veut mener son pays à la victoire !

 

 

Au terme de la commémoration du centenaire de la Guerre de 1914-1918, qui connaît l’histoire de cette jeune vendéenne investie d’un message divin qu’elle délivre aux plus hautes autorités de l’Etat Français en 1917 ?

 

Elle demande au président d’apposer le Sacré-Cœur sur le drapeau national

A 21 ans, cette fille d’agriculteur rend visite au président de la République Raymond Poincaré le 16 janvier 1917. Cette rencontre a pu se faire grâce à l’intervention insistante d’un député royaliste de Vendée. Pour Claire, l’affaire est d’importance nationale car elle se dit investie d’un message du Christ relatif à la guerre qui fait rage.

Aussi, elle demande au président d’« aller dans le droit chemin qui est la civilisation chrétienne [...] de montrer le bon exemple en combattant la Franc-maçonnerie», de faire apposer l'image du Sacré-Cœur sur le drapeau national et que l’Armée française autorise le port de cet emblème sur les uniformes des soldats. De tout cela dépendra la victoire sur l'ennemi. »

Le président lui explique qu’il ne peut, à lui seul, « défaire des lois » et que l'on ne peut modifier quoi que ce soit sur le drapeau national. Il semble lui promettre de poser la question à la Chambre des députés mais il n'en fait rien.

Un second courrier de Claire daté du 1er mai 1917 reste lui aussi sans suite.


Sacré-Cœur de Jésus
, peinture de l'école portugaise, XIXe siècle.
Source Wikipedia

 

A défaut de réponse, elle adresse une lettre d’avertissement à 14 généraux d’armées

Dès l’enfance, Claire Ferchaud déclare avoir des apparitions du Christ et de la Vierge-Marie qui viennent à sa rencontre et lui délivrent des messages.

Le message de fin 1916 lui est donné lors d’une vision de Jésus lui montrant son cœur « lacéré par les péchés de l’humanité » et par l’athéisme. A Loublande, elle en parle à l’abbé Audebert.

Sans réponse de la présidence de la République, Claire adresse le 7 mai 1917, une lettre d’avertissement à 14 généraux d’armées dont Nivelle, Pétain, Lyautey, Foch…

On sait aujourd’hui que seul le général Foch consacre les forces françaises et alliées au Sacré-Cœur lors d’une cérémonie privée le 16 juillet 1918.

Indépendamment de la démarche de Claire Ferchaud, cette dévotion était déjà très présente parmi les fidèles ainsi que chez les Poilus dans les tranchées.

 

Ses dires sont désavoués par le Saint-Office en 1920

Après la fin de la guerre, Claire Ferchaud organise la vie d’une communauté de « vierges réparatrices » un temps appuyé par les autorités religieuses.

Mais le 12 mars 1920, le Saint-Office – gardien de la doctrine de l’Eglise au sein de la Curie romaine – publie un décret de désaveu des dires de Claire Ferchaud estimant que les faits de Loublande ne peuvent être approuvés. De son côté le cardinal Amette regrette de n’avoir pu découvrir une inspiration surnaturelle dans les déclarations de Claire Ferchaud.

Entrée au couvent des Rinfilières à Loublande (Deux-Sèvres), Claire Ferchaud prend le nom de Sœur Claire de Jésus Crucifié.

 

Sources documentaires :
- Wikipédia
- Colloque « Sortir de la Guerre » organisé le 11 novembre 2019 par le Musée d’Histoire du 20e siècle à Estivareilles.

 

 

Une mystique qui veut mener son pays à la victoire !

Attachée à la défense de sa Patrie, Claire Ferchaud l’est assurément par l’influence conjuguée du Taureau, de la Balance et du Bélier.

De plus, ce contexte de guerre fait un écho très fort dans sa psychologie et l’amène à vouloir être actrice pour mener son pays à la victoire. Pour cela, elle a le sang-froid et le goût du dialogue pour communiquer « ses messages » aux plus hautes instances de l’Etat.

Sa nature bâtisseuse du Taureau la conduit à créer sa communauté de « Vierges réparatrices ».

Elle porte en elle une attirance naturelle pour le mystique, la communication avec l’Invisible, dans un contexte favorable au contemplatif tourné vers le divin.

Toutefois, ses messages sont-ils vraiment surnaturels ou une simple production de l’esprit ? 

L’illusion et la construction mentale ne prennent-ils pas les devants, afin de mieux combattre pour la cause nationale ?

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

 


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