Evêque, journaliste, député, sénateur, pédagogue réputé, son nom est attaché à la défense de l’enseignement catholique. Les anticléricaux en font le héros de la chanson paillarde L’Père Dupanloup.

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Félix Philibert DUPANLOUP

Né le 3 janvier 1802 (13e jour de Nivôse, An X de la République)
À 9h du matin à Saint-Félix Haute-Savoie 74
Selon copie acte de naissance AD74

Décédé le 11 octobre 1878 à La Combe-de-Lancey Isère 38

 

 

Enfant naturel bénéficiant de protection aristocratique

Réforme le séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet

Prépare la loi Falloux favorisant l’enseignement confessionnel

S’oppose aux agnostiques, Littré, Renan, Taine

Pédagogue visionnaire

 

 

Enfant naturel bénéficiant de protection aristocratique

A l’état-civil, il est déclaré fils de Jean François Dupanloup et de Anne Dechosal, mais un mois plus tard, le citoyen Dupanloup déclare en marge de l’acte de naissance ne pas reconnaître cette paternité.

Qui était son véritable père ?

Probablement un aristocrate dont la famille apportera sa protection au jeune Dupanloup.

Installée à Paris en 1809, sa mère parvient, à force de privations à l’envoyer au collège Sainte-Barbe. Puis le jeune homme distingué par ses maîtres, étudie la grammaire, la philosophie, la théologie, avant d’être ordonné prêtre à 23 ans, en décembre 1825.

Nommé vicaire de La Madeleine, il est très vite, un pédagogue réputé, chargé de l’éducation religieuse du duc de Bordeaux puis des princes d’Orléans.

En 1834, nommé curé de Saint-Roch, il y acquiert une réputation d’orateur.

Ernest Renan écrivain, philosophe, historien, se fera souvent critique à son égard, le considérant comme un mondain auprès d’un public plus exigeant de jolies phrases que de doctrine. Ses protections aristocratiques qui le soutiennent dès le début de sa carrière, le font accepter dans tout le faubourg Saint-Germain pour son tact mondain, plutôt que sa théologie… il fallait savoir duper à la fois le monde et le ciel.

 

Réforme le séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet

Chargé du séminaire préparatoire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, qui compte deux cents élèves, Félix Dupanloup le réorganise complètement ne gardant que les murs. Il souhaite en faire un creuset où se mêleraient enfants de riches et l’élite des élèves pauvres.

Renan qui y fut élève écrit :

« La vieille maison de la rue Saint-Victor fut ainsi, pendant quelques années, la maison de France où il y eut le plus de noms historiques ou connus ; y obtenir une place pour un jeune homme était une grâce chèrement marchandée […] Pour une élite de la jeunesse cléricale, il espérait qu'il sortirait de ce mélange avec des jeunes gens du monde, soumis aux mêmes disciplines, une teinture et des habitudes plus distinguées que celles qui résultent de séminaires peuplés uniquement d'enfants pauvres et de fils de paysans. Le fait est qu'il réalisa sous ce rapport des prodiges. Composée de deux éléments en apparence inconciliables, la maison avait une parfaite unité. L'idée que le talent primait tout le reste étouffait les divisions, et, au bout de huit jours, le plus pauvre garçon débarqué de province, gauche, embarrassé, s'il faisait un bon thème ou quelques vers latins bien tournés, était l'objet de l'envie du petit millionnaire qui payait sa pension sans s'en douter. »

Avec Charles de Montalembert, journaliste, historien et homme politique, Félix Dupanloup est l’un des plus actifs défenseurs de l’enseignement catholique.

Pour mener ce combat, il quitte ses fonctions au séminaire en 1845 et il est nommé chanoine de Notre-Dame.

 


Mgr Dupanloup en 1876

 

Prépare la loi Falloux favorisant l’enseignement confessionnel

En 1848, il est membre de la commission extra-parlementaire présidée par Adolphe Thiers, en charge de rédiger ce qui deviendra la loi Falloux du 15 mars 1850.

Devenu en 1849, évêque d’Orléans, il milite pour la reconnaissance des mérites religieux de Jeanne d’Arc, canonisée en 1920. Mgr Dupanloup avait initié quarante-deux ans plus tôt son procès en béatification puis en canonisation.

 

S’oppose aux agnostiques, Littré, Renan, Taine

Elu à l’Académie française en mai 1854, il en devient le chef du parti religieux. A ce titre, il s’oppose violemment à la candidature d’Emile Littré en 1863, jugé agnostique. Pour la même raison, il s’oppose aux candidatures des philosophes Taine et Renan.

Quand Littré, à nouveau candidat, est élu à l’Académie en 1871, Dupanloup est si en colère qu’il annonce sa démission de l’Académie. L’opposition violente Littré-Dupanloup s’exprimera alors sur le terrain politique puisque tous deux sont élus députés puis sénateurs inamovibles par l’Assemblée nationale en 1875.

Auteur d’ouvrages pédagogiques et catéchétiques, Mgr Dupanloup décède en 1878.

Par l’imagination des anticléricaux, son nom est passé dans le langage populaire par la chanson paillarde L’Père Dupanloup.

Sources : wikipedia et https://books.google.fr/books?id=5zkliher7YAC&pg=PA316#v=onepage&q&f=false

 

Pédagogue visionnaire

Dupanloup a l’âme d’un leader indépendant et avant-gardiste, humaniste, avec l’esprit de service dévoué aux autres.

Homme  de devant de scène démonstratif et convaincu, il est pédagogue dans l’âme. Il sait donner de l’ampleur à son propos qui mêle rigueur et bonhomie.

Pour cet extraverti, à la fois révolutionnaire et conventionnel, la chose publique est son domaine où il s’engage avec ardeur, dévouement et souci d’occuper le terrain au nom de solides convictions qu’il défend fermement.

Il apprécie les honneurs et la reconnaissance qui est récompense légitime pour son talent qu’il veille à améliorer. C’est ainsi que la charge d’évêque, le rôle de député puis de sénateur lui conviennent parfaitement. Tout comme son élection à l’Académie française, qu’il apprécie comme une reconnaissance légitime.

Méthodique, exigeant et organisé, il met son esprit idéaliste au service des autres et notamment des plus humbles, tout en ménageant les usages conventionnels.

 

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 


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