Archéologie et exploration unissent ce couple original au destin fabuleux entre Orient, Maroc et Espagne.

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Jane DIEULAFOY
née Jeanne Paule Henriette Rachel MAGRE épouse de Marcel DIEULAFOY

Née le 29 juin 1851 à 21h (9h du soir) à Toulouse Haute-Garonne 31
Source AD31 en ligne via Marc Brun – acte n°1254 – 1 E 373 – vue 159

 Décédée le 25 mai 1916 au château de Langlade à Pompertuzat 31 Haute-Garonne

 et

 Auguste Marcel DIEULAFOY

né le 3 août 1844 à 1h du matin à Toulouse 31 Haute-Garonne
Selon acte n°1339 – Archives de Toulouse en ligne – 1 E 352 – vue 171

 Décédé le 25 février 1920 à Paris

 

 

 

Jane, exploratrice travestie

Parlant persan, cette intrépide est anthropologue, écrivain, photographe…

Célébrité pour les Dieulafoy avec leurs vestiges perses installés au Louvre

Enfants de négociants, unis pour le meilleur de l’archéologie

Une passion commune pour l’exploration humaniste

 

 

Jane, exploratrice travestie

Deux Français cheminent à dos de cheval, à travers la Perse (actuel Iran) en direction de Suse, en 1885. L’un se nomme Marcel Dieulafoy, archéologue mandaté par le gouvernement français pour faire des fouilles dans cette ancienne capitale de l’Empire perse.

Son compagnon, petit, agile, portant fusil à l’épaule et coiffé du casque colonial sur des cheveux coupés courts, est vêtu d’un pantalon et chaussé de bottes. Quoi de plus naturel !

Mais il s’agit d’une femme, Jane, l’épouse de Marcel.

Indomptable de nature, elle fait fi des conventions de l’époque.

Déjà en 1870, elle s’accoutre de l’uniforme de franc-tireur lors de la guerre franco-prussienne, pour accompagner son mari engagé comme capitaine du génie.

Pour braver l’interdiction faite aux femmes de porter des vêtements masculins (ordonnance abrogée en 2013 !), Jane obtient de la Préfecture de police une permission de travestissement pour pouvoir s’habiller en homme.

Ces vêtements masculins, plus adaptés que ceux des femmes pour ce type d’expédition, lui permettent aussi de passer inaperçue dans les pays islamiques, dont l’art et la culture passionnent le couple Dieulafoy.

Même un riche marchand du bazar d’Ispahan félicite Marcel Dieulafoy sur la ressemblance de son « fils » avec lui. Jane trompe si bien son monde que, des voleurs au souverain persan, personne ne la croit quand elle révèle sa véritable nature.

 

Parlant persan, cette intrépide est anthropologue, écrivain, photographe…

Marcel, ingénieur en charge des monuments historiques de Toulouse, a pour supérieur Viollet-le-Duc, architecte passionné d’art médiéval. Encouragé à enquêter sur les relations entre l’art antique du Proche-Orient et l’art islamique médiéval, Marcel quitte son poste pour se lancer dans une carrière archéologique.

C’est cet intérêt qui conduit le couple Dieulafoy sur le chemin de Suse.

Passionnée de voyages et d’explorations, Jane et son mari visitent l’Égypte et le Maroc entre 1873 et 1878.


Chapiteau d’une colonne du palais de Darius Ier excavé par Dieulafoy et exposé au Louvre

 

Le premier voyage en Perse du couple Dieulafoy date de 1881. Embarqués à Marseille, ils parviennent en Perse à travers la Grèce, la mer Noire et l’Azerbaïdjan. Ils voyagent à cheval et sans escorte jusqu’à Suse où ils arrivent en janvier 1882.

Déguisée en homme, Jane échappe au scandale qu’aurait provoqué la présence d’une cavalière non voilée.

Intrépide au possible, elle affronte scorpions, tarentules, moustiques, poux et fièvre. Une fois, elle parcourt seule à cheval et de nuit une centaine de kilomètres jusqu’à Téhéran, en quête d’un médecin pour soigner Marcel.

Douée pour la photographie, en pionnière, elle prend des photos des villes, de leurs habitants et en particulier des femmes persanes.

Parlant persan, Jane tient un journal où figurent les découvertes archéologiques du couple mais aussi les observations sur la société persane, sur les rencontres avec les autorités du pays.

Son habitude de s’habiller en homme, lui permet de s’intégrer partout et notamment dans les caravansérails où marchands, pèlerins et leurs montures, trouvent à s’héberger le long des routes et dans les villes à la façon de nos relais de poste de l’époque.

Pour l’anthropologue qu’elle est, ce sont autant d’occasions de descriptions, d’anecdotes et de rappels historiques.

Les observations de Jane Dieulafoy seront publiées dans la revue Le Tour du monde de 1883 à 1886, puis aux éditions Hachette ainsi que dans son livre Une amazone en Orient.

Auteure de plusieurs romans et nouvelles, elle contribue à créer ce qui deviendra le Prix Femina.

 


Gravure de la citadelle de Véramine d’après une photo de Jane Dieulafoy

 

Célébrité pour les Dieulafoy avec leurs vestiges perses installés au Louvre

Les recherches archéologiques mettent à jour la frise vernissée des lions, décorant le palais de Darius Ier (522-486 av.J.C.). Dès lors Jane est chargée de diriger les fouilles dans cette zone où bientôt apparaît la célèbre frise des Archers que plus de 30 mulets et 40 chameaux transportent jusqu’au bateau, direction la France.

Une fois à Paris, Jane conduit la restauration et la mise en place des frises au Louvre. Le couple Dieulafoy devient célèbre avec l’inauguration de la salle perse du musée (Galerie Dieulafoy) le 20 octobre 1886 par Sadi Carnot président de la République qui décore Jane de la Légion d’honneur pour sa contribution aux fouilles de Suse.

Dès lors, le couple s’intéresse à l’Espagne, cet autre Orient, qu’ils visitent 23 fois entre 1888 et 1914.

Puis en 1914, direction Rabat au Maroc où Jane accompagne Marcel qui y est envoyé en tant que colonel du Génie.

Jane y dirige les travaux de déblaiement de la mosquée Hassan.

 

Enfants de négociants, unis pour le meilleur de l’archéologie

Fille de négociants aisés de Toulouse, Jane, douée pour la peinture et le dessin, reçoit une éducation classique dans le couvent de l’Assomption à Auteuil jusqu’à l’âge de 18 ans.

A sa sortie du couvent, elle rencontre Marcel Dieulafoy, polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées. Il est lui aussi fils de négociant et frère cadet du médecin Paul Delafoy.

Affecté en Algérie pour son 1er poste en 1868, Marcel y découvre à la fois l’Orient et les antiquités qui détermineront sa carrière.

En 1870, il épouse Jane qui à ses côtés devient archéologue et l’accompagne dans ses voyages.

Jane révèle alors une débrouillardise et une polyvalence étonnantes puisqu’elle est tout à la fois exploratrice, traductrice, écrivaine, journaliste et même militaire…

Après son veuvage en 1916, Marcel Dieulafoy, le bien nommé, s’intéresse aux études bibliques.

 


Plaque au n°12 rue Chardin à Paris 16e – Résidence de Marcel et Jane Dieulafoy
qui en ont fait don à cette société ancêtre de la Croix-Rouge

 

 

Sources documentaires :

https://www.histoire-et-civilisations.com/thematiques/epoque-contemporaine/jane-dieulafoy-lexploratrice-travestie-70119.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Dieulafoy

 

 

Une passion commune pour l’exploration humaniste

Explorer la Terre en surface et dans les profondeurs convient à Jane habitée par un égal intérêt pour la science et le jamais vu ! (Asc. Capricorne + amas Taureau Saturne/Uranus/Pluton/Mars).

On peut dire à son propos qu’en humaniste elle est bâtisseuse exploratrice de l’histoire.

Déterminée dans ses choix, elle reste solide et téméraire face aux obstacles du chemin.

L’œil photographe lui vient du Cancer (allié au Taureau) qui aime conserver ainsi par l’image l’histoire des hommes et des lieux au fil de ses vagabondages.

Volontiers bavard, le Cancer Jane se met à apprendre le perse pour établir d’authentiques contacts et combler une curiosité de concierge. (cf. sa visite des caravansérails)

Pour cette originale dans l’âme, qu’importe l’habit pourvu qu’elle puisse explorer et voyager à sa guise. Aussi se travestir en homme lui a été aisé afin d’assouvir sa quête de scientifique humaniste.

L’harmonieuse entente homme-femme présent chez Jane et Marcel a permis à ce couple une heureuse collaboration.

Voyager, explorer, découvrir plaisent à Marcel qui aime mettre en lumière tout ce qui fait le patrimoine humain (Lion-Gémeaux).

Comme Jane, il est un humaniste chercheur, indépendant, hors normes et il apporte à son épouse le feu nécessaire à la mise en valeur de leurs travaux d’archéologues.

Ainsi quand leurs vestiges perses sont exposés au Louvre, il en éprouve une légitime fierté.

Entre terre et feu leur passion commune pour l’exploration humaniste a ouvert la porte du monde vers les mystères de l’Orient.

 

Quel extraordinaire parcours de vie au service de l’archéologie !

 

 

Merci à Marc Brun pour ce signalement.

 

 

Jane DIEULAFOY

 

Marcel DIEULAFOY

 
(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

En astrologie, qu’est-ce qui prédispose à devenir scientifique ?

Pour en savoir plus consulter le lien :

https://www.janinetissot.com/2020/04/17/les-scientifiques/

 

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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