Des petits cafés chantants parisiens aux scènes internationales, cette actrice chanteuse devenue star du music hall, séduit un large public et même le roi du Portugal.

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Gaby DESLYS
Née Marie Elise Gabrielle CAIRE dite…

Le 4 novembre 1881 à 17h à Marseille 13 Bouches-du-Rhône
Selon acte n°667 – AD13 en ligne – vue 17/83

 Décédée le 11 février 1920 à Paris 16e

 

 

En une décennie, la voilà star du Music-hall

Le roi et la comédienne : un amour contrarié par l’opinion publique

Sa « danse de l’ours » inaugure le stiptease

Investir la scène des variétés pour la popularité et la réussite

 

 

En une décennie, la voilà star du Music-hall

« En moins de dix ans, cette petite Marseillaise, inconnue de tous, va devenir l’artiste de music-hall la plus célèbre et la mieux payée de son temps ».

Fille d’un négociant prospère en tissus, elle fréquente le conservatoire de Marseille où elle obtient un 1er prix de solfège et un 2e prix de chant.

A peine âgée de 19 ans, la voilà partie tenter sa chance à Paris lors de l’Exposition universelle de 1900. Ses débuts sur scène comme figurante sont discrets dans les cafés-concerts et salles de spectacle dont le Parisiana.

Formée à la danse et au chant tout en jouant dans différentes pièces, elle gravit sans relâche les marches vers la célébrité. Invitée en Angleterre en 1906, elle y rencontre immédiatement un énorme succès.

Rentrée à Paris en mars 1907, avec une petite fortune en poche, elle achète un hôtel particulier au 3, rue Henri-de-Bornier.

 

Le roi et la comédienne : un amour contrarié par l’opinion publique

Le Moulin Rouge l’accueille sur sa scène en mars 1908 dans la revue Son altesse l’amour. Un titre de spectacle prémonitoire puisque le roi du Portugal - Manuel de Bragance - venu à Paris en novembre 1909, devient l’amant de l’artiste. Il la couvre de bijoux et l’installe dans un palais au Portugal dès début 1910.

Cette liaison même tenue discrète, suscite force commentaires qui obligent Gaby Deslys à rentrer à Paris puis à Londres où elle joue dans la pièce Les Caprices de Suzette. Là, le roi du Portugal venu assister aux obsèques du roi Édouard VII en profite pour revoir Gaby Deslys, en mai 2010.

Une fois rentré au Portugal et retiré à Boussaco, le souverain y fait revenir l’élue de son cœur et héberge sa Belle dans le château au Bois dormant !

Mais là encore, le qu’en-dira t’on désapprouve cette présence et la comédienne doit quitter le Portugal pour rentrer à Paris fin août 1910.

De son côté, le souverain, qui sera le dernier du Portugal, abdique et se réfugie en Angleterre car le pouvoir royal était contesté depuis longtemps dans son pays.


Gaby Deslys à New York en 1911.

 

En novembre 1910, Gaby Deslys devenue star internationale, prépare une pièce avec Maurice Chevalier mais la maladie l’empêche de jouer le rôle avec lui.

Après un court séjour aux États-Unis en 1911, elle reprend au théâtre des Capucines, la revue Le Midi bouge qui, dès la première le 6 avril 1911, déclenche un immense succès.

Invitée aux États-Unis, ses toilettes extravagantes sans cesse renouvelées, ses bijoux, ses animaux de compagnie et une publicité bien orchestrée, font d’elle l’ambassadrice du charme parisien à partir de septembre 1911.

 


Gaby Deslys sur l'affiche du film muet Her Triumph, 1915

 

Sa « danse de l’ours » inaugure le stiptease

Rentrée en Europe en janvier 1912 avec le chorégraphe et danseur américain Harry Pilcer, elle débarque à Liverpool, puis se rend à Londres et Paris.

Elle profite de la traversée de l’Atlantique pour mettre au point une chorégraphie qui entre dans l’histoire le 2 février 1912 : La Danse de l’ours qui fait un triomphe. Il s’agit d’un effeuillage qui la laisse quasiment nue (en réalité revêtue d’un collant couleur chair) qui préfigure le striptease.

De Vienne à Paris, puis en Angleterre, le couple Pilcer-Deslys enchaîne les spectacles et l’argent rentre puisqu’à son retour des États-Unis, la star achète un immeuble de six étages à Paris 16e.

En octobre 1917, Gaby Deslys vedette de la revue Laissez-les tomber, relance le Casino de Paris acheté par Léon Volterra. La Belle Époque s’achève quand arrive le triomphe des rythmes américains avec les frères Pilcer sur fond de jazz-band.

C’est l’ambiance qui règne quand la star inaugure sur la scène du Casino de Paris, la traditionnelle descente de l’escalier reprise ensuite par Mistinguett et Cécile Sorel.

Pendant la Première Guerre mondiale, Gaby Deslys s’investit aussi comme espionne pour le gouvernement français.

Épuisée par le rythme effréné de ses tournées, elle est contrainte au repos dans sa ville natale où elle achète une somptueuse villa.

Fin 1919, Gaby Deslys se rend en Italie puis à New York pour signer des contrats pour le tournage de plusieurs films.

Mais elle décède à 39 ans, le 11 février 1920 à Paris des suites de la grippe espagnole.

 


Deslys et Pilcer dansant la Gaby Glide v.1913

 

 

Investir la scène des variétés pour la popularité et la réussite

Réussir sur scène pourrait résumer la nature de Gaby Deslys.

Elle a pour elle la stratégie ingénieuse du Scorpion fan de déguisement et aussi le sens terrien du Taureau travailleur et habile en affaires.

Se mettre en scène publique pour une ambiance festive et populaire correspond à ses talents de novatrice indépendante et chanceuse, dotée d’une grande capacité de travail.

Créative et inspirée, elle inaugure, entre autres, striptease et descente du grand escalier, autant de nouveautés qui font vibrer les foules et attirent le succès.

La possessivité Taureau et son sens gestionnaire lui dictent d’investir dans l’immobilier la fortune qu’elle attire naturellement, même si côté sentiments, l’amour est plus difficile à garder durablement.

Voici un bref clin d’œil à cette talentueuse comédienne qui, en une courte vie, a marqué le music-hall de la Belle Époque.

 

Merci à Marc Brun de m’avoir signalé cette grande dame du music-hall tombée dans l’oubli.

 

 


(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

 


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