La plus célèbre femme à barbe…

 

Clémentine DELAIT (née CLATTEAUX)

Née le 5 mars 1865 à 20 heures (huit heures du soir) à Chaumousey Vosges 88
selon acte n°8

Décédée le 19 avril 1939 à 15 heures à Epinal 88 Vosges selon acte n°168

 

 

 

«J'avais une barbe magnifique, frisée, fournie qui s'épanouissait en double panache » «Comment ma barbe m'a poussé, je l'ignore ? Mais je peux vous assurer qu'à 18 ans, ma lèvre supérieure s'agrémentait déjà d'un duvet prometteur qui soulignait agréablement mon teint de brune »

Voilà ce qu’écrivait Clémentine dans un cahier d’écolier, à l’encre violette dans un style truculent et sans complexe. En outre, des photos spectaculaires et coupures de presse agrémentent ses mémoires.

Née de parents agriculteurs, elle épouse le 25 avril 1885, Paul Delait, boulanger à Thaon les Vosges et le couple s’installe dans cette ville.

A cette époque, Clémentine se fait raser chez le barbier son voisin une fois par semaine.

Mr Delait, souffrant de rhumatisme, la boulangerie est vendue et en 1892, Clémentine ouvre un café tout à côté.

La rencontre d’une autre femme à barbe , un jour de Pentecôte 1900 à la foire de Nancy, un pari de 500 francs, tenu par un client dans le café familial, entraînent sa décision : elle décide de ne plus se raser.

 

Habile en commerce, en publicité et en communication

Dès lors, il y a affluence dans le café pour voir cette femme à la pilosité exceptionnelle. De plus avec son poids respectable (100 kg à 40 ans, elle fait facilement le coup de poing. Le chiffre d’affaires est prospère et en commerçante avisée, Clémentine rebaptise son café « Le café de la Femme à Barbe ».

Mais elle n’en reste pas là et fait imprimer plus de 40 modèles différents des cartes postales la représentant dans différentes activités.

 La confection d’une série de ces cartes est confiée à un éditeur parisien (A. Breger frères).

Clémentine Delait ne manque aucune occasion de faire commerce de son étonnante physionomie et fait même imprimer sur certaines cartes postales « Exiger le cachet de Mme Delait ». Les affaires vont bon train.

 

Dévouée aux malheureux et bonne mère, elle se montre aussi habile pour accroître sa notoriété publique jusqu’à sa retraite en 1934

Pendant la Grande Guerre, elle s’illustre comme « dame de secours » auprès de la Croix-Rouge et sa renommée est grande.

Le cirque Barnum la sollicite pour s’exhiber aux Etats-Unis, et lui propose un contrat d’un milliard de centimes. Mais Clémentine décide de demeurer auprès de son mari malade avec qui elle adopte une fillette orpheline.

Le café est vendu en 1922 et le couple s’installe à Plombières pour soigner Mr Delait. Elle y ouvre une boutique de lingerie fine et de dentelles. Dans cette ville thermale très prisée par les notables de l’époque, elle rencontre ainsi le shah de Perse, le roi d’Espagne…

Devenue veuve en 1928, Clémentine et sa fille reviennent à Thaon les Vosges pour ouvrir un nouveau café en 1930. Dès lors, pendant quatre ans, elles  acceptent des tournées où elle voyage avec « son enfant chérie ».

Paris, Vichy où se déroule sur l’hippodrome le Prix de la Femme à Barbe, les Pays-Bas et l’Angleterre ont également la visite de Clémentine. A Epinal, elle n’hésite pas à se faire photographier dans la cage aux fauves d'un cirque !  La femme à barbe prend sa retraite en 1934 pour vivre chez sa fille à Epinal. 

Décédée le 19 avril 1939 et est inhumée au cimetière de Thaon-les-Vosges. 

 

 

Clémentine DELAIT

 
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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