Ce patronyme est synonyme de spiritueux et liqueurs. La modeste distillerie, fondée par Eugène Cusenier en 1858, prospère pour devenir une puissante maison. Puis son frère, Elisée Cusenier, en fait un des fleurons du commerce français à l’étranger, fin du 19e siècle.

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Eugène CUSENIER

Né le 15 octobre 1832 à deux heures du matin à Etalans  25-Doubs
Selon acte Archives municipales d’Etalans

Décédé le 13 avril 1894 à Paris

 

et

 

Elisée CUSENIER

Né 26 avril 1851 à six heures du matin à Etalans 25-Doubs
Selon acte Archives municipales d’Etalans

Décédé le 17 novembre 1928 à Besançon Doubs 25

 

 

 

Eugène Cusenier révolutionne la fabrication des liqueurs

François-Xavier Cusenier, à la naissance de son fils aîné Eugène en 1832, exerce la profession de cultivateur et, quand dix-neuf ans plus tard, il déclare la naissance d’un autre fils Elisée, il est noté aubergiste à Etalans.

En 1858, Eugène a 26 ans et il fait ses débuts dans la distillerie d’absinthe à Ornans. Il n’a que de modestes moyens financiers, mais il a du flair, un génie de novateur et le sens de la réussite.

Dans un marché en pleine expansion, il se montre vite un habile précurseur ; il perfectionne la distillation afin de produire des liqueurs subtiles et raffinées qui séduisent le public. En effet, il est le premier à appliquer toutes les ressources de la science et de l’art à la distillation de spiritueux, dans une époque où on les fabriquait encore selon la routine et les formules empiriques. 

Son dynamisme, sa probité et son don pour l’alchimie raffinée ne tardent pas à lui ouvrir la voie du développement et d’un prodigieux succès.

Eugène Cusenier apporte un soin particulier à son personnel : paiement du salaire à l’employé malade, le faisant soigner à ses frais, et distribuant gratuitement diverses consommations, en cours de journée, afin d’éviter la tentation de détournement.


L'usine du boulevard Voltaire à Paris, à la fin des années 1870 (gravure d'époque)

 

Pour suivre le développement, Eugène installe, en 1871 une usine boulevard Voltaire, pour répondre à la consommation parisienne. Ce lieu devient le siège de la société et aussi un magasin de vente en 1878.

On fabrique sur place des spiritueux et des liqueurs, mais aussi des sirops, des grogs, des punchs, et même de l'eau de Cologne et de l'eau de mélisse. 

 

Elisée en fait une puissante entreprise à la renommée internationale

 
Buste édifié à Besançon en reconnaissance à Elisée Cusenier,
bienfaiteur des pauvres

 

Elisée, son jeune frère collabore à l’œuvre commune et y apporte son précieux concours. Grand travailleur, doué d’une remarquable intelligence des affaires, il développe la distillerie familiale.

Quand Eugène, comblé d’honneurs, décède en 1894, Elisée prend le rôle prépondérant dans cette entreprise où collaborent, notamment, ses frères Jules et Valentin ainsi que divers membres de la famille.

Devenu directeur général, il accroît la vitalité de cette vaste entreprise qui s’étend à travers le monde. On lui doit la création des usines de Marseille et de Buenos-Aires, entre autres. A ce titre, elle est un des fleurons du commerce français international de cette fin du 19e siècle.

Pour se protéger des ligues antialcooliques, il invente, en 1896, l’Absinthe bienfaisante : l’Absinthe Oxygénée, où il a remplacé les plantes suspectes de sa recette par des plantes apaisantes. Jusqu’en 1905, de nombreux dessins humoristiques en vantent les bienfaits : judicieuse publicité qui intrigue, fait jaser et rassure les crédules…

 

 

 

Elisée a l’honneur d’être choisi par ses pairs comme président du jury international des récompenses à l’Exposition universelle de 1900, et nommé par le gouvernement membre de la commission extra-parlementaire des alcools.

Elisée, chef d’entreprise hors pair à la réussite enviable, est aussi un grand philanthrope. En effet, il se révèle un donateur aussi généreux que foncièrement discret, soutenant bien des infortunes par ses bonnes œuvres enveloppées de silence.

Devenu maire d’Etalans, Elisée Cusenier joue un rôle déterminant pour faire évoluer et métamorphoser l’agriculture de sa région d’origine, notamment par l’amélioration des cultures, le défrichement, l’emploi de l’engrais chimique. Son travail vaut exemple pour la Société d’Agriculture du Doubs, dont il est le président pendant une vingtaine d’années.

Avant son décès en 1928, il cède sa considérable fortune aux établissements de bienfaisance de Besançon et à l’hôpital d’Ornans.

 

 

Eugène Cusenier

 

Elisée Cusenier

 
(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)

 

Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne

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