Ce Dominicain futuriste, artiste et théoricien de l’art, est l’un des principaux acteurs du renouveau de l’art sacré en France après la Seconde Guerre mondiale

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Révérend Père Marie Alain COUTURIER
(né Pierre Charles Marie COUTURIER)

né le 15 novembre 1897 à 8 h du matin à Montbrison Loire 42

décédé le 9 février 1954 à 4h30 à Paris 14e


Qui travaille pour Dieu doit tendre à dépasser les hommes.
Si ce dépassement est véritable, un jour vient où ils suivent et montent, s'exaltent à leur tour (1951)

 

 

Fils de meuniers, l’art et la peinture le passionnent davantage que l’école

Son père est minotier et sa mère est fille de meunier et, dans la demeure familiale sise au lieudit Estiallet, habitation et moulin ne font qu’un. Si on y travaille le blé on y cultive aussi l’esprit, les nouveautés ainsi que l’art de la musique et de la peinture. Pierre étudie au petit séminaire de Montbrison, l’Institution Victor de Laprade, et jusqu’en troisième il passe pour un élève distrait et indiscipliné :

Vous serez le déshonneur de votre famille ; vous périrez sur l’échafaud… lui dit un jour son directeur spirituel.

A 19 ans, il est mobilisé dans l’artillerie pour la Grande Guerre, mais grièvement blessé à un pied, il est réformé. Il peut dès lors se consacrer à sa passion : la peinture. Sur conseil du sculpteur Bartholomé proche de la famille, il s’établit à Paris et s’inscrit à la célèbre école de peinture de Montparnasse.

 

Devenu prêtre dominicain en 1930, son talent de peintre se développe au cours de sa vie religieuse

Se sentant appelé au service exclusif de Dieu, il entre au noviciat des dominicains à Amiens, puis est ordonné prêtre en 1930, sous les prénoms de Marie Alain. Il est envoyé à Rome, mais comme le climat le rend malade, il passe trois ans en Savoie à Sallanches.

Puis de retour dans son Forez natal en 1933, il décore, avec l’aide de son ami Pierre Dubois, une fresque de 55 m2, dans la chapelle du séminaire de Montbrison.

Il fonde en 1935, la revue Art Sacré destinée à former le goût du clergé.

En 1939, il est chargé de diriger la décoration de l’église du plateau d’Assy. Il y trouve la première grande occasion de réunir l’art et la foi. Ce sera aussi le cas à Audincourt et Vence.

Pour ce religieux, tout art véritable est sacré. C’est donc aux plus grands artistes de son temps que le père Couturier fait appel pour décorer l’église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d’Assy : Pierre Bonnard, Fernand Léger, Jean Lurçat, Germaine Richier, Georges Rouault, Jean Bazaine, Henri Matisse, Georges Braque, Marc Chagall, entre autres.


Cliché Jo Barou fresque chapelle du petit séminaire de Montbrison

 

Œuvrant pour un renouveau de l’Art Sacré, il côtoie les plus grands noms de la peinture

Le Père Couturier noue des liens durables et solides avec tous les grands artistes de son époque.

Lors du désastre de 1940, il  se trouve à New York et va demeurer sur le continent américain jusqu’en 1945. Il est professeur à Montréal, puis à Baltimore et aussi à New York. Cette période de sa vie est riche en rencontres du milieu littéraire et artistique (Salvador Dali, Julien Green…)

Il y participe à la création de l’Institut Français d’Art moderne.

De retour en France, il milite pour l’art sacré contemporain, malgré les polémiques et controverses nées de sa conception de l’art sacré contemporain qui, par sa liberté et son audace, rompt avec l’académisme. Il dénonce l’ignorance de l’Eglise à l’égard des artistes.

En 1948, sa rencontre avec Matisse est le début d’une longue amitié.

En 1950, dans un article intitulé « Aux grands hommes les grandes choses », il s'indigne que :

Cent vingt églises ont pu être bâties autour de Paris sans qu'un seul des grands architectes français, respectés du monde entier, ait été seulement consulté. Il vaut mieux, estime-t-il, s'adresser à des hommes de génie sans la foi qu'à des croyants sans talent.

Ainsi, pour le bouillonnant dominicain, il importe de faire appel aux forces vives de la création. Ses positions courageuses et novatrices visent à restaurer le goût des gens et leur sens poétique.

 


Vocation de saint Louis de Gonzague – cliché Jo Barou

 

Peintre d’avant-garde, il excelle aussi dans l’art du vitrail et dans l’écriture

Il brosse de magnifiques fresques tant en France qu’en Belgique (Sacré-Cœur de Namur), Suède, Amérique. Il excelle aussi dans l’art du vitrail, notamment à la chapelle des Dominicaines à Vence et pour deux des vitraux modernes de Notre-Dame-de-Paris. Ces derniers déclenchent une violente polémique dans les milieux artistiques. Il participe avec Le Corbusier au projet de basilique souterraine de la Sainte-Baume

Il laisse deux ouvrages : Art et Catholicisme paru en 1941 et Chroniques paru en 1945 ainsi que de nombreux écrits sous forme d’articles et de notes personnelles rassemblées dans des ouvrages dont le premier paru en 1984, s’intitule : La Vérité blessée.

 

Une rue de sa ville natale honore le nom de ce Révérend Père. Conduisant à sa maison natale, elle est proche du Vizézy qui animait le moulin familial dans un quartier calme et reposant, bien choisi pour évoquer la mémoire de cet homme dont le peintre Braque disait : Chez lui tout était amour !

 

Parlant de son pays natal, il écrira :

C'est un pays que j'aime trop pour avoir encore envie de le peindre. Il me suffit de le regarder…

 

Source documentaire : http://forezhistoire.free.fr/pierre-couturier.html




(
Logiciel AUREAS AstroPC Paris)


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