Lucie COUTAZ Née Lucie COUTAZ-REPLAND
Le 9 mai 1899 à 9h du matin à Grenoble Isère 38 Selon acte n°437 – AD38 en ligne – 9NUM/5 E 186/24/357 – vue 82/262
Décédée le 16 mai 1982 à Charenton-le-Pont Val-de-Marne 94
« Miraculeusement guérie » à Lourdes…
Parlant trop fort… et avec un chapeau enfoncé sur le nez…
1945, elle monte à Paris appelée par son mentor
Une tâche écrasante pour Lucie… un abbé médiatisé et souvent absent…
Femme de feu, conquérante dans l’ombre du médiatique abbé
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Emmaüs lui doit tout ?
On dit qu'il n'y aurait pas eu Emmaüs sans Lucie Coutaz -la cofondatrice-. Mais moi, je crois même qu'il n’y aurait peut-être pas eu d'abbé Pierre.
Déclare Olivier Gorce co-scénariste du film L'Abbé Pierre : Une vie de combats sorti en 2023.
En mars 1943, la guerre fait se rencontrer l’active résistante de 44 ans Lucie Coutaz, avec un ardent vicaire trentenaire, venu chercher des faux papiers pour faire passer en Suisse des Juifs venus frapper à la porte de son presbytère de Grenoble.
De ce rendez-vous du destin naîtra le mouvement Emmaüs dont l’abbé Pierre deviendra la figure emblématique et Lucie Coutaz, pilier de l’ombre, en sera l’indispensable organisatrice de terrain.
Pendant près de 40 années et jusqu’à sa mort en 1982, cette femme d’autorité sera à la fois gestionnaire d’Emmaüs et soutien dévoué à son célèbre porte-parole à soutane.
On dit qu’elle savait faire rempart autour de « SON » jeune abbé quand les femmes tournaient autour de ce glorieux, fringuant et bel homme d’église capable d’être rapidement charmé.
Elle chasse les mouches disait alors en souriant l’icône d’Emmaüs.
« Miraculeusement guérie » à Lourdes…
Avant d’œuvrer dans le sillage de l’abbé, Lucie Coutaz, fille d’un chef cantonnier et d’une cuisinière travaille dès 16 ans comme secrétaire dans les pâtes alimentaires d’abord chez Lustucru puis chez Cartier-Million. Des douleurs dorsales et une paralysie la contraignent à être alitée avec pour diagnostic de son médecin : le Mal de Pott, maladie incurable.
C’est en désespoir de cause qu’à l’âge de 22 ans, elle se rend à Lourdes en 1921. Revenue guérie, « le miracle » n’est pas homologué car son médecin-traitant refuse de témoigner devant la commission chargée de l’enquête.
Cependant ce « miracle » non homologué la conforte dans sa foi. Reprenant son emploi de secrétaire, elle devient responsable permanente des syndicats CFTC de l’Isère puis reprend la tête des syndicats chrétiens de Grenoble.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, on retrouve cette femme d’action dans le rôle d’assistante sociale.
À la Libération, Lucie Coutaz et Henry Grouès -futur abbé Pierre- seront décorés de la Croix de Guerre par le gouvernement provisoire de la République française pour leurs actions de Résistance.
Parlant trop fort… et avec un chapeau enfoncé sur le nez…
Lucie relate ainsi sa première rencontre avec le résistant Henri Grouès, un jour de 1943 :
Un jour, je l’ai vu arriver avec son grand chapeau enfoncé sur le nez. Il m’a dit qu’il voulait me voir. Comme il parlait à trop haute voix, je l’ai tout de suite fait passer dans l’arrière-boutique… Il faisait un bulletin pour les jeunes qui avaient pris le maquis et il venait me demander si je pouvais l’aider. Je lui ai dit de revenir le soir à la maison où il serait plus facile de parler.
Revenu le soir-même avec un autre résistant « petit Louis », ce dernier en partant déclare : Père, vous cherchiez une secrétaire, je crois bien que vous l’avez trouvée.
Ainsi débute une collaboration de près de 40 années qui durera jusqu’à la mort de Lucie le 16 mai 1982, dans l’appartement de l’abbé Pierre qui, en compagnie de son secrétaire-photographe Roger Dick, veillait sa compagne de route devenue paralysée.
1945, elle monte à Paris appelée par son mentor
Après un exil en Afrique du Nord pour fuir la Gestapo, l’abbé nommé à Paris aumônier de la Maison du Marin, demande à Lucie de le rejoindre en 1945. Une semaine de réflexion suffit à Mlle Coutaz pour consentir à quitter sa ville natale qu’elle aime beaucoup afin de rejoindre un abbé très attachant aussi.
Arrivée à la Maison du Marin, Lucie s’accommode mal des fréquentes absences de son curé occupé par des séries de conférences. L’ayant laissée deux mois sans nouvelles, il réapparaît pour lui annoncer son projet de se faire élire député. Aussitôt Lucie lui réplique : Je rentre chez moi !
Finalement, elle fera avec lui sa première campagne électorale.
Sollicitée par son mentor, pour l’aider dans son projet Emmaüs d’aide aux exclus et sans-logis, Lucie en devient très vite cofondatrice et directrice dès 1954.
Lucie Coutaz et l’abbé Pierre
Une tâche écrasante pour Lucie… un abbé médiatisé et souvent absent…
Le glacial hiver 1954 met l’abbé Pierre sous les feux de l’actualité à la suite de son cri d’alarme radiophonique pour aider les sans-abris. Cet appel suscite un afflux massif de dons et fait connaître aux Français le Mouvement Emmaüs.
L’écho populaire est considérable. Mais l’abbé surbooké par les multiples conférences et voyages en tombe malade. Et pendant plusieurs années, c’est sur Lucie Coutaz que repose la responsabilité quotidienne tant des communautés de compagnons que des différents centres d’hébergements que le religieux a créés.
Face à cette tâche écrasante et en l’absence de son abbé, Lucie la terreur tient bon, malgré les conflits.
Il est une anecdote célèbre dans le mouvement Emmaüs et qui témoigne de sa force de caractère :
…en l'absence de l'abbé Pierre, il y avait eu un incendie dans la première communauté. Lorsqu'il rentre, il entend des compagnons rentrant d'avoir été boire un verre avec les pompiers : « La Coutaz, pour une emmerdeuse, c'est une emmerdeuse, mais pour un mec, c'est un mec !
Son autorité n’ayant d’égale que sa discrétion, Lucie Coutaz ne laisse aucune trace écrite sur elle-même. Sa seule prise de parole publique sera dans un livre écrit à la demande de la revue Témoins paru en 1970 et réédité en 1988 : « Quarante ans avec l’abbé Pierre » où elle parle exclusivement de lui.
À la lumière des récentes accusations d’agressions sexuelles portées à l’encontre de l’abbé Pierre, quelle a été la réalité de sa vie privée avec Lucie Coutaz qui lui a voué la moitié de sa vie et toute son énergie ?
Sources documentaires :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/toute-une-vie/abbe-pierre-1912-2007-l-eternel-revolte-8333924
https://www.cath.ch/newsf/mademoiselle-coutaz-remporte-le-prix-good-news-2024/
https://www.emmaus-international.org/wp-content/uploads/2023/06/BM_FR_WEB.pdf
https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=https://centreabbepierreemmausesteville.wordpress.com/2011/01/13/mlle-lucie-coutaz/#federation=archive.wikiwix.com&tab=url
https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/abbe-pierre-sa-rencontre-avec-lucie-coutaz-est-fondamentale-dit-le-scenariste-olivier-gorce-7900314034
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vague_de_froid_de_l%27hiver_1954_en_France
https://www.fondation-abbe-pierre.fr/la-fondation-abbe-pierre/la-vie-de-labbe-pierre/une-femme-engagee-au-cote-de-labbe-pierre
Femme de feu, conquérante dans l’ombre du médiatique abbé
Œuvrer en leader et avec ardeur mais à l’arrière-plan, convient au tempérament de bâtisseuse de Lucie Coutaz, femme de charisme qui a besoin de s’effacer devant son œuvre.
(Ascendant Cancer avec Soleil-Lune/Taureau en XI en aspects faibles et carré à Mars/Lion conjoint à l’asc. en I)
Pour elle, nul besoin de médiatisation, Il lui faut s’affirmer par l’action en toute indépendance et par amour pour l’humain en général.
Elle possède une autorité naturelle ardente, créative et efficace mais tout en se plaçant en coulisses.
(Vénus maître du Soleil/Taureau conjointe à Mercure au Bélier en X ; Mars fort en secteur I).
Elle est femme de feu et de cœur, une conquérante déterminée au nom d’une éthique spirituelle
pour le bien humain, tenant solidement la barre du Mouvement Emmaüs.
(Triplicité de feu impliquant Mercure, Vénus, Mars, Uranus et Saturne ; Mercure en X sextil Neptune en XI)
La comparaison de son thème avec celui de l’abbé Pierre dévoile à la fois :
- une complémentarité évidente qui dynamise leur action chevaleresque commune
- une ressemblance par l’autorité naturelle des 2 personnages.
Mais justement Lucie Coutaz désire par nature rester dans l’ombre, sans rechercher la notoriété médiatisée dont a besoin l’abbé Pierre.
On peut dire que l’un et l’autre avait trouvé son âme sœur.
(axe Bélier-Balance valorisé dans les 2 thèmes ; Soleil/Taureau chez Lucie et Lune/Taureau chez l’abbé…)
Entre ombre et lumière, voici un aperçu du parcours étonnant d’une femme humaniste !
Lucie COUTAZ
Abbé Pierre
(Né Henri Grouès)
Né le 5 août 1912 à 11h à Lyon
Selon données Didier Geslain
Logiciel Auréas Astro PC Paris
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