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					Marie 
					Anne Charlotte CORDAY d’ARMONT 
					Née le 27 juillet 1768, Les LIGNERIES  
					Orne 61Heure absente sur acte de baptême
 Source état-civil : registre 
					paroissial numérisé et mis en ligne
 par les Archives Départementales de l’Orne
 
					 
					  
					  
					Issue d’une noblesse désargentée, elle est une femme de 
					caractère 
					Jeune fille française, elle est la troisième enfant de 
					Jacques François Corday d’Armont, gentilhomme normand, 
					ancien lieutenant aux armées du roi et de Marie Charlotte 
					Jacqueline de Gautier des Authieux de Mesnival. Elle est 
					l’arrière petite-fille de Pierre Corneille. Sa 
					famille noble mais désargentée vit dans une petite maison 
					près de Vimoutiers. Orpheline de mère dès avril 1782, 
					Charlotte alors âgée de 13 ans est placée avec sa sœur 
					cadette à l’abbaye aux Dames de Caen dont la règle est 
					d’accueillir les jeunes filles pauvres issues de la 
					noblesse. Elle y reste pensionnaire jusqu’en février 
					1791puis part vivre à Caen chez une tante. Elle défend 
					fièrement ses idées constitutionnelles dans un milieu plutôt 
					royaliste. Elle est une fille de caractère avec « le feu 
					sacré de l’indépendance ». On lui reconnaît des 
					« idées arrêtées et absolues ». Inutile de la 
					contrarier, elle n’a « jamais de doutes, jamais 
					d’incertitudes ». Elle s’impose naturellement et 
					« n’en fait qu’à sa tête ».    
					Pour Charlotte, ralliée à la cause de la Révolution, Marat 
					devient l’homme à abattre 
					Fervente lectrice de Plutarque, Tacite, Rousseau et adepte 
					des idées nouvelles, elle se rallie à la Révolution. C’est 
					après la proscription des Girondins (2 juin 1793) qu’entrée 
					en contact avec certains des chefs de l’insurrection 
					fédéraliste de Normandie, elle décide de tuer Marat.
					 A 
					ses yeux, il est le principal responsable de l’élimination 
					des Girondins et de l’instauration du régime de la Terreur. 
					Arrivée à Paris au début de juillet 1793, par un billet 
					habile, elle obtient le 13 une entrevue avec le 
					conventionnel qui, souffrant, la reçoit dans son bain. 
					Charlotte Corday, peu après, poignarde Marat.   
					Elle offre sa vie en sacrifice pour montrer le chemin vers 
					la République citoyenne Dans un écrit trouvé 
					sur elle, elle explique les raisons de son geste :« Jusqu’à quand, ô 
					malheureux Français, vous plairez-vous dans le trouble et 
					dans les divisions ? Assez et trop longtemps des factieux, 
					des scélérats, ont mis l’intérêt de leur ambition à la place 
					de l’intérêt général … ?
 «…la Montagne triomphe par le crime et l’oppression, 
					quelques monstres abreuvés de notre sang conduisent ces 
					détestables complots […] Nous travaillons à notre propre 
					perte avec plus de zèle et d'énergie que l'on n'en mit 
					jamais à conquérir la liberté ! Ô Français, encore un peu de 
					temps, et il ne restera de vous que le souvenir de votre 
					existence !
 … « Français ! Vous connaissez vos ennemis, levez-vous ! 
					Marchez ! …Ô France ! Ton repos dépend de l'exécution des 
					lois ; je n'y porte pas atteinte en tuant Marat : condamné 
					par l'univers, il est hors la loi.
 « Ô ma patrie ! Tes infortunes déchirent mon cœur ; je ne 
					puis t'offrir que ma vie ! … Je veux que mon dernier soupir 
					soit utile à mes concitoyens, que ma tête portée dans Paris 
					soit un signe de ralliement pour tous les amis des lois ! 
					…Mon devoir me suffit, tout le reste n'est rien, Allez, ne 
					songez plus qu'à sortir d'esclavage !...
 Si je ne réussis pas dans mon entreprise, Français ! Je vous 
					ai montré le chemin, vous connaissez vos ennemis; 
					levez-vous ! Marchez ! Frappez ! »
   
					Charlotte demeure digne et déterminée jusque sur l’échafaud 
					 Charlotte Corday, La 
					dernière toilette par Mathieu Ward, 1871
 
					Jugée par le Tribunal révolutionnaire dès le 17 juillet, 
					elle est condamnée à mort et exécutée ce jour même de 1793. 
					Elle est conduite au lieu de l’exécution vêtue d’une chemise 
					rouge réservée aux assassins et empoisonneurs. Elle a à 
					peine 25 ans.  
					Pendant le trajet vers la guillotine, elle montre une 
					sérénité grave et une dignité singulière selon 
					les termes de Jules Michelet dans son histoire de la 
					Révolution française. Elle 
					fait figure d’héroïne malgré l’horreur que suscite son crime 
					en raison de la popularité dont jouit Marat. Dans 
					sa lette écrite le 16 juillet pour son père, Charlotte 
					Corday revendique son acte ainsi : 
					« Pardonnez-moi mon cher 
					papa, d’avoir disposé de mon existence sans votre 
					permission. J’ai vengé bien d’innocentes victimes, j’ai 
					prévenu bien d’autres désastres. Le peuple, un jour 
					désabusé, se réjouira d’être délivré d’un tyran… » 
					  
					Janine Tissot   Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne 
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