François COLI
né le 5 juin 1881 à 11 heures du matin à Marseille B. du Rh. 13,
selon acte n°1077
disparu lors de la traversée de l’Atlantique Nord le 8 mai 1927
Marin en Amérique du Sud, la guerre de 14-18 le fait revenir et découvrir l’aviation
Né dans une famille de marins corses, il s’oriente naturellement vers la marine et devient capitaine de la marine marchande. Il fait du cabotage en Amérique du Sud, entre le Chili et l’Argentine quand il est rappelé en France lorsque la guerre éclate en 1914. Engagé dans l’Infanterie, deux blessures graves le font déclarer inapte au combat. Il se fait muter, dans l’aviation.
En 1915, il devient capitaine dans l’Armée de l’Air, commandant de l’escadrille N.62 surnommée « l’escadrille des coqs », qui en trois mois abat 19 avions ennemis en 63 combats. Il obtient son brevet de pilote en mars 1916.
En mars 1918, il perd l’œil droit dans un crash, pourtant il continue à voler. Il est décoré de la Croix de Guerre avec dix citations et devient officier de la Légion d’Honneur.
La fin de la guerre relance la course aux records aériens pour cet aviateur de combat
La guerre finie, c’est l’époque des actions glorieuses, de la course aux records aériens et notamment pour relier les continents. C’est ainsi qu’en janvier 1919, Coli effectue avec Roget la double traversée de la Méditerranée dans sa partie la plus large : Istres-Alger – Alger-Rosas parcourant les 1 400 km en 10h35. Toujours avec Roget et en mai 1919, il bat le record de distance en ligne droite de Villacoublay à Kénitra au Maroc à bord d’un biplan Bréguet 300 HP, soit 1 750 km en 13 heures.
Le défi fabuleux de la traversée de l’Atlantique Nord réunit Coli et Nungesser
Nungesser et Coli
Cependant, le défi le plus important du moment est la traversée de l’Atlantique Nord. En 1925, formant équipage avec Tarascon, ils sont les premiers inscrits en 1925 pour le prix Raymond Ortheig de 25 000 dollars offert au premier aviateur qui réussira la traversée Paris-New-York, c’est-à-dire d’Est en Ouest, donc face aux vents. A la suite d’un incident sur l’avion, Tarascon se retire de la compétition.
C’est alors que Charles Nungesser contacte François Coli pour préparer le même raid. Les deux hommes se connaissent déjà pour s’être rencontrés en 1916, lors de la bataille de la Somme, en compagnie de Védrines, de Guynemer et de Tarascon. Nul ne pouvait alors présager de l’aventure héroïque qu’ils tenteraient tous deux dix ans plus tard.
Ainsi, les deux hommes associent leurs efforts pour préparer cette traversée mythique. Coli qui sera navigateur s’entraîne à Marseille : étudie les vents, les courants, contrôle ses facultés de résistance. En dépit des détracteurs, les deux hommes gardent une confiance réciproque en eux-mêmes.
Le 8 mai 1927, le dernier envol pour François Coli disparu avec L’Oiseau Blanc
Le 8 mai 1927, à 5h18, dans le jour gris qui se lève, « L’Oiseau Blanc » commence à rouler et au bout de 48 secondes, il décolle pour disparaître bientôt dans le ciel au-dessus d’une foule d’admirateurs. Le pilote Garmiaud de la Maison Levasseur chargé d’escorter l’avion jusqu’à Etretat déclare au Petit Parisien : je suis émerveillé par la belle tenue de l’Oiseau Blanc, il est parfaitement équilibré...
Foule devant les bureaux du quotidien Le Matin attendant des nouvelles de la traversée de l'Atlantique
par Nungesser et Coli en 1927.
Dès lors, on ne reverra plus François Coli et Charles Nungesser qui entrent dans la légende des serviteurs d’Icare morts pour que vive leur passion.
Timbre postal sorti en 1967 pour le 40e anniversaire de la disparition de Coli et Nungesser.
Coli et Nungesser sont-ils les premiers à avoir traversé l’Atlantique Nord ?
Le mystère de leur disparition sera peut-être levé au terme des recherches entreprises par Bernard Decré. Cet homme, marin et pilote passionné, livre le produit de ses recherches récentes :
Nous disposons de suffisamment d'éléments pour réhabiliter nos deux aviateurs, affirmer qu'ils ont traversé l'Atlantique 11 jours avant Lindbergh, et établi le record de distance. Nous allons donc proposer ces éléments à une commission de spécialistes de l'Histoire de l'Aviation, nationale, puis internationale, avec la collaboration des Américains. Nous n'avons plus le droit de nous taire ! (publié en novembre 2010)
Pour consulter le point sur les recherches de l'avion "L'Oiseau Blanc", suivre ce lien
http://www.recherchedeloiseaublanc.com/
Bas-relief évoquant Nungesser et Coli sur les falaises d’Etretat
(Logiciel AUREAS AstroPC Paris)
En astrologie, d'où vient le goût de voler ? Pour en savoir plus : https://www.janinetissot.com/2019/11/12/les-pionniers-de-laviation/
Retrouvez l'acte sur les Archives Départementales Françaises en ligne |